Chapitre 17

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RIVER

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RIVER.




On s'avance doucement vers l'entrée, Kenan m'entoure de ses bras et ça me stresse énormément. Je sens ses doigts caresser ma peau, de haut en bas, ce n'est pas désagréable, mais... c'est étrange. Kenan prévient du regard Alex d'ouvrir la porte, qu'il exécute à la seconde près.

Tout se passe très vite, on traverse de longs couloirs pour arriver dans une salle de sport, remplie d'hommes torse nu qui font des exercices. Lorsque Alex fait claquer la porte transparente, tout mouvant s'arrête, tous les hommes se tournent vers nous.

– Les gars, le jefe va vous présenter quelqu'un. Alex annonce en me lançant un regard.

Kenan enlève son bras de mes épaules et me pousse devant lui. Il se place dans mon dos et encre ses deux mains sur mes épaules. Comme d'habitude, j'ai envie de dire.

— Bien, alors River a intégré la Muerte, tout comme vous au début, elle est perdue et elle ne connaît personne. Elle est sous ma protection et pendant mon absence, c'est Alex qui gère. J'espère que vous avez compris.

Sa protection ? PROTECTION ! ?

— Eh Alex!

Un homme au crâne rasé s'approche de nous, il est couvert de sueur...

— Eh cabron, qu'est-ce que tu fais là ! Répond Alex en lui serrant la main.

– Je reprends du service, j'ai repris du poil de la bête après l'accident.

L'homme au crâne rasé se tourne vers moi et Kenan, il se penche en avant.

– Bonjour Jefe.

Puis il repart après m'avoir lancé un regard de terreur. C'est quoi leur problème, si ?

— Suit-moi River, je dois te parler. Déclare soudainement Kenan.

Je serre les poings, j'espère vraiment qu'il va faire comme la plupart des patrons du genre qui disent : « Je vais laisser passer pour cette fois. » Laisser passer de rien du tout, je vais juste la fermer, sinon ça ne risque pas de m'apporter des emmerdes à moi, mais à mon frère. Il prend ma main dans la sienne, il est autoritaire. Depuis le début, il ne m'a jamais demandé mon avis...

– Je vais te montrer mon bureau, ce sera là que tu vas passer une grande partie de tes journées.

Il me tire dans les couloirs à grande vitesse : j'arrive à peine à suivre son rythme tellement qu'il va vite.

– Attends, attends. Dis-je en essayant de stopper la marche rapide.

Il se tourne et fronce un sourcil, attendant la suite.

– Je peux au moins aller voir mon frère, au ton que tu prends, j'ai l'impression que tu me fais comprendre que je ne sortirai plus d'ici.

Un rictus suivi d'un rire s'échappe de ses lèvres.

– Mais c'est le cas pour l'instant, muñequita.

— Tu ne peux pas m'interdire des choses, je veux bien t'écouter, car je travaille pour toi, mais là, c'est mon frère, j'ai besoin de le voir !

Il souffle exaspéré, et il rétorque d'un ton lassant :

— Muñequita, ne me prends pas la tête avec ton frère, je dois te parler avant.

— Ça vient d'où, Muñequita, tu m'appelles toujours comme ça !

Il reprend son sourire, il répond d'une voix pleine de sous-entendus :

– Par ce que t'en est une, una pequeña muñequita.

Malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de rougir et de baisser la tête.

– Tu rougis pour si peu ? J'imagine même pas si je te parlais d'autre chose...

À quoi il fait allusion ? Je releve vivement la tête vers la sienne et je demande presque en criant :

— Parler de quoi ! ?

Il ris légèrement et place une main sur ma joue.

– Pas maintenant, si j'ose parler de toi encore une fois, tu risquerais de cuire sur place. T'es joues sont bouillantes.

J'écarquille les yeux et pose à mon tour ma main sur ma joue, je mordille automatiquement ma lèvre d'embarras.

— Aller, vient, ce que je vais te dire va te refroidir.

Aussitôt, j'entame une marche à côté de lui, je croise les bras en marchant à ses côtés.

— Est-ce qu'après je pourrais aller me laver ? Et peut-être me prêter des vêtements ? Et manger aussi, j'ai tellement faim !

— J'irai poser des vêtements dans ta chambre et après, on ira manger avec les autres.

Je souris.

— Merci!

Tout en marchant, il est étrangement proche de moi, faisant frôler sa main contre ma hanche. Je lève la tête pour le regarder, il a un sourire scotché et il regarde droit devant lui.

Après quelques minutes de marche et à monter des escaliers, on arrive enfin devant le bureau, du moins j'en déduis du fait qu'il s'est arrêté devant une porte noire. Il l'ouvre doucement avant de tendre sa main.

– Les dames d'abord.

Je passe devant lui en traversant la porte, aussitôt je suis surprise par la splendeur de son bureau, c'est magnifique. Tout est en marbre noir avec des détails rouge sang pour ne pas changer, et sans oublier ces éternels cadres photos, et cette fois-ci, cela représente des éclaboussures de sang, une vraie tanière de vampire. Alors c'est ça, sa personnalité, la mort, le sang et la peur.

– Une vraie tanière de vampire ! Déclarais-je sans m'en empêcher.

Et malgré le fait que ce soit gore et totalement psychopathe, ça reste étrangement magnifique et ça ne me met pas mal à l'aise, car tout est placé de façon intrigante. Je l'entends pouffer de rire et fermer la porte à clé. Il court presque jusqu'à son bureau et s'installe sur son énorme chaise en cuir noir.

– Siéntate.

Je m'installe sur l'une des deux chaises devant lui, je croise les jambes, dépose mes deux coudes sur le rebord de la table et place mon visage entre mes mains.

– Je vais te prévenir d'une chose, River. Commence-t-il en me regardant dans les yeux. Ici, tu es la seule femme, et tous ces hommes dehors, tu dois les considérer comme des bêtes sauvages, prêtes à te dévorer. Est-ce que tu as envie qu'on te dévore, River ?

Je secoue la tête négativement et je murmure d'une petite voix à peine audible :

– Non, bien sûr que non.

Avec le peu de luminosité dans la pièce, j'arrive à peine à percevoir ses émotions, s'il est en colère ou pas. Toutes les lumières sont Tamisées.

-Bien. Répond-t-il en frottant ses doigts contre son menton.

Il se lève brusquement et vient s'assoir sur la chaise à côté de la mienne. Sa respiration est en accéléré, et toutes les deux secondes, il renifle, il se balance légèrement. Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

-Tu vas b...

— Ton cou, te fais mal ? Me coupe-t-il.

Je suis surprise par cette question, je place ma main à l'endroit où ses initiales sont dessinées, ça pique.

— Non, ça va.

— Ment pas, j'aime pas ça.

— J'ai dit que ça va, je ne ment pas.

Je ment, ça me fait affreusement mal.

– River, regarde-moi, est-ce que j'ai l'air de tolérer ce genre de comportements ?

– Quel comportement ? Demandais-je en fronçant les sourcils.

– Le mensonge, River, je déteste ça.

Je soupire essayant de ne pas faire paraître mon stress. Je suis une très mauvaise menteuse.

– Moi aussi, je déteste ça.

— Alors pourquoi tu ments ?

Je frotte mes mains entre elles et réponds en haussant le ton :

— Je ne ment pas !

Aussitôt, il vient plaquer sa main sur ma bouche.

– Ne parle pas de cette façon avec moi, tu dépasses déjà les limites autorisées. Dit-il avec agressivité.

Je repousse sa main et décale mes cheveux, mettant mon cou en évidence.

— Regarde, tu veux que je dise quoi ?

— Quand je t'ai posé la question, t'avais qu'à le dire, tu crois que je devine toutes tes émotions ?

– Et même si j'ai mal, qu'est-ce que tu vas faire ? Un bisous magique ? Demandais-je en réajustant mes cheveux.

– T'en voudrais un ?

Je pouffe et il sourit instinctivement.

– El jefe aime beaucoup les gens qu'il emploie.

— Non, mais je te l'ai dit, eres una excepción.

Eres una excepción... Dans quel sens le dit-il ?

– Alex aussi est une exception, je vois que vous êtes proches.

Il balance ses cheveux à l'arrière et répond :

– T'es si curieuse ?

— Un poco...

— Un poco ? T'es sur, juste un peu ?

Je sourit, croise les bras et fait semblant de réfléchir.

– Un peu, beaucoup ? Je finis par dire d'un ton ironique.

– Quel vilain défaut tu as là, comme pour le garde-manger, t'as été curieuse ?

Je lève automatiquement les yeux au ciel et réponds d'une voix lassée :

— Je voulais juste manger, OK ? Je me suis déjà excusée...

– Ne refais plus jamais cette erreur, compris ? Pour une fois, je vais être indulgent avec quelqu'un d'autre qu'Alex.

— Promis ! Je ne le ferais plus.

-Bien. Commence-t-il en regardant l'heure sur son cellulaire. Aller, vient, c'est l'heure.


~


— Assoie-toi ici, je vais me mettre à côté de toi.

– D'accord.

Tous les regards sont sur moi, et ça me gêne énormément. Je lève les yeux et regarde Kenan qui s'assoie à côté de moi.

— Quoi ?

-Rien...

Il regarde à son tour partout au tour, il souris sadiquement avant de dire :

– Si je serais toi, je préférais qu'ils me regardent maintenant plutôt qu'à mes séances de sport.

J'écarquille les yeux vivement.

— Arrête, tu me fais peur là, tu vas me donner la phobie d'aller à la salle...

– De toute façon, personne n'est autorisé à te regarder au sport, à part moi. Et peut-être Alex en cachette, mais ce n'est pas un danger, il ne tentera rien.

— Comment tu peux être sûr qu'il ne tentera rien ?

– Alors, premièrement, j'ai une bonne impression qu'il ne t'aime pas, et deuxièmement, il sait que s'il tente quelque chose, il le regrettera amèrement.

Je hoche lentement la tête en réfléchissant, qu'est-ce que ça veut dire ?

— Oh euh... On mange quoi en fait ?

En disant cela, ma famille me revient en tête. Depuis que je suis partie, j'ai cessé de penser à eux, car j'étais occupée avec le travail, j'avais à peine de temps pour moi, et c'est maintenant que je me retrouve autour de cette grande table avec tous ces gens que je ne connais pas, ou à peine en ce qui concerne Alex et Kenan. Mais le plus bizarre, c'est que nous mangions comme si nous étions une famille, un bon repas avec des rires.

— Je ne sais pas, mais pourquoi tu pleures ? Me demande subitement Kenan.

Je saisis en vitesse la serviette de table pour essuyer les larmes sur mes joues, je ne l'ai même pas sentie couler.

— Pour rien... dis-je en baissant la tête pour éviter qu'il me voie comme ça.

Je sens un courant d'air m'envahir et une main sur mon menton, du bout des doigts, il relève ma tête vers la sienne.

– River, les poupées ne pleurent pas, alors dit-moi pourquoi toi tu pleures ?

— Je ne suis pas une poupée ke...

Je me stoppai avant de dire une connerie, j'allais l'appeler Kenan.

– Appelle-moi par mon prénom, vas-y, je préfère quand mes exceptions m'appellent par mon nom.

Je souris doucement avant de poursuivre :

-Je suis pas une poupée, je sais tu me la déjà dis mais...

– Si je te l'ai déjà dit, pourquoi tu te poses des questions ? Si j'ai décidé de t'appeler Muñequita, alors je t'appellerais Muñequita.

Il prend son verre, le pose sur la table, il en bois quelques gorgées et dit d'un ton ferme :

— Tu as beaucoup de privilèges, mais n'en abuse pas : je pourrais me montrer très sévère.

Je m'emporte avec les gens qui me donnent ne serait-ce qu'une demie seconde d'attention. Il a beau être mon patron, être celui qui pourrait me détruire d'une seconde à l'autre, je trouverai toujours un moyen d'être déçu, peu importe la situation.







 Il a beau être mon patron, être celui qui pourrait me détruire d'une seconde à l'autre, je trouverai toujours un moyen d'être déçu, peu importe la situation

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