Chapitre 18

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KENAN

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KENAN.


Je dépose ma fourchette sur la table, sentant mon téléphone vibrer dans la poche arrière de mon jeans.

– Je reviens. Dis-je à River qui mange.

Je m'éloigne de la salle à manger sous son regard de stress, et oui, River, tu vas devoir les affronter seule. Je saisie mon téléphone et décroche.

– C'est moi, Miguel.

Je fronce les sourcils aussitôt, je m'avance près de la piscine, là où personne ne pourra m'entendre.

— Qu'est-ce que tu veux, Pendejo ? Dis-je sèchement.

— Eh calme-toi, mi hermano, je veux juste parler affaires.

– Miguel, ça fait longtemps que j'ai arrêté de parler d'affaires avec toi. Je ne veux pas voir ta sale gueule chez moi.

— Kenan, ça va vraiment mal à la Casa en ce moment, notre père se doute de quelque chose de ce qu'il se passe entre toi et Diego. Et il pense que c'est toi le responsable.

– Et même si c'était moi le responsable, qu'est-ce que ça ferait ? Ce pendejo de Diego n'est même pas son fils, je vous rends même service en voulant me débarrasser de lui.

Je l'entends souffler bruyamment.

— Écoute Kenan, ton comportement de gamin, je vais bien m'en passer quand papa va te reprendre le poste pour me le donner. Je veux bien te laisser suivre ton rêve de gamin et conquérir tout le Mexique, mais tu vas trop loin. Tu n'as pas besoin de détruire tout sur ton passage, les Reyes ont réussi grâce à la négociation et la patience, mais depuis que t'es entré en jeu, on a les gringos sur le dos.

— Ah ouais... commençais-je, le souffle court, prêt à exploser.

Je poursuis sans m'en empêcher :

— La, c'est toi qui va m'écouter, Miguel, frère ou pas, je vais te tuer. C'est moi qui tiens tous les accords avec tes potes colombiens, quand Diego part en Europe pour faire profiter toute sa petite famille et que toi tu es en Colombie à sucer la bite de ton pote. Moi, je me tape tout le travail, alors oui, je prends toutes les décisions, oui, c'est moi le seul jefe et oui, si tu te mets en travers de mon chemin, tu vas sauter Miguel. Tache de faire passer le message à tout le monde.

Je raccroche aussitôt, je sens cette colère noire que j'avais réussi à bloquer au plus profond de mon âme. Je m'accoude le long de la barrière pré de la piscine en me passant les mains sur le visage pour faire redescendre la pression. Ils vont comploter contre moi, c'est sur. Sinon, Miguel ne m'aurait pas appelé, mais je m'emporte trop, j'avais anticipé ce genre de réaction. Je vais essayer de rester calme pendant un petit moment, mais avant, je vais prévenir Diego à ma manière. Ça lui apprendra de tout répéter dans chaque coin de rue.


~

– Kenan, je comprends totalement que tu veilles à ce que je sache manier une arme, mais...

– Mais quoi, River ? Je te rappelle que tu travailles pour moi. Si tu ne sais pas manier une arme, tu ne me serviras à rien et je serai obligé de t'expulser du cartel. Et tu sais ce qui arrive à ceux qui quittent le cartel, n'est-ce pas ?

— Oui, je sais, c'est juste que je ne me suis jamais servi d'une arme au paravent.

Je fronce les sourcils, comme si on ne le savait pas.

— Ah ouais, et tu penses que j'en ai quelque chose à foutre ? T'as signé, t'assumes.

Elle baisse les bras, avant même qu'elle ouvre la bouche ; je me précipite vers elle, je saisis l'arme dans sa main.

-PUTA! T'ES SOURDE ! ? Je t'ai dit d'assumer !

Je vois son corps trembler sous mes cris, je passe mes mains dans les cheveux, la regardant baisser la tête, je sent déjà les gouttes de sueur couler le long de mon cou.

– Ce n'est pas de ma faute, tu ne m'as même pas expliqué comment faire. Tu me la jeter à la figure. Dit-elle en levant la tête.

Je saisis son menton entre mes doigts, du pouce j'y caresse sa joue moite.

— Ah oui, donc maintenant, c'est de ma faute ?

Elle fronce un sourcil avant de dire avec une pointe d'incompréhension :

— Je n'ai jamais dit ça, tu déformes tout ce que je dis !

– Baisse d'un ton avec moi, River. Dis-je en essayant de garder mon calme.

– Je vais baisser d'un ton, mais écoute-moi ! Je...

Je la coupe en tirant trois fois dans le ciel, ce qui la fait sursauter à mon soudain geste. Je resserre ma prise autour de sa mâchoire avant de la jeter à l'arrière, la faisant tomber près de la piscine. Aussitôt, elle apporte sa main à sa tête en gémissant de douleur.

– Puta... Puta. murmure-t-elle.

– Je t'ai dit de baisser d'un ton, je n'aime pas me faire répéter !

Je me rapproche d'elle, je la saisis par les épaules avant de dire d'un ton ferme :

— Lève-toi, entraîne-toi, demain matin, j'ai une mission pour toi.

Elle écarquille les yeux, elle parle presque en bégayant :

– Attend, attend, tu ne peux pas me donner une mission alors que je ne sais même pas manier une arme ? Elle demande avec absurdité.

— Je te l'ai dit, t'as signé, t'assume.

Elle pince des lèvres avant de se lever en se tenant le coin de la tête, mais son regard n'est pas comme d'habitude : je n'y perçois presque plus l'étincelle.

– Bien, je vais m'entraîner, mais s'il te plaît, est-ce que je peux me prendre une douche ? Je... j'ai transpiré, je me suis beaucoup entraîné à la salle et, pour tout te dire, je suis vraiment fatigué et... et...

– Et quoi ? T'en ai marre ? L'interrompais-je, une pointe de mépris dans ma voix.

Elle souffle légèrement avant de s'assoir sur un transat en se tenant le nez du bout des doigts, un hoquet de stress parcourant sa voix lorsqu'elle dit :

— Je... Bordel, j'ai été enfermé avec un cadavre, je ressent encore l'odeur, j'essaie de ne pas y penser pour ne pas affecter mes entraînements et être au mieux pour ne pas commettre d'erreur. Je fais tout ce que tu me demandes, mais ce n'est pas assez, je ne suis pas faite pour ce genre de travail.

– Tu sais quoi ? Commençais-je la voix éclairée. J'aurais dû te laisser sur le port, on t'aurais retrouvé, violé, tué. Mais maintenant, quand je demande à une fille qui travaille pour moi, je précise, de faire ne serait-ce qu'un effort pour mon putain de gang : elle est épuisée ? Les cadavres : t'en verras plus de ce que tu pourras imaginer, tu as signé, tu assumes.

Je souffle en plaçant mes mains sur mes hanches. Si elle en a marre, alors, pourquoi ne pas lui rendre un dernier service ? Je m'approche d'elle à une vitesse folle, je la saisis par les épaules avant de la balancer sur mon épaule.

— Je vais te rendre un service, Muñequita.

– Lâche-moi ! Je ne veux pas de ton service ! Cries-t-elle dans mon dos.

– Je ne t'ai pas demandé ton avis. Dis-je aussitôt.

Je m'approche de la piscine, je la dépose lourdement sur le bord, la tête prête à plonger dans l'eau.

– Tu es fatigué, n'est-ce pas ? Lui demandais-je.

Je la retourne sur le ventre et m'assois presque sur son dos.

— Attends, tu fais quoi ! ?

Je ricane sadiquement avant de répondre d'un ton ironique :

– Je vais te laver les idées, mi bonita.

D'une main ferme, je saisis ses cheveux blonds, je coupe ses cris de terreur en plongeant sa tête dans l'eau, aussitôt des bulles remontent à la surface.

— Tu prends ta douche. Dis-je dans le vide.

J'observe les bulles remonter à la surface, elles montent puis elles éclatent, ces magnifiques petites bulles renferment ses cris. Je relève sa tête de l'eau, elle reprend son air avant de crier entre deux souffle :

— LACHE MOI!

D'une autre main, je tiens sa nuque, j'approche mon visage du sien.

– Elle est fraîche, n'est-ce pas ?

Je vois ses larmes se dissimuler avec l'eau de la piscine, ses yeux sont rouges, ses joues aussi, et ses lèvres violacées.

— PUTAIN, mais t'es fou, lache-moi ! Crie-t-elle en se débattant.

– Tu veux que je te lâche, t'es sur ?

Elle jette un coup d'œil à l'eau derrière elle, elle ramène ses mains à mes avant-bras, elle ancre ses ongles dans ma peau faisant naître des gouttelettes de sang.

— Lâche-moi, sinon je te défigure avec mes ongles !

Un sourire sadique se dessine dans le coin de mes lèvres, et avant même que je puisse répondre, elle élance son bras jusqu'à mon visage, ses ongles se plantent dans la chair de ma joue avant de la déchirer. Aussitôt, pour la deuxième fois, elle plante à nouveau ses ongles dans la chair de mon visage, faisant une ligne droite qui part de mon œil gauche à ma joue droite.

– River, tu peux me griffer autant que tu voudras, ça ne me fait rien.

Avant qu'elle n'ouvre la bouche, Alex intervient presque en criant de la baie vitrée :

— KENAN VIENT VOIR ÇA VITE !

Je fronce les sourcils, et River aussi. Je la soulève pour qu'elle se redresse.

– Alex, je suis occupé là.

PUTA ! Dépêche-toi, ça parle de toi à la télé !

J'écarquille les yeux en même temps que River, à la seconde d'après, je me retrouve déjà dans la villa cherchant le salon. River me suit pas à pas.


~


– Kenan Sebastian Reyes, le narcotrafiquant le plus recherché, est coupable de l'attentat qui a eu lieu ce matin à Ciudad Juarez. De nombreux décès et blessés, parmi eux des voyageurs américains, y ont perdu la vie sous ces explosions de voitures.

Je pince mon nez entre mes deux doigts, ces mots résonnent dans ma tête.

– La tête de Kenan Reyes est de 5 000 000 $.

Je me lève, je prends le premier vase devant moi et je le fracasse contre la télé, j'élance mon bras à toute vitesse sans m'arrêter.

PUTA DE DIEGO ! PUTA PUTA PUTA !

Je souffle entre mes mains, ne sachant pas où les mettre, j'essaye de calmer ma colère noire qui surgit pour la deuxième fois de la journée. Je me tourne vers River et Alex.

– Alex, va prendre mon téléphone. Ordonnais-je.

Il hoche la tête avant de partir à la seconde, je m'approche de River.

— Toi, va voir les autres dans la salle et dit-leur que je l'ai veulent tous dans le salon. Maintenant.

Sous la panique, elle hoche aussitôt la tête et part à la seconde en courant. Je m'assois sur le canapé laissant reposer ma tête à l'arrière, mes yeux se plantent sur le plafond gris.

FLASHBACK.

— Kenan, tu viens, on va à la plage avec maman !

J'ouvre vivement les yeux, maman ?

— Miguel, maman est de retour ! Criais-je aussitôt.

Il sourit avant de saisir fortement ma main.

— Oui, vient, elle veut tous nous voir !

Je sourit à mon tour, cela faisait six mois que maman était partie, je n'avais aucune nouvelle d'elle, ni moi, ni mes frères. Et durant ces six mois, j'ai dû m'entraîner, car papa m'avait dit que si je m'entraînais comme il fallait, maman allait revenir et ça a marcher !

Je sort en courant de ma chambre accompagné de Miguel qui tient toujours fortement mon bras, j'accélère voyant une silhouette près de la plage. C'est Maman ? J'accélère le pas, jusqu'à arriver à cette silhouette, et derrière l'ombre du soleil, j'y découvre ma mère. La femme la plus belle que le monde est connue.

— MAMAN! Dis-je en courant dans ses bras.

J'arrive enfin à son niveau, et sans attendre, je plonge dans ses bras, elle les resserre autour de mon petit corps. Je renifle son parfum qui m'a tant manqué, ses cheveux noirs volent au vent. Je sens Miguel s'ajouter au câlin.

– Vous m'avez manqué, mis hijos. Dit-elle en embrassant nos joues.

— Toi aussi, tu nous as manqué, maman ! Réponds Miguel.

– Où est Diego ? demande-t-elle.

Je me décale lentement d'elle en haussant les épaules, elle pose sa main sur mes cheveux.

– Tu veux bien aller le chercher, Miguel ?

Il sourit avant de dire d'un ton joyeux :

– Oui, mi reina, vos désirs sont des ordres !

Après le récit de Miguel, maman éclate de rire et répond d'un ton ironique :

– Oui, bien sûr, mon petit chevalier, va à la rescousse de ton frère !

Il partie en courant en direction de la maison, maman fait lentement glisser sa main sur mon épaule et demande d'une voix pleine de douceur :

– Kenan, t'as été sage pendant mon absence ?

— Oui ! Et je me suis beaucoup entraîné, comme papa me l'avait demandé !

Elle s'abaisse à mon niveau, elle saisit mes deux mains. Et c'est là que je perçois une grande tristesse et de l'épuisement dans son regard.

– Tu sais, maman va s'absenter pendant encore quelque temps, je veux que tu veilles sur tes frères, d'accord ? Je sais qu'ils sont plus grands que toi, mais je veux que tu les surveilles pour moi.

— Oui !

– Mon fils, je veux que tu deviennes quelqu'un de bien, d'accord ? Me dit-elle en approchant mon corps du sien.

– Maman, pourquoi tu dis ça ? Demandais-je.

Elle sourit légèrement.

– Par ce que je veux que tu te sauves.

— Me sauver ? Marmonnais-je en essayant de comprendre.

FIN FLASHBACK.

À cette époque, je ne comprenais pas ce que cela voulait dire, j'y ai longuement réfléchi pendant ses absences. Elle partait puis revenait avec une pointe de tristesse en plus, elle me racontait ses journées dans cette chambre blanche. Cette chambre, c'était celle de son hôpital psychiatrique, maman souffrait d'une dépression.

– Kenan, faut qu'on y aille. Intervient Alex.

Je me lève du canapé en jurant entre mes dents, Diego, tu me mets des bâtons dans les roues. Et je compte bien régler ce problème au plus vite.





 Et je compte bien régler ce problème au plus vite

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