Chapitre 35

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Ce qui devait arriver est enfin là : le procès de notre mère. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, envahie par la terreur de la revoir, mais surtout paralysée à l'idée de devoir témoigner. Je sais ce que cela implique, et même si on me dit que c'est la seule façon de m'en libérer, l'idée de m'exprimer devant une salle pleine d'inconnus - et devant elle - me glace. J'ai encore tellement de mal à parler, même aux garçons qui me sont pourtant si proches. Alors, m'ouvrir comme ça, devant tout le monde, en présence de celle qui a causé tant de souffrance... cela me semble presque insurmontable.

Au départ, je n'étais pas censée témoigner. Mais notre avocat a été clair : si je veux que justice soit faite, que les sévices qu'elle m'a infligés, à moi et à Eleanor, soient reconnus, il faudra que je prenne la parole. Sans cela, le jugement pourrait être plus clément, et il existe une chance - infime, mais terrifiante - qu'elle s'en sorte. Cette seule idée me fait frémir. Si je ne parle pas, elle pourrait s'échapper. Et je ne pourrais jamais me reconstruire, jamais vraiment guérir, en sachant qu'elle est encore là, quelque part, en liberté. Il faut qu'elle paye, qu'elle soit enfermée derrière les barreaux pour tout ce qu'elle nous a fait.

Les garçons ont essayé de me dissuader, par peur de ce que cela pourrait réveiller en moi. J'ai senti leur inquiétude dans leurs regards, dans leurs mots, et une part de moi aurait aimé leur dire qu'ils avaient raison, que je n'en étais pas capable. Mais je ne peux pas reculer. J'ai besoin de cette condamnation comme d'une promesse de sécurité, d'une porte fermée sur le passé, pour enfin avancer.

Ce matin, Zayn est avec moi dans la chambre, m'aidant à me préparer. Il me jette des coups d'œil constants, surveillant chacun de mes gestes, scrutant mon visage pour y déceler des signes de faiblesse. Il me connaît si bien qu'il doit déjà sentir que je m'effondre intérieurement, même si je fais tout pour le cacher. Mes mains tremblent un peu, et ma respiration est plus rapide, presque hachée. J'essaie de me rassurer en pensant aux mots de l'avocat, aux garçons qui attendent juste de l'autre côté de la porte, prêts à me soutenir, et à Eleanor, ma force, qui vit cette épreuve avec moi.

Une petite voix en moi murmure que je vais flancher une fois devant elle, que mon courage s'éteindra sous son regard. Mais je me répète qu'aujourd'hui, ce n'est pas elle qui a le pouvoir, c'est moi. Aujourd'hui, c'est elle qui est jugée, et moi qui ai la chance de poser enfin des mots sur ce qui m'a brisée, d'exprimer cette douleur en espérant qu'elle se réduira, un peu, sous le poids de la justice.

Alors, je prends une grande inspiration et me lève, avec Zayn à mes côtés. Il m'encourage en silence, sa main posée doucement sur mon épaule, m'offrant cette présence stable dont j'ai tant besoin. Et même si mon cœur bat à un rythme effréné, même si mes peurs sont plus vives que jamais, une part de moi sait que c'est la dernière épreuve avant, enfin, un semblant de paix.

Il y a une semaine j'enlevais mon plâtre à la jambe, elle m'est encore un peu douloureuse mais ça va. Mon plâtre au bras a été enlever mais je garde une attelle pour reposer mon bras quand je sais et l'aider à terminer ça guérison. Il ne me reste que le procès et après je pourrai vraiment dire de renaître de mes cendres et d'avancer dans ma vie, dans ma relation avec Zayn.
Il me manque, même si il est avec moi, Zayn me manque, ce que nous étions me manque. Les garçons me manquent.. Je dois revenir, je dois me forcer à guérir, pour avancer avec eux, sereinement et me remettre vite de cette étape.

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant