Chapitre 16

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ARIA

Quand l'ambulance s'arrête enfin, je sens que je perds pied, un peu plus à chaque seconde. Les portes s'ouvrent avec un bruit sourd, et des lumières vives m'assaillent, me forçant à fermer les yeux. Les voix autour de moi sont pressées, inondées de termes médicaux que je ne comprends pas, mais leur urgence me parvient malgré tout.

On me sort de l'ambulance sur un brancard, le mouvement me fait grimacer, et je sens une douleur lancinante dans ma jambe. Le personnel médical m'entoure, des visages flous qui s'activent pour me stabiliser. J'ai l'impression de flotter, de me retrouver dans un brouillard épais où tout semble distant. Ils m'installent dans une salle de soins, où des machines bourdonnent et des lumières clignotent.

« Évaluez son état, rapidement ! » ordonne une voix, et je sens un frisson d'angoisse parcourir mon corps. Qu'est-ce qui ne va pas ? Ils commencent à retirer mes vêtements avec une précaution qu'il est difficile d'interpréter dans cet état de confusion. Je suis consciente des gestes autour de moi, mais mon esprit se débat avec la douleur et l'épuisement.

« Vérifiez les signes vitaux ! » lance un médecin, tandis qu'une infirmière commence à examiner ma jambe. La douleur se réveille, piquante et aiguë, me faisant crier.

« Ça va faire mal, mais c'est nécessaire, » dit l'infirmière d'une voix apaisante. Ses mains sont expertes, mais je ne peux m'empêcher de ressentir la terreur. Je ferme les yeux, essayant de me concentrer sur autre chose, sur ce qui est derrière moi, ce que je viens de fuir.

Des pansements sont appliqués, et je sens le froid des produits antiseptiques sur ma peau. Les voix continuent de s'agiter autour de moi, mais je me concentre sur ma respiration, essayant de me calmer. J'aimerais pouvoir voir Zayn, Harry, et les autres, mais je suis seule ici, coincée entre la douleur et la peur.

« Aria, je sais que ça fait mal, mais il faut que tu restes consciente, d'accord ? » dit un médecin en se penchant sur moi. J'essaie d'acquiescer, mais mes paupières sont lourdes.

Je flotte entre les ténèbres et une lumière éclatante. Je ne suis plus consciente de mon corps, mais peu à peu, les sons environnants commencent à se préciser. Des murmures, des bruits de chariots, des pas précipités.

« Préparez-la pour une radio, » dit une voix autoritaire qui me semble familière, mais je n'arrive pas à l'identifier. On me soulève délicatement, et je sens la tension dans ma jambe, mais le froid de la salle me fait frissonner.

Dans un flou d'inconscience et de douleur, je suis transportée dans une autre pièce, où l'éclat des lumières semble presque agressif. Je suis allongée sur une table, et une machine m'entoure. On m'explique que je vais passer des examens, mais leurs mots se mêlent et se brouillent. Je n'arrive qu'à hocher la tête, acculée par la fatigue.

« Aria, nous allons prendre des radiographies, » dit une infirmière en me souriant doucement. « Essayez de rester immobile. »

Je m'efforce de suivre ses instructions, mais la douleur dans ma jambe et maintenant dans mon bras est écrasante. La machine émet des bruits étranges, et je sens une anxiété grandissante en moi. Ce qui se cache sous ma peau, ce que je ne peux pas voir, me terrifie.

Après ce qui me semble être une éternité, l'examen se termine. On me ramène dans la salle de soins. Je vois des médecins chuchoter entre eux, leurs visages graves. L'un d'eux s'approche de moi, et je sens une boule d'angoisse se former dans ma poitrine.

« Aria, nous avons les résultats des radiographies, » dit-il d'un ton sérieux. « Il y a des fractures au bras et à la jambe. La balle a brisé l'os de ta jambe. »

Je reste silencieuse, la nouvelle résonnant dans mon esprit. Une fracture... Deux fractures. Une peur sourde envahit mon ventre. Que vais-je faire ? La réalité de ma situation me frappe comme une gifle.

Je sens alors une vague de faiblesse m'envahir. Les lacérations sur mon corps, que je ne peux pas voir mais que je sens, commencent à me submerger. J'ai l'impression que chaque coup, chaque blessure, tire sur mes forces.

« Nous devons également vérifier ces lacérations, » dit un médecin, en scrutant attentivement ma peau. « Certaines semblent profondes. »

Alors que la conversation se poursuit autour de moi, le monde commence à s'obscurcir. Les voix deviennent de plus en plus lointaines, et je me rends compte que je ne peux plus tenir. La douleur, la peur, la fatigue se rejoignent en un seul point de non-retour. Avant que je ne puisse réagir, l'obscurité me prend, et je sombre dans l'inconscience.

Dans cette noirceur, je n'entends que le son des alarmes qui se mettent à retentir, comme un écho de l'urgence autour de moi.

La noirceur m'enveloppe, mais avant de complètement sombrer, je perçois des cris et des mouvements autour de moi. Une voix ferme et déterminée perce le brouillard de mon esprit :

« Ramenez-la dans la salle de soin immédiatement ! »

La lumière blafarde revient lentement à moi, mais elle est assaillie par des ombres. Je sens que je suis soulevée, transportée à nouveau. Les mouvements sont brusques, et la douleur reprend le dessus. Mon cœur s'emballe, battant à un rythme désordonné.

« Mettez-la sous perfusion, et prenez ses constantes, » ordonne le médecin, sa voix résonnant dans mon esprit comme un écho pressant.

Je sens une aiguille se planter dans mon bras, et le liquide frais de la perfusion commence à circuler dans mes veines. Une vague de soulagement, mêlée de douleur, me submerge. Ils sont en train de s'occuper de moi, mais je n'arrive pas à comprendre pleinement ce qui se passe.

« Tension artérielle à 90 sur 60, » annonce une infirmière d'une voix calme mais préoccupée. « Fréquence cardiaque élevée, environ 120 battements par minute. »

Les chiffres flottent dans mon esprit, mais je suis trop épuisée pour les saisir. Les visages des médecins s'agitent au-dessus de moi, de l'inquiétude gravée sur leurs traits. Je sens des mains qui se déplacent sur mon corps, palpant délicatement mes blessures.

« Il faut agir vite, » dit un autre médecin, son ton trahissant une urgence que je ne peux ignorer. « Les lacérations peuvent être infectées. Nous devons les nettoyer et les suturer. »

Je voudrais parler, leur dire que je vais bien, que je peux tenir, mais les mots ne viennent pas. Mon corps se débat contre la fatigue, et je sens mes yeux se fermer à nouveau. L'obscurité m'aspire, et je perds pied.

« Reste avec nous, Aria, » murmure une voix, mais elle s'évanouit dans le tumulte de mes pensées. Je glisse lentement vers l'inconscience, emportée par une mer d'angoisse et de douleur, tandis qu'ils s'affairent autour de moi, leurs gestes pressés et déterminés à me sauver.


Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant