Chapitre 13

290 10 0
                                    

     RIVER

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.






RIVER.



- River, je vais te donner une feuille sur laquelle il y a plusieurs cases à cocher, ça va nous aider à savoir ce que tu vas faire exactement, compris ? Dit Alex.

- D'accord. Dis-je en hochant la tête et en serrant le stylo dans ma main, j'ai la peau légèrement moite due au stress.

- Avant ça, tu dois savoir que le mois prochain, il y aura un test à effectuer. Que tu saches te battre ou non, tu devras y remédier.

Cette voix me fait frissonner. Je tourne ma tête sur la droite, où est assis Kenan, mon patron. Il a les bras le long de son fauteuil et les jambes légèrement écartées, et comme à chaque fois, j'observe tous ses faits et gestes. Sa respiration, ses muscles qui se tendent ou même ses cheveux qui semblent flotter.

Il ajoute :

- Quand tu auras coché et signé ce papier, tu t'auras officiellement engagé dans le cartel, pas de retour en arrière.

Il se lève de son fauteuil et marche jusqu'à moi d'une marche lente, chacun de ses pas résonne dans toute la pièce. Il a vraiment une allure de leader, si ça n'avait pas été lui le patron, je ne vois pas qui aurait pu l'être.

- Tu as bien compris ? Me demande-t-il.

- Oui, j'ai compris.

Il approche son visage du mien, beaucoup trop près à mon goût. Il lève son doigt et vient le déposer sur la partie dénudée de mon cou.

- Tu feras ton tatouage ici.

J'écarquille les yeux, un tatouage dans le cou ? Non, c'est beaucoup trop voyant, je refuse.

- Dans le cou ? demandai-je en fronçant les sourcils.

- Oui, tu n'as pas entendu ce que j'ai dit, ou tu veux peut-être que je répète ?

Il emprunte un ton de voix glacial, qui m'arrache quelques frissons.

- Non c'est bon...répondais-je.

- Bien, alors je vais pouvoir te faire passer un test... personnel. Prononce-t-il en me tournant autour.

Il y a autant de test à passer avant de faire son entrée dans le cartel ? Ils sont plutôt sélectif enfaite...

Il fait un signe de main à Alex qui quitte la pièce immédiatement, sans même dire un mot. Maintenant, on se retrouve seule, dans une sorte de bureau. Si j'ai bien compris, je vais devoir me battre ?

- J'espère que tu as compris tout ça là. Dit-il soudainement.

- Oui, vous venez de m'expliquer, je crois avoir compris.

Il souffle et se rapproche de moi, bien qu'il l'ait déjà assez.

- Non pas ça, commence-t-il.

Il vient se placer derrière moi, comme quand nous étions au port, et de la même manière, il encre ses mains sur mes épaules. Où est-ce qu'il veut en venir ?

- Comment ça ? Dis-je.

- Je vais t'expliquer une petite chose, River, à l'instant même où nous parlons, tu es recherché par un gang. Pour une petite erreur de compréhension de leur part, tu risques de ne pas vivre longtemps, donc considère-toi comme une toute petite fourmis sans défense.

Il tapote mes épaules et continue :

- Alors, avant de signer ce papier, il faut que je sois sur que tu me sois fidèle. S'ils t'attrapent, ils feront n'importe quoi pour te faire parler, quitte à utiliser ton frère.

Mes yeux s'écarquillent vivement, Mon frère ? Ils s'en prendront à mon frère ? Non, non, pas lui... Mon cœur semble s'être arrêté pendant 1 seconde, mon corps entier tremble.

- La seule solution d'être sauvée, c'est de te soumettre à moi. Tu t'engages dans le cartel et j'enverrais des hommes de sécurité pour ton frère.

- J'accepte, dis-je froidement.

Je ne peux pas le laisser en danger, surtout que c'est de ma faute... Je n'aurais jamais dû travailler dans ce club.

Sans attendre, il attrape l'une de mes mains pour la déposer sur la feuille posée sur la table haute.

- Alors signe.

Je commence à signer, oui, c'est le mieux à faire. D'une main tremblante, je signe le papier et coche plusieurs cases. C'est la seule façon de le protéger ? Mes parents n'ont pas su le faire, alors je vais jouer mon rôle de sœur.

- Voilà... dis-je en posant le stylo sur la table.

Il ne me prête pas un regard, Kenan prend la feuille du bout des doigts et observe chaque coin du papier. Après quelques secondes, il tourne enfin sa tête dans ma direction.

- Maintenant que c'est fait, tu vas me suivre.




~



- À partir de maintenant, je vais t'entraîner ici, tous les matins à 7 h.

- C'est pas un peu trop tôt ? Demandais-je.

- Non.

Attends...donc si il m'entraîne ça veut dire que...

- Je serais ton adversaire, ton objectif principal, c'est de me faire tomber au sol, si tu n'y arrives pas, tu subiras une sanction de ma part.

- Une sanction ! ? Criais-je.

J'ai l'impression d'être une gosse à l'école...

- Bien commençons. Dit-il sans répondre.

J'observe la salle de sport, il y a de tout ici. Je le vois s'éloigner au fond de la salle, derrière un ring ? Il monte dessus, me laissant perplexe.

- Monte. Ordonne-t-il.

Il sort une petite télécommande et appuie sur un bouton qui enclenche une musique, La Bachata de Manuel Turizo. Sans perdre de temps, je monte sur le ring. Au moins, je suis habillé correctement. Il s'agit d'un short noir et d'une brassière blanche. Entre temps, Alex a été me chercher des vêtements.

- Oublie pas, je t'entraîne dans l'unique but que tu réussisses le test. Sinon, je serai obligé de faire disparaître una pequeña muñeca.

Muñeca ?

Mes muscles se tendent, si je veux protéger la vie de mon frère et la mienne, il va falloir que je donne tout ce que j'ai.

- Oui, mais par contre, je ne me suis jamais battue, je ne sais pas comment faire.

Il souffle et passe une main dans ses cheveux.

- Ça ce voit. Lâche-t-il.

Il se tourne face aux murs qui se tiennent derrière lui et enlève son débardeur blanc, ce qui me laisse une vue sur son dos tatoué d'une tête de mort. Cette barre dans mon ventre revient, je vais réellement me battre contre lui ? J'ai essayé d'être plus détendu depuis hier, je n'ai pas envie de vomir, de stresser et de faire des crises d'angoisses. Alors voilà, je vais prendre de grandes inspirations pour me calmer, mais à chaque fois mon regard tombe sur son dos maquillé d'une tête de mort.

- Je ne vais pas me retenir. Prononce-t-il.

Il se retourne, maintenant j'observe son torse plein de tatouages, mon regard descend de plus en plus bas... un peu trop bas. Il est plutôt bien fait, il est musclé, bronzé, même si ses tatouages sont effrayants, ça rend bien.

- Qu'est-ce que tu regardes. Dit-il.

- Rien...

Oh non, la honte... il m'a surpris en train de le regarder... il faut vite que je change de sujet.

- Alors, on commence ? Dis-je.

Je m'embarque dans quoi exactement ?

Je n'ai pas le temps de prendre une position de « sécurité » que mon corps est projeté à l'arrière. Ma respiration se coupe lorsque mon dos heurte le sol, je tombe à plat, aussitôt je me recroqueville sur le côté, me tenant le ventre. Il m'a fait un putain de coups de pieds dans le ventre. Je me mets à tousser par le manque d'air.

- Je t'ai surestimé, je pensais au moins que t'allais rester à ta place.

Il s'avance près de moi et élance ses pieds qui atterrissent à nouveau dans mon ventre. Il faut que je lui dise d'arrêter, j'arrive plus à respirer.

- A...arrête! Dis-je, le souffle court.

J'entends un ricanement.

- Si tu continues comme ça, tu te feras tuer avant même que je puisse le faire.

Qu'est-ce qui le fait rire ? Me voir me tordre de douleur ? Ses grandes mains viennent attraper mes bras de façon à ce que j'ai la tête face au plafond. Je n'ai pas le temps de cligner des yeux qu'il élance son poing qui se rabat sur ma joue.

- Je te l'ai dit, je ne me retiens pas. Dit-il en enchaînant les coups.

Je ne vais pas m'en sortir si cela continue, alors l'idée d'utiliser mes bras me vient, je faisais ça quand je me battais avec mon frère. Avec le peu de force que j'ai, je vais placer mes deux bras devant mon visage pour amortir les coups.

- J'abandonne ! Criais-je.

Soudainement, les coups s'arrêtent, mais de sa main, il vient attraper mon cou. Il est en train de m'étrangler, je pose mes mains sur la sienne pour lui faire comprendre d'arrêter, j'agite mes jambes, mais rien de tout ça ne le fait arrêter.

- Quand tu seras sur le terrain, tu crois que tu vas pouvoir abandonner ? Tu ne peux pas abandonner, là bas, si tu n'es pas forte, tu meurts, tu ne dois en aucun cas abandonner !

Je sens des larmes couler le long de mes joues, avec mes ongles, je gratte sa main, mais rien n'y fait, il ne me lâche pas, je vais tomber dans les pommes si ça continue. J'ai l'impression qu'il va me broyer la gorge, il ajoute en desserrant sa prise :

- La prochaine fois, si tu n'arrives pas à me pousser de toi-même, je ne te lâcherai pas. Je n'ai aucune pitié pour les gens dans ton genre, les gens faibles.

Je remplis mes poumons d'air en me tenant la poitrine et je sents mon cœur battre à tout rompre. Il est fou ?

- J'allais y passer... Suffoquai-je à bout de souffle.

- Il faut que tu fasses entrer dans ta petite tête que tu n'es qu'une petite bestiole dans ce monde-là, on t'écrasera facilement. Crache-t-il.

Je me stoppe net, qu'est-ce que ça veut dire ? Il m'incite à signer ce foutu papier et maintenant, il me dit ça ? L'envie de lui crier dessus n'est pas l'idée la plus éloignée dans ma tête, mais maintenant, c'est « officiellement » mon patron, alors je ne peux pas faire ça. Je me contente de serrer les poings et de me taire. Et qui sait ce qui pourrait bien m'arriver si j'ose hausser le ton avec lui ? Alex m'a bien prévenu.

- Est-ce que c'est fini ? Demandais-je.

- Demain à 7 h, pas de retard. Répondit-il.

Je hoche la tête, il se redresse et me tourne le dos. Maintenant, je sais pourquoi une tête de mort est ancrée à l'encre dans son dos. Il détient ce pouvoir, le pouvoir de tuer quand ça lui chante.

- Tu penses pouvoir me battre, n'est-ce pas ?

Je me lève du sol pour me placer devant lui. Vais-je réussir à le battre ?

- Non, je n'arriverais pas à vous battre. Dis-je.

- Tu vois, les faibles d'esprit reculent devant la violence, mais moi, je l'embrasse. C'est dans le sang et la peur que je puise ma force. Alors tu peux essayer de résister, mais je t'assure que tu ne réussiras qu'à te brûler les ailes. Alors, fais attention à tes paroles, car je pourrais bien te montrer ce que signifie réellement se battre.


Je fronce les sourcils, qu'est-ce qu'il essaye de transmettre ? La chose dont je regrette parfois, c'est de réussir à ressentir ce que les autres ressentent, et là maintenant, je ressens énormément de peur qui me broie les entrailles, une peur étouffante. Est-ce que je suis destiné à ressentir ça à ses côtés ?








 Est-ce que je suis destiné à ressentir ça à ses côtés ?

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
TRUSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant