Chapitre 28

172 5 11
                                    

KENAN

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



KENAN.

Parfait.

Tout se déroule comme je veux, River perd peu à peu sa confiance en elle. Une fois qu'elle sera brisée, je pourrais la réparer, la façonner à ma façon et en faire ma poupée de taille réelle. Je veux qu'elle ne vie que pour moi.

— Dit-moi River, commençais-je, tu veux faire de la moto ?

Elle hausse les sourcils étonnée, mais elle semble être ravie que je lui pose cette question.

– Oh oui ! Cris-t-elle d'excitation.

Je scrute ses lèvres tendues, un sourire radieux aux lèvres. Je savais qu'elle était comme moi, au fond, on partage le même sentiment. Des angoisses profondes, elles nous tuent.

Ses cheveux blonds, comme un ange, et ses bleus qui ressemblent au ciel. Sa peau laiteuse et douce. Elle est la perfection incarnée. Je ne sais pas ce qu'elle me cache, mais je la laisse faire. J'ai besoin qu'on détruise le reste de mon âme.

Je saisis fortement sa taille et la lève dans les airs pour la déposer sur le sol.

– Monte derrière moi. Prononçais-je froidement.

Elle exécute, elle enjambe la moto pour se poser dans mon dos. Elle agrippe fortement ma taille et dépose sa tête dans mon dos.

– On ne met pas de casque ? Me questionne-t-elle.

Je pouffe légèrement.

– Non, pas de casque. Répétais-je.

Sur ces mots, je démarre la moto, un petit sourire s'étire sur mes lèvres. Un sourire malsain, un sortir qui veut dire qu'à tout moment je lâche prise.

Je sort de l'hangar, et les lumières scintillent de mille feux, il fait nuit. Nous sommes restés longtemps à l'intérieur.

Lorsque j'accélère sur la route, je sens River serrer sa prise autour de moi. Mais elle est loin d'avoir peur de la vitesse, et de savoir ça, ça me fait palpiter.

– Accroche-toi bien. Criais-je malgré le son du vent qui empêche de bien entendre.

Aussitôt qu'elle force, j'accélère, le vent faisant voler nos cheveux à l'arrière. Je jette un coup d'œil dans le rétro, et mon visage s'illumine lorsque mon regard rencontre celui de River excité. Ses cheveux volant au vent et sa tête penchée en arrière pour profiter de la fraîcheur.

Elle est étrange, et j'aime ça.

Personne sur les routes, aucun lampadaire allumé, seulement l'obscurité et nos regards brûlants.
Qu'elle brûle chaque centimètre de ma peau, et moi de la sienne.
J'entends encore ses gémissements de douleur, et je veux qu'elle souffre autant que moi. Qu'elle sombre dans mon ombre et l'obscurité de mon âme.

Je sens ses mains se serrer, elle doit avoir froid. Je lève doucement mon t-shirt d'une main et le rabat sur ses mains effectivement gelé. Le froid glacial de ses paumes contre la peau de mon ventre fait ressortir quelques frissons sur mon épiderme. Je la vois sourire dans le rétroviseur.

Nous arrivons à toute vitesse devant une sorte de falaise. Si je voulais, j'irais tout droit et plongerais dans le vide. Mais je frêne à quelques centimètres du bord.

Les Lumières de Tijuana brillent.

– C'est beau la nuit. Murmure-t-elle en posant sa tête contre moi.

Elle semble rêveuse, comme si elle réfléchissait à tout ce qu'elle avait fait.

— Et sombre... Ajoute-t-elle.

– À quoi est-ce que tu penses ? Demandais-je.

Elle soupire longuement, avant de monter ses mains plus haut dans mon T-shirt.

— Qu'est-ce que ça ferait si t'avais roulé tout droit sans t'arrêter ? Je suis curieuse de savoir quel sentiment nous anime avant de trouver la mort. Répondit-elle.

Elle entre légèrement les ongles dans ma chair, à vrai dire, c'est tout ce qui me fait envie maintenant. Sentir une douleur venant d'elle.

– Mais j'ai peur, j'ai affreusement peur de mourir. Avoue-t-elle.

Je lâche le guidon et pose vivement ma main sur les siennes sous mon haut. J'appuie assez pour sentir du liquide sortir des petites plaies. Je ferme une seconde les yeux, elle n'est pas comme d'habitude. Y a quelque chose qui ne va pas.

— Dit-moi ce qui te tracasse, River. Déclarais-je d'un ton lasse.

La drogue commence à faire son putain d'effet avec les cachets, qu'est-ce que j'aime me torturer en faisant de multiples mélanges avec la cocaïne et les médocs. Percevoir mon cœur battre à la hâte et me sentir mourir.

— Réponds-moi, River, dit-moi ce qu'il ne va pas. Dis-je d'un ton plus agressif.

Une haine surgit en moi, et j'appuie plus fort. Ses ongles s'enfoncent plus profondément.

– Il n'y a rien, Kenan. Dit-elle.

Je fronce les sourcils, je suis défoncé.

– Mais tu souris plus comme avant. Avouais-je.

– Je ne peux pas toujours sourire, tu sais, moi aussi j'ai des humeurs.

Je plaque mon autre main sur mes yeux, putain, ouais... Elle a raison. Je tapote la poche de mon jeans et en sort un petit stylo. Je me tourne vivement, arrachant des peaux de mon torse. Je ne ressens rien.

TRUSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant