Chapitre 5

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      RIVER

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RIVER.



Le patron était parti en furie accompagné d'Alex qui boitait légèrement. Je me demande ce qu'il s'est passé dans son bureau. Maintenant qu'ils sont sortis, je peux aller ranger le bureau, mon rituel. Il part, et j'ai accès à son bureau.

Le club est vide, tous les employés sont partis. Seul le bruit du seau qui claque contre le chariot résonne, ce club fait extrêmement peur. Les murs noirs, avec comme accessoires des cadres painted de rouge bordeaux, faisant ressortir les scènes de crimes dans les tableaux. Les néons allumés rouges sur chaque porte, si j'ai bien compris, toutes les pièces sont insonorisées, on n'entend strictement rien. Jamais je n'ai vu quelqu'un entrer ou sortir, c'est étrange.

J'ouvre la porte, ma bouche s'ouvre en grand. Tout est en désordre, toutes les lampes, les affaires, la chaise, les cadres, même le bureau est de travers tout comme les meubles. Je m'approche doucement, laissant la porte ouverte. De toute façon, personne n'est ici, donc personne ne peut entrer. J'ai pas envie de me poser des questions, durant ma semaine de travail, je me suis renseigné sur le club. Le boss, autrement dit « Kenan Reyes », est cruel à ce que j'ai entendu. Aucun de ses ennemis n'ose l'attaquer, car il est impossible de l'approcher et que tous ceux qui se sont fait attraper sont morts dans d'atroces souffrances. Avant de l'atteindre, il faut passer par la 3e division, ensuite la 2e et la première qui se résume à Alex, je suppose.



Au bout d'une heure, j'ai enfin mis en ordre tout ça. Maintenant, il faut nettoyer, enlever la terre des plantes renversées. Je commence à chanter une petite musique, car ce silence m'angoisse. Soudainement, mon sang se glace lorsque j'entends la porte se refermer et des pas approcher de ma personne. Je suis dos à la porte. Je pose délicatement le balai par terre et prends mon seau. S'il y a quelqu'un, il faut que je parte, c'était la règle. Je commence à ranger sans me retourner.

– Tu peux rester.

Cette voix.
Je ne l'ai entendu qu'une seule fois depuis mon arrivée ici.

Je me retourne, le patron, son corps est près du mien, tellement que je peux sentir sa chaleur corporelle. Il me dépasse énormément, j'ai une belle vue sur son collier en tête de mort. Je lève la tête, son regard noir me fait toujours autant peur. Ses yeux étaient inoubliables, d'un noir profond, si perdus déclaraient notre mort.

Sa main attrape mon poignet, il est fin, on pourrait le confondre avec celui d'un enfant. Ses doigts tatoués enroulés autour, ça me perturbe, ses mains sont chaudes. Ma respiration s'accélère et, vu par ses expressions faciales, il semble amusé de ma peur envers lui. De sa main libre, il ouvre mes mains fermées, il y dépose sa bague. SALE.

— Nettoie ça. Ordonne-t-il.

Je ne réponds pas, je referme juste mes mains sur cette bague. Il me bouscule en partant pour aller s'asseoir sur sa chaise de bureau.

Je ne comprends pas, on m'a pourtant bien dit de m'en aller quand le patron arrive. Pourquoi est-ce que je reste ?

Je reprends le balai qui était posé parterre, le problème, c'est que je dois passer près du bureau. Je m'avance sous son regard froid, à chaque pas me rapprochant de lui, mon corps tremble sans raison. Peut-être de la peur Aucune idée. Maintenant, la chose à faire est de lui demander de reculer pour frotter sur le carrelage en marbre noir en dessous de sa chaise. Je reste bloqué à 3 mètres de lui, je n'ose pas parler. Mais il faut bien que je fasse mon travail. Ou je vais attendre qu'il parte. Je n'ai pas envie de contrarier le patron.

Alors, avec détermination, je passe le balai dans tout le bureau, essayant de ne pas faire attention à son regard perçant. C'est une manie dans ce bar, tous les employés me regardent lorsque j'exécute mes tâches. C'est énervant d'un côté, car j'ai l'impression d'être surveillée en permanence. Je finis vite, je ferais mieux la prochaine fois.

Je sort enfin de cette pièce oppressante, les gens sont étranges ici, le côté plage de Los Cabos est étrange tout simplement. Mes parents m'avaient formellement interdit de venir à La Casa ou El Burdel, pourtant c'est ce qui paye le plus dans toute la ville. On était payé à la semaine d'un salaire équivalent à celui d'un médecin au Mexique, c'est énorme. Mes parents étant en manque d'argent, n'ont jamais osé postuler ici. Avaient-ils peur ? Et puis, même si c'est dangereux, je ne compte pas rester éternellement. Je reste juste le temps de gagner assez d'argent pour quitter la ville. Malgré le caractère de mes parents, ils m'ont toujours appris à ne jamais baisser les bras, à croire en ce qui nous faisait rêver.

Je regarde l'heure sur mon téléphone qui indique 21 h 30, j'ai fini ma journée de travail, je travaille depuis 09 h 20. J'ai hâte d'arriver chez moi, enfin dans ma minuscule chambre que je loue dans l'un des quartiers pauvres non loin d'ici. Je sort, l'air de la plage fait voler mes cheveux automatiquement. Et si j'allais un peu sur le sable ? Ça fait longtemps.

J'enlève mes baskets et les places près d'un banc, je garde mon sac, je n'ai pas envie de me le faire voler par des gamins qui traînent. Le sable est brûlant, malgré qu'il fasse presque nuit. Je m'avance près de l'eau. Les vagues chevauchent mes jambes dénudées, ça me rafraîchit, il fait super chaud, on est au mois d'août. Je vois des gens ranger leurs affaires pour partir, d'autres arrivent avec des amies. Je souris tristement, je n'ai jamais eu d'amie ou de petit copain, la plupart du temps à l'école, j'étais seule. La seule chose dont je me souviens est qu'on m'appelait Barbie, car j'étais blonde aux yeux bleus. Je continue de marcher, en faisant traîner mes pieds dans l'eau transparente.

J'entends du bruit, je lève le regard sur un port. J'ai étais si loin que ça? Je suis au port de Los Cabos. On raconte des faits macabres à son sujet, comme quoi les trafiquants jetaient les corps de leurs victimes. Ma grand-mère me racontait ça pour ne pas que je m'éloigne d'elle lorsqu'elle nous amenait moi et mon frère ici. Plutôt directe pour une grand-mère avec ses petits enfants.

Je plisse des yeux comme pour mieux voir. Un bateau flotte près des rochers, je vois des lumières bouger par ci par là. Il fait trop nuit pour bien voir ce qu'il se passe, mais on entend parfaitement des voix parler et des bruits d'eau. Comme si on jetait quelque chose de lourd dans l'eau. Je me rapproche un peu plus, j'arrive à lire le nom du bateau, El Muerto. Étrange pour un nom marin. Ça m'a l'air louche tout ça, je n'ai pas envie qu'on me voie. Alors je fais demi-tour.


J'arrive au près de mes baskets, avec mes mains, j'enlève le sable sur mes pieds et enfile mes chaussettes et mes chaussures. Je passe devant le bar, les clients ont commencé à venir, je vois pas mal de gens sur la piste de danse. Ce soir, ils ont laissé les portes ouvertes. Je ne suis jamais venue pour m'amuser, pourtant ce club/bar est réputé. Peut-être que si je vais me changer vite, je peux revenir. C'est ce que je vais faire.



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