TRUST

Chapitre 25

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RIVER.

– Alors, avant que tu partes, je vais te donner une dernière chose. Dit Diego en fouillant dans ses poches.

Il sort une main de sa poche, avec une petite... puce ? Non, c'est un micro, il est minuscule. De tous les choix que j'ai eu à faire, celui-là est le plus difficile.

Je vais devoir trahir la confiance de Kenan, une chose de très grave dans ce monde-là. Quelque chose d'important, car ils ne se basent que là-dessus. Mais bon, si c'est pour sauver ceux que j'aime, même s'ils m'ont abandonné comme un chien. Ça reste mes parents.

Mais il y a bien une chose que je ne pourrais pas faire, le tuer. Je ne peux pas tuer une personne, j'en suis incapable. C'est un acte monstrueux.

Bien que quand il va se rendre compte que c'est moi qui l'ai vendu auprès de son frère, il va probablement me tuer. Et peut-être ma famille... Je sens une boule de stress se former dans ma gorge. Mais il faut bien que je choisisse, il faut que je choisisse mon camp. Et loin de moi l'envie de choisir celui de Diego, mais là, c'est devenu trop compliqué.

Je vais devoir avouer ma défaite et mon manque de loyauté, un coup pour ma fierté. De toute façon, je n'ai pas le choix d'accepter.

– Qu'est-ce que je vais devoir faire avec ça ? Demandais-je en retenant mes larmes.

Alors ils avaient tous raison, une fois qu'on entre dans ce trafic, on n'en sort plus. Si je devais faire un choix, parmi toutes les vies à sauver, je ne me compterais pas.

Ma vie est devenue un tel cauchemar que...

– Hé River, je te parle ! Cris-t-il.

Je sursautai à son soudain cris, j'étais dans mes pensées.

– Oui, pardon, tu disais ?

– Écoute bien, si tu échoues, je te tuerais avant qu'il le fasse.

– Par contre, je ne pourrais pas le tuer. Avouais-je.

Je ne sais même pas si je pourrais mener cette mission, si j'en suis capable.

Il fronce un sourcil et place ses mains sur ses hanches.

— Et tu crois que j'en ai quelque chose à foutre, tu le tues. Sinon, c'est moi qui vais le faire, et crois-moi, ce n'est pas uniquement Kenan que je vais tuer.

Est-ce qu'il est de taille pour atteindre directement Kenan ?

— D'accord, je vais le faire, mais est-ce que tu es de taille pour atteindre Kenan ?

Il étouffe un rire amusé et croise ses bras.

– Et toi, est-ce que tu es de taille pour atteindre la clé ? Sinon, j'irai faire un petit tour à Los Cabos.

Je fronce les sourcils, il me tape sur les nerfs.

– Si je suis capable ou pas, tu n'as que moi pour l'atteindre. Qui d'autre est aussi proche de lui ?

Diego est terrifiant, mais pas autant que la colère de Kenan.

— Si je serais toi, River, je la fermerais. J'ai qu'à passer un coup de téléphone et hop, la petite est orpheline. Estás solo.

Il commence vraiment à m'énerver. Je croise à mon tour les bras.

– D'accord, si tu veux, je ferai tout ce que je peux pour te récupérer la clé. Mais si je la trouve, comment je fais pour te prévenir ?

– C'est simple, je vais te donner une toute petite puce avec un petit bouton sur le dessus, tu n'auras qu'à appuyer dessus.

Qu'est-ce que cette clé USB a de si spécial, en tout cas Diego est prêt à tout pour l'avoir. Je suis déterminé à rester en vie et à protéger celle de ma famille, qu'elle m'ait abandonnée ou pas.

– Bien, dépose-moi près de la caserne. Je dirais que ce n'étaient que des voyous et que je me suis perdue. Ça tient la route ?

Il ricane, frotte avec les deux doigts son menton.

– Kenan sait tout. Dit lui la vérité, dit lui que c'est moi sans mentionner notre accord.

Un accord, il me force à le faire.
Il croise les doigts en s'adossant contre le mur, près de la baie vitrée. Là où on peut voir toutes les lumières de Medelin briller, si on se concentre sur l'une d'entre elles, on peut presque oublier cette ombre dans nos dos.

– Bien, je lui dirais. Mais avant, il faut que tu m'assures que je ne risque rien après tout ça. Dis-je déterminée.

— C'est sûr que tu ne risques rien, mais par contre, pendant la mission que je t'ai confiée, tu risques gros. Alors fait attention à la clé.

Ma respiration devient saccadée, qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour me sortir de tout ça, dans ce monde de détraqué. Il n'y a qu'une seule personne qui puisse me sauver. Moi-même.

Je détourne le regard, le sien est trop pesant. Il ajoute après quelques secondes :

– Il est dangereux, on doit s'en débarrasser. Il tue des innocents tous les jours.


DIEGO.

River est devant moi, elle pense pertinemment qu'elle va survivre à ça. J'ai juste besoin qu'elle s'approche de lui, j'ai besoin qu'elle brise sa confiance.

Car lui, il a détruit ma vie, il la foutu en l'air. Il a tout ravagé sur son chemin, il a inventé La Muerte.

– Mateo, va te déposer près de la caserne. Dis-je froidement.