Chapitre 19

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Zayn

Une semaine s'est écoulée depuis que les filles sont rentrées à la maison. Les jours ont défilé, étrangement identiques, entre les visites des infirmières et les quelques mots de soutien que chacun tente d'apporter. Eleanor a commencé à retrouver un semblant de rythme ; elle s'efforce de sourire de temps en temps, de parler avec nous, même si les ombres de ce qu'elle a vécu ne sont jamais loin.

Mais pour Aria... rien n'a changé. Elle est toujours muette, enfermée dans un silence presque palpable. Elle semble si loin de nous, pourtant elle est là, chaque jour, assise près de la fenêtre, les yeux perdus dans un vide que rien ne semble pouvoir combler. Elle ne bouge que rarement, accepte à peine la nourriture qu'on lui apporte, et même les tentatives de la faire sourire semblent se heurter à un mur invisible.

Chaque fois que je pose les yeux sur elle, un mélange de colère et de tristesse m'envahit. Elle est là, si proche et pourtant si lointaine, comme si une partie d'elle-même était restée prisonnière de cette terrible épreuve. On a tous essayé de lui parler, de la rassurer, de lui rappeler qu'elle est en sécurité maintenant, mais Aria ne réagit pas. C'est comme si elle s'était enfermée dans un cocon d'où elle refuse de sortir.

Un soir, alors que les autres sont partis se coucher, je reste seul dans le salon avec elle, espérant que peut-être, dans le silence de la nuit, elle sentirait ma présence. Je m'approche doucement et m'assoie à côté d'elle, les yeux rivés sur la même fenêtre qu'elle regarde, espérant trouver un moyen de percer cette bulle de silence.

"Aria... si tu pouvais juste dire un mot, un seul..." murmuré-je, sans attendre de réponse.

Elle ne bouge pas, ne cligne même pas des yeux. Son regard reste fixé, perdu dans ses pensées, inatteignable. Je prends une grande inspiration, retenant la douleur qui monte en moi. C'est comme si chaque jour qui passe l'éloignait un peu plus de nous, de moi.

Le lendemain, alors que je m'apprête à aider Aria à descendre, elle m'arrête d'un geste de la main. Elle tourne son visage vers moi, et pendant un instant, je pense qu'elle va prononcer quelque chose. Mais au lieu de ça, elle tente de retirer sa main, me laissant faire. Ce n'est pas grand-chose, mais je prends cela comme un signe positif : petit à petit, elle va revenir, j'en suis convaincu.

La matinée se déroule sans incident. Aria reste silencieuse, tandis qu'Éléanor lutte avec ses souvenirs. Ce n'est pas facile tous les jours, mais je sais qu'elle finira par y arriver. Quant à nous, nous restons toujours aux côtés d'Aria. Même si elle ne participe pas vraiment, nous sommes là, conscients qu'elle ressent notre présence. Nous nous engageons à être à ses côtés, au moins une personne pour qu'elle ne se sente jamais seule.

Alors que nous regardons tous un film en début de soirée, Aria, fidèle à son habitude, fixe la fenêtre. Mais soudain, elle tourne la tête et, d'une voix presque inaudible, elle murmure : "J'ai faim."

Nous nous retournons tous vers elle, surpris.

"Quoi ?" demande Harry, incrédule.

"J'ai faim," répète-t-elle doucement, mais cette fois avec un peu plus de force.

Nous restons tous figés un instant, le poids de ses mots résonnant dans la pièce. C'est si peu et en même temps, c'est monumental. La voix d'Aria, après toutes ces semaines de silence, est un souffle d'espoir qui s'immisce dans nos cœurs fatigués.

« Tu as dit que tu avais faim ? » répète Niall, avec un sourire rayonnant qui illumine son visage. « Qu'est-ce que tu veux manger ? »

Aria semble réfléchir un moment, ses yeux parcourant la pièce avant de se poser sur moi. Je vois une lueur dans son regard, un petit éclat de vie. C'est comme si, pour la première fois depuis l'enfer qu'elle a traversé, elle commençait à se reconnecter à la réalité.

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant