Chapitre 21

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Trois jours ont passé, et malgré leurs efforts pour ne jamais me laisser seule, je sais que les garçons doivent reprendre peu à peu leurs engagements. Aujourd'hui, ils ont une interview importante, quelque chose de prévu depuis longtemps pour donner des nouvelles de leur album. L'annonce de son report a fait du bruit, et ils doivent clarifier les raisons sans pour autant trop s'étendre sur tout ce qui s'est passé. Je les ai vus se préparer, se parlant en murmures avant de partir, comme pour s'assurer que tout irait bien ici en leur absence.

Je reste donc seule avec Eleanor, dont la présence est douce et discrète. Elle n'essaye pas de me tirer des mots ni de combler le silence ; elle est simplement là, et c'est plus que ce dont j'aurais pu rêver. Elle comprend, sans avoir besoin d'expliquer.

La maison est calme, et même si une partie de moi redoute encore la solitude, j'essaie de me concentrer sur ce calme. Eleanor est installée près de moi dans le salon, un livre à la main, mais je sens son regard parfois se tourner vers moi, vigilant et attentionné. Parfois, je la surprends à me sourire, et je lui rends un léger sourire en retour. C'est un geste simple, mais je sais qu'il compte.

Le temps passe lentement. La télé est allumée en fond sonore, et Eleanor me propose timidement de regarder une comédie. Je hoche la tête, même si mon esprit est ailleurs. J'essaie de me concentrer, de m'accrocher à ce semblant de normalité qu'elle m'offre, mais des souvenirs indésirables continuent de faire surface.

Soudain, Eleanor glisse sa main dans la mienne et la serre doucement, un geste de réconfort silencieux, comme si elle comprenait que mon esprit s'égarait. « Tout va bien, Aria, ils seront vite de retour, » murmure-t-elle, sa voix douce et apaisante.

Je me rends compte à quel point elle aussi est forte, combien elle a dû affronter elle-même, et je ressens un élan de gratitude pour cette présence à mes côtés. Pour la première fois depuis longtemps, je sens peut-être un peu moins de peur.

Les heures passent lentement jusqu'à ce que j'entende enfin la porte d'entrée s'ouvrir, les voix des garçons résonner dans la maison, ramenant avec elles un souffle de vie et de chaleur. Ils sont de retour.

Alors que les garçons rentrent enfin, la maison s'anime. Les voix résonnent, des rires échappent ça et là, et leurs pas remplissent chaque pièce. Zayn est le premier à entrer dans le salon. Son regard se pose sur moi, et je sens immédiatement sa chaleur. Un sourire rassuré se dessine sur son visage, et il s'approche pour m'embrasser tendrement le front.

"Alors, ça a été sans nous ?" demande-t-il doucement.

Je hoche la tête, un mince sourire en réponse, mais une part de moi reste ailleurs, prise dans un calme étrange, presque inquiétant.

Les autres garçons entrent à leur tour, discutant de l'interview, plaisantant entre eux, heureux d'être de retour. Louis dépose un sac de pâtisseries sur la table, un de mes péchés mignons, et m'en tend une en souriant.

"J'ai pensé que ça te ferait plaisir," dit-il en me tendant une petite tartelette aux fruits. Je le remercie d'un murmure, serrant la pâtisserie entre mes mains sans la manger.

C'est à ce moment-là que tout change. Un fracas vient de l'étage supérieur, un bruit sourd qui claque dans le silence, comme si quelque chose s'était renversé ou si une porte s'était brusquement claquée. Tous les regards se tournent vers l'escalier, et un frisson parcourt la pièce.

Harry échange un regard inquiet avec les autres, puis se dirige lentement vers l'escalier. "Je vais voir ce que c'était," dit-il en chuchotant, comme s'il craignait de briser l'atmosphère étrange qui s'était soudain installée.

Dès le bruit retentissant de l'étage, un fracas lourd et inattendu, une vague de panique me submerge. Mon cœur s'emballe, mes mains se mettent à trembler, et avant même que je ne puisse me contrôler, un cri perçant m'échappe.

Je sens la terreur monter, et tout mon corps réagit comme si je revivais les pires instants que j'ai vécus. Mes jambes me portent d'elles-mêmes tandis que je me mets à reculer, cherchant un endroit où me cacher, un coin où je pourrais disparaître, me sentir en sécurité. Je me réfugie rapidement derrière un fauteuil, me blottissant dans la plus petite position possible, comme pour me fondre dans le décor, pour échapper au danger que mon esprit imagine.

Je serre mes mains autour de ma tête, fermant les yeux, espérant que le bruit disparaisse, que tout s'évanouisse.

À peine quelques secondes passent avant que je sente une main douce et rassurante sur mon épaule. "Aria, c'est moi, c'est Zayn," murmure-t-il d'une voix aussi douce qu'un murmure. "Tu es en sécurité, je suis là."

Je sens ses bras m'entourer, me ramenant lentement à la réalité. J'ouvre les yeux et rencontre son regard, empli d'une inquiétude profonde.

Les autres garçons se sont immobilisés, ne sachant pas quoi faire, tandis qu'Eleanor reste près de moi, son visage également marqué par l'inquiétude.

"Aria," reprend doucement Zayn en caressant mes cheveux. "C'était juste un bruit. Je te promets qu'il n'y a rien d'autre ici que nous. Je ne laisserai rien t'arriver."

Je hoche la tête, essayant de me calmer, mais les battements de mon cœur continuent de résonner dans mes oreilles.

Malgré les mots rassurants de Zayn, mon corps refuse de bouger. Je reste blottie derrière le fauteuil, incapable de quitter ce petit coin de sécurité que j'ai trouvé. Les battements de mon cœur ralentissent peu à peu, mais la peur reste ancrée, pesant comme une pierre froide au creux de mon ventre.

Zayn reste à mes côtés, son bras posé sur mon épaule, et Harry s'assoit de l'autre côté, créant une sorte de cocon autour de moi. Leur présence, leurs regards remplis d'inquiétude et de tendresse, me rappellent que je ne suis pas seule. Pourtant, même si je sais qu'ils sont là, une part de moi est encore figée dans l'angoisse.

"Prends ton temps, Aria," murmure doucement Harry. "On est ici pour toi, tu n'as rien à craindre."

Leurs voix se font basses, apaisantes, comme s'ils tentaient d'atténuer les ombres de mon esprit. Je ferme les yeux, essayant de me concentrer sur leurs respirations calmes, sur la chaleur rassurante de leurs présences.

"Aria, tu n'as pas à te lever si tu n'en as pas envie," ajoute Zayn. "On peut rester ici autant de temps qu'il faudra."

Je hoche imperceptiblement la tête, m'appuyant légèrement contre lui, cherchant à me calmer. Les minutes passent, étirant le silence, mais ils restent là, immobiles et patients, sans un mot de trop, respectant ce dont j'ai besoin.

Eleanor s'approche, s'assoit doucement non loin de nous, formant ainsi un cercle de soutien autour de moi. Peu à peu, l'intensité de la peur diminue, et je commence à sentir quelque chose de réconfortant. Pas assez pour me relever, pas encore. Mais suffisamment pour sentir que, peu importe la longueur du chemin, je ne le ferai pas seule.

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant