Chapitre 23

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KENAN

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KENAN.



Je bouillonne, je vais exploser. Trop de choses se sont passées, trop de choses qui m'énervent et qui me forcent à rester calme, mais là, là maintenant, je compte bien me défouler sur ce pendejo qui a drogué mi muñequita, River.

- Je vais te demander pour la dernière fois qui t'a donné l'ordre. Pestais-je les dents serrées.

Il commence à hocher la tête négativement en reniflant, ses cheveux collés contre son front mouillé.

- Personne... Je le jure !

J'élance mon poing dans son visage, une première lignée de sang coulant de son nez.

- Ne ment pas, c'était ta dernière chance.

Je lance un regard à Alex, il m'apporte aussitôt une clé à molette. Je la fais légèrement briller sous la lumière qui passe à travers la fenêtre barricadée.

- Tu vois, ça, ça fait très mal. En revanche, c'est petit et ça prendra du temps pour te faire mourir. Mais ça ne me dérange pas, je pourrais te frapper, arracher chacun de tes doigts, surtout ceux qui ont appuyé sur la seringue.

Je m'approche, collant presque mon front au sien.

- Tu as défié le mal en personne.

Des larmes commencent à couler, sous ce silence, j'élance mon bras près à s'abattre sur lui. Avant même que je puisse le toucher avec la clé à molette, il hurle :

- D'accord, d'accord, je vais vous dire, mais pitié, épargnez-moi la muerte.

Je me rétracte, laissant tomber la clé à molette à terre.

- Je vais compter jusqu'à cinq, si d'ici là tu n'as toujours rien dit, je te tuerais de mes mains.

Je croise les bras sous son regard paniqué et rempli de larmes. Alors je commence à compter sous son silence qui pèse sur ma poitrine.

- Cinco.

Il tremble.

- Cuatro.

Il respire rapidement.

- Tres

Il baisse la tête.

- Dos.

- Don Miguel. Lâche-t-il.

Un spasme me parcours entendant ses mots.

« Don Miguel. »

Je ferme les yeux, sentant une colère noire surgir en moi, un gouffre s'ouvrir dans mon âme. Je sers les dents et les poings, je dois parvenir à garder mon sang froid, ce qui n'est pas possible. Alors j'attrape sa tête entre mes mains, je place mes paumes sur ses tempes, sous ses cris, je sert de toutes mes forces. Petit à petit, ses cris deviennent plus aigus. Et plus silencieux. Je sent son crâne s'enfoncer, je sent mes mains creuser sa tête.

« Don Miguel. »

Au fur et à mesure, un craquement retenti faisait naître des frissons sur mon épiderme.

Plus fort.
Sois fort.

Ça explose, ça gicle, ça s'ouvre en deux.

- Oh Dios Mio...

Je le relâche doucement, mes mains dégoulinantes de sang.

- Alejandro, nettoie ça. Ordonnais-je.

Je m'éloigne, scrutant la scène, ça ne suffit pas. Miguel a osé, il a osé. Mais je savais, je le savais et c'est pour ça que j'avais prévu d'aller en Colombie.

Miguel...
Miguel...
Miguel...

Quelle mort vais-je te réserver ?

~

- Pourquoi est-ce qu'on va en Colombie ? demande-t-elle froidement.

Elle est en colère, d'hier soir.

- Tu le découvriras bientôt, patience.

- Et on va où exactement ?

Je soupire sans la regarder.

- Medellin.

- Medellin ? Répète-t-elle.

Je pose mon regard sur elle, elle porte mon t-shirt et l'un de mes shorts qui lui va très large.

- T'as pris mes vêtements ? Demandais-je.

- Oui, ça me va bien, t'as vu.

- Non.

Mais de la voir dans mes vêtements, elle est magnifique. Elle serait encore mieux sans.

Elle souffle.

- Tu vois mal.

Je lève les yeux au ciel.

- Si tu veux.

Elle me dépasse en le bousculant, elle monte les escaliers qui mènent jusqu'au jet. Se déhancher qui me vaut une belle vue sur son fessier, et c'est comme un aimant que ma main attrape l'une de ses fesses, la pressant fortement. Elle se retourne prête à me gifler, mais je saisis sa main à temps.

-Hé ! Mais t'es fou ! ? S'exprime-t-elle.

Je la tire plus près de moi, presque en collant nos nez l'un contre l'autre.

-Fou ? Tu penses que je suis seulement fou ? Je suis pire que ça, Muñequita.

- J'ai bien vu ça, tu es aussi bipolaire !

Je ricane en passant mon bras autour de sa taille et en la collant davantage contre moi.

- On t'a déjà dit que t'avais des beaux yeux ?

Elle souffle en roulant des yeux, exaspérée.

- Oui.

- Et bien, ils t'ont menti, commençais-je.

Je mets une mèche derrière son oreille et poursuis avant qu'elle ne réponde :

- Car ils sont magnifiques.

Elle ouvre les yeux plus grands, ses sourcils se détendent. Elle peine à retenir un sourire chaleureux.

- Je le sais ! Cris-t-elle les joues rouges.

Je hoche la tête et la pousse à l'intérieur du Jet.

- Va t'assoir au fond, sinon tu auras Alex à côté de toi.

Elle fronce les sourcils.

- Tu crois que j'ai envie de m'assoir à côté de toi ?

Je ricane doucement.

- Avec qui d'autre vas-tu t'assoir ?

Elle fait mine de réfléchir, elle place ses mains sur ses hanches, mordant légèrement ses lèvres. Je sent mon corps palpiter en repensant à ce « smack » dans la voiture. J'aurais voulu bien plus, j'aurais voulu qu'elle le fasse d'elle-même, mais elle est beaucoup trop innocente, elle a cet air qui fait qu'elle se brise quand on la touche.

- J'ai qu'à m'asseoir seule !

Je monte une marche, me collant contre elle. Elle manque de reculer, mais je saisis sa taille entre mes doigts, elle est fine. Elle a un corps de rêve.

- Muñequita, ne joue pas à ça. Viens t'asseoir à côté de moi.

Elle arque un sourcil.

- Et pourquoi tu veux que je m'assois à côté de toi ?

Je sourit sadiquement, je la décale sans dire un mot et part m'assoir au fond. Bien qu'elle n'ait pas voulu s'asseoir à mon côté, elle le regrettera.


RIVER.


Il s'assoie sur son siège au fond, mais avec un siège devant, je perçois que son visage dépasse. Je me presse de m'assoir dans un coin loin de lui, je ne veux plus qu'il ne m'approche. Hier soir, j'ai bien cru qu'il allait me tuer.

~

Une hôtesse arrive en me regardant méchamment.

- Vous voulez boire quelque chose ?

- Non, merci. Dis-je sèchement.

Elle lève les yeux au ciel et s'avance près de Kenan en se déhanchant. Alex ne manque pas de lui donner un coup d'œil quand elle passe.

- Je vais aux toilettes, j'arrive. Déclare Alex dans un rire étouffé.

En même pas cinq minutes, je perds de vue l'hôtesse. Je la cherche du regard pour, au final, voir ses talons dépassés et ses mollets d'entre les sièges. Comme si elle était à genoux. Je fronce les sourcils, une idée me vient en tête, mais... non pas quand même. Je me lève doucement, espérant au fond de moi que ce ne soit pas ça.

Je me lève et commence à m'avancer la barre au ventre, espérant au plus profond de mon être que ce ne soit pas ça. Je traverse les sièges, le stress s'emparant de moi, voyant son corps bouger, mais je vois le regard de Kenan se poser sur moi, un regard glacial et les lèvres pincées. Et plus le siège disparaît, dévoilant la scène. Je sens les larmes monter pour aucune raison. Du moins, ce que je ne m'avoue pas.

Cette dame, entre les jambes de Kenan, en train de lui faire une fellation. Une vague de dégoût s'empare de moi voyant qu'elle sourit malgré les mouvements de main de Kenan violents.

Le stress et son regard pèse sur ma poitrine. Mes larmes sillonnent mes joues, pour aucune raison. Oui, aucune raison. Car quand je pleure, je suis jolie. Je le suis, oui. Ma poitrine bouge rapidement, avec le poids de ses yeux, je recule encore et encore, presque en me collant contre les sièges. Cette image restera gravée dans ma mémoire, même lorsque je cligne une demie seconde.

Muñequita.
Ils t'ont menti, car ils sont magnifiques.

Et ces mots résonnent dans ma tête, il en faut peu pour avoir ma confiance et l'envie d'être aimé. Mon cerveau a été trop lentement comparé à mon cœur, qui a été trop vite acceptant ses mots. S'il compte me faire pleurer pour tous les sujets du monde, vaut mieux que je me taise, car je l'ai suivi, j'ai signé et j'assume.

Je court presque pour joindre les toilettes, en passant, je croise Kenan, qui attrape violemment mon bras.

L'hôtesse se lève et part en courant.

- Lâche-moi. Dis-je sèchement.

Il tire sur mon bras, m'obligeant à m'assoir sur ses genoux. Il n'y a même pas vingt secondes, cette hôtesse avait posé ses mains dessus. Et des frissons de dégoût parcourent mon épiderme.

- On va atterrir, cela fait quelques heures qu'on vole.

- Et alors, je veux que tu me lâches.

- Et alors ? Et bien, tu ne t'es pas assise une seconde à côté de moi, tu sais que ça m'énerve de ce genre de comportement.

Je pose une main sur mon front sentant une vague de stress.

- Donc quand je refuse, ne serait-ce qu'une petite chose, tu t'énerves. Et puis, j'en serais malade de m'assoir à côté de toi après ce que tu viens de faire.

- Et qu'est-ce que j'ai fait, River ?

Je le regarde froidement. Il ajoute :

- Tu voulais le faire peut-être ? Sache que je n'ai fait que te regarder quand elle le faisait. J'imaginais que c'était toi.

Aussitôt, je tente de me lever, ne voulant plus voir son visage. Il me
dégoûte.

- Lâche-moi, puta madre !

Il saisit vivement mes joues d'une seule main, les pressant fortement.

- Escúchame River !

- Tu veux que je t'écoute ! ? J'ai rien à écouter d'une personne comme toi.

Il fronce les sourcils, approchant son visage du mien.

- Tu n'as qu'à partir alors.

Partir... Non, je ne peux pas, je... Je vais aller où. Si je part, tout s'écroule. J'ai besoin de lui, de sa protection. L'angoisse s'empare de moi, c'est intense. Alors, il veut que je parte.

- Tu veux que je parte ?

Une haine et un mélange de dégoût surgit en moi. De la tristesse, et un trou. Un trou noir, sans fond. Un gouffre. La destruction.

Avec son pouce, il vient essuyer mes larmes.

- Je ne le veux pas, c'est nécessaire pour toi. Tu répètes que tu préfères mourir que de m'avoir collé à la peau. Si tu part, je serai obligé de te tuer. Et tu seras sauvé, de moi.

Il réajuste mes cheveux, mes vêtements, il ajoute :

- Je suis la bête noire, celle que tu as décrite hier.

- Arrête...

- Tu as peur, tu es terrifiée, qu'est-ce que tu cherches de plus, River, tu attends de mourir ?

Il place ses mains sur mon ventre, une en bas de mon dos.

- Ou tu attends que je fasse quelque chose ? Tu as juste besoin de moi, c'est pour ça que tu restes là.

J'ai besoin de lui.

- Non ! Je n'ai pas besoin de toi.

Il plonge sa tête dans mon cou, je tente de le décaler de toutes mes forces, mais je n'y arrive pas.

- Arrête de mentir, je déteste ça.

- Et moi, ce que je déteste, c'est toi. Je n'ai pas confiance en toi pour que tu me touches de cette façon. Tu n'as pas le droit !

Il relève la tête, mais il a perdu cet air joueur.

- Je n'ai pas le droit ? Tu m'interdis des choses ?

Mais plus je le regarde, plus j'ai envie de partir.

Soudain, une secousse de l'atterrissage me force à me tenir à lui. Entourant mes bras autour de son cou. Je sens son souffle chaud m'envahir, mais une chaleur étouffante.

Au bout de dix minutes, la porte s'ouvre, dévoilant un jet de lumière.

- Rejoins la voiture, j'arrive, je prends les bagages et vois ce qu'Alex fait dans les toilettes.

Je me précipite vers la porte, en bas, je vois la voiture qui m'attend.

Je descends doucement, analysant le paysage colombien, la chaleur du mois de septembre. Il fait tout de même chaud. J'ajuste juste mon petit sac à main avant de descendre rejoindre la voiture.

Je pose ma main sur la poignée de
Porte qui ne s'ouvre pas, je tente de l'ouvrir une seconde fois, mais je n'y parviens pas. Alors je fais le tour de la voiture, aucune porte ne s'ouvre et... aucun conducteur. Je me tourne observant le jet, je vois la silhouette de Kenan par-ci par-là avec des bagages pleins les bras. Je tourne le regard sur la route dévoilant un 4 X4 roulant à toute vitesse dans ma direction.

Ce n'est pas normal.

Je me précipite pour remonter dans le Jet, mais avant que je puisse le faire. On me met un sac noir sur la tête.

- RIVER ! Hurle la voix de Kenan.

- KENAN !

Je me débat, mais on m'attache les mains dans le dos, un souffle de stress et d'angoisse me parcourt.

Je suis en train de me faire kidnapper. Je sens qu'on me jette dans une voiture et j'entends des coups de feu. Plus loin et plus proche.

- LACHEZ-MOI ! Hurlais-je.


- La ferme la gringa !

Non...
Non...
Non,.

Putain de merde, je vais me faire tuer. Non, ça ne peut pas m'arriver. Je suffoque.

Une main passe sous ce sac noir, s'abattant sur mon nez avec un mouchoir.

J'essaie tant bien que mal de me débattre, d'éviter sa main, mais je sens les paupières s'alourdir, je le sens délirer, mais un vague flou m'emporte dans un long sommeil...




 J'essaie tant bien que mal de me débattre, d'éviter sa main, mais je sens les paupières s'alourdir, je le sens délirer, mais un vague flou m'emporte dans un long sommeil

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