Renaissance Tome 2 « terminer »

Chapitre 22

ZAYN

La voir se recroqueviller ainsi, brisée par la peur, m'a déchiré le cœur. Son cri perçant, déclenché par un simple bruit, résonne encore dans ma tête. Impossible d'effacer l'effroi que j'ai vu dans ses yeux. Je veux la retrouver, la vraie Aria, celle que j'aime. Et pour ça, il faut que je comprenne ce qu'elle a enduré.

"Les gars, je vais au commissariat," dis-je d'une voix résolue.

"Pourquoi faire ?" demande Liam, surpris.

"Je ne peux pas rester les bras croisés en la voyant comme ça. J'ai besoin de savoir ce qui s'est vraiment passé pour pouvoir l'aider. Peut-être que les policiers ont des infos sur ce qu'ils ont trouvé dans cette maison... Ça nous donnerait une idée de ce qu'elle a vécu, surtout qu'Eleanor parle à peine, et Aria... elle n'en dit pas un mot," réponds-je, frustré. "Ensuite, je passerai voir le médecin. Il a sûrement constaté des choses qui pourraient m'aider à comprendre."

Louis me lance un regard sceptique. "Tu crois vraiment qu'ils vont te donner ces infos-là ?"

"Je m'en fiche, même une petite information pourrait tout changer pour elles. On a besoin de ça pour les aider."

Louis, voyant ma détermination, finit par hocher la tête lentement.

"Si c'est ce que tu penses devoir faire, alors fonce. Peut-être qu'ils te diront quelque chose," murmure-t-il.

Je les laisse et sors sans perdre de temps, déterminé à aller jusqu'au bout. Sur la route, mon esprit tourne en boucle, des images d'Aria recroquevillée, brisée par quelque chose de bien plus profond que je ne peux imaginer. La voir ainsi sans comprendre me ronge de l'intérieur.

Quand j'arrive au commissariat, l'ambiance est chargée, mais je me dirige directement vers l'accueil, expliquant que je souhaite parler à quelqu'un au sujet de l'enquête sur l'enlèvement d'Aria et d'Eleanor. Après quelques échanges, on m'amène dans une petite salle d'attente.

Un officier entre enfin et s'assied face à moi. Il me regarde, sérieux, presque compatissant.

"Je suis désolé, mais il y a des détails de l'enquête que nous ne pouvons pas divulguer..." commence-t-il.

Je serre les poings, essayant de contrôler ma frustration. "Je comprends, mais... Je ne suis pas là pour nuire à votre enquête. Je veux juste comprendre ce qui a bien pu arriver. Aria n'est plus la même. Elle ne parle presque plus, elle est constamment sur la défensive... J'ai besoin de quelque chose, même d'un détail, pour l'aider."

L'officier semble hésiter, son regard trahit une part d'empathie. Il prend une profonde inspiration, comme s'il pesait le pour et le contre.

"Écoutez... Ce que je peux vous dire, c'est que la scène où elles ont été retrouvées présentait des traces claires de violences répétées," dit-il enfin. "La maison était en ruines, mais aussi pleine de signes montrant qu'on les retenait volontairement. Nous avons aussi retrouvé... divers objets, qui témoignaient d'abus et d'actes d'intimidation."

Je détourne les yeux, le cœur serré.

"L'une des victimes-probablement Aria, d'après les blessures que les médecins ont relevées-a enduré de nombreuses violences physiques. Cela a dû... les marquer profondément, toutes les deux."

Ces mots résonnent en moi. J'essaie de m'imaginer ce qu'elle a vécu, mais c'est trop dur.

Quand je quitte le commissariat, je ne me sens pas apaisé, mais au moins j'ai une idée de ce qu'Aria a traversé. En rentrant, j'ai bien l'intention de rester à ses côtés, de la rassurer autant que possible. Je ne laisserai jamais personne la blesser de nouveau.