Chapitre 31

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ARIA

Alors que Zayn est à mes côtés, essayant de me distraire avec un film, un bruit soudain retentit depuis l'entrée. Je fronce les sourcils, un peu perplexe. Il est tard, et cette porte qui s'ouvre sans prévenir me laisse une étrange sensation.

Je tourne les yeux vers Zayn, inquiète.

Il esquisse un sourire rassurant. "Ne t'en fais pas, tu sais comment sont les garçons... Toujours en train de faire des allers-retours sans prévenir," plaisante-t-il, sa voix calme.

J'essaie de le croire, de me détendre, mais mes pensées s'accrochent à cette inquiétude. Elles tourbillonnent, refusant de me laisser profiter du film. Je lutte pour rester concentrée, mais mon esprit dérive, ressassant des souvenirs qui m'étouffent, tandis que l'angoisse grandit en moi.

Soudain, un cri traverse la maison, déchirant le silence comme un coup de tonnerre. "Traître !" hurle une voix, une voix que je reconnaîtrais entre mille. Mon cœur se fige, mes muscles se tendent, et je sens une vague de peur me submerger. Cette voix... c'est celle de ma mère.

Je me redresse instinctivement, mon corps en alerte, et je me recroqueville sur moi-même, tremblante.

"Chérie, c'est rien, ne t'inquiète pas," murmure Zayn, posant une main apaisante sur mon bras. "Les garçons ont probablement monté le son du home cinéma. Ils ne pensent jamais à baisser le volume." Son sourire se veut rassurant, mais il ne parvient pas à chasser la terreur qui m'envahit.

"Non, Zayn..." Ma voix se casse, mes mots étouffés par la peur. "C'est... c'est sa voix, c'est elle, c'est ma mère..."

Je sens mes yeux s'embuer, chaque fibre de mon être tendue, prête à céder. Zayn m'observe, le doute mêlé à l'inquiétude.

"Aria, calme-toi. Ça ne peut pas être elle, elle n'est pas là..."

"Je sais ce que j'ai entendu," je murmure, mes yeux agrippés aux siens. "C'est sa voix, Zayn. Je le sais."

Son visage se ferme légèrement, et il acquiesce, résolu. "Très bien. Reste ici. Je vais aller voir ce qu'il se passe."

Avant que je ne puisse protester, il se lève et se dirige vers la porte, son pas décidé mais tendu. Je reste seule, mon cœur battant à tout rompre, partagée entre l'envie de le suivre et la peur de ce que nous pourrions découvrir.

ZAYN

Comment a-t-on pu en arriver là ? Voilà que je me retrouve à mentir à Aria, à prétendre que tout ce bruit n'est qu'une simple distraction, un caprice du home cinéma, alors que la vérité s'étend comme une ombre au rez-de-chaussée. Sa mère est là, quelque part en bas, et Aria semble déjà l'avoir deviné.

En sortant discrètement de la pièce, j'aperçois Louis dans le couloir. Il essaie de rassurer Eleanor, qui se tient cachée derrière lui, le visage marqué par la terreur. Elle aussi, malgré tous nos efforts, a compris ce qui se passe.

« Je... j'allais juste demander aux garçons de baisser le son. C'est tout, » dis-je, espérant rendre cette excuse crédible.

« Non, c'est pas vrai, Zayn, » intervient soudain une voix tremblante derrière moi. C'est Aria. Elle nous a suivis, ses yeux sont remplis de peur et de méfiance.

« Aria, retourne te coucher, » je lui murmure, cherchant désespérément à la convaincre.

À ce moment-là, Eleanor s'approche d'elle, des larmes aux yeux, et murmure d'une voix brisée, « Aria ? Cette voix... c'est la même... » Son visage se crispe, trahissant des souvenirs terrifiants.

Eleanor enlace Aria, comme si ce simple geste pouvait leur apporter un peu de protection contre cette ombre de leur passé qui semble s'être matérialisée chez nous. Louis me jette un regard désolé, comme pour s'excuser de ne pas avoir su gérer mieux.

« T'inquiète, Louis, » je murmure. « On va essayer de ralentir tout ça pour que les filles n'aient pas à la croiser. » Mais même moi, je sens que l'espoir se fait mince.

Je tente de calmer les filles. « Restez ici, vous deux. On va voir ce qui se passe, et je vous promets que ce n'est que le home cinéma. » Mais Eleanor, sonnée, secoue la tête, incapable de rester en retrait. Elle panique, sa voix se fait implorante.

« Non, ne nous laissez pas ! Si... si elle est vraiment là en bas... »

Elles avancent derrière nous, collées à nos dos, refusant de rester seules. Le plâtre d'Aria cogne bruyamment contre le sol ; d'habitude, le son est atténué par sa botte, mais cette fois, elle semble presque vouloir signaler notre arrivée. Mon cœur bat à tout rompre à l'idée de ce qui nous attend.

Nous arrivons presque en haut des marches. J'entends des éclats de voix en bas, et je prie que la police ait déjà maîtrisé la situation, qu'ils l'aient déjà emmenée. Mais un cri retentit, coupant court à tous mes espoirs.

« Comment ça ? Attend... elle est vivante ? » hurle la mère d'Aria, l'amertume et la fureur déformant sa voix.

En descendant une dernière marche, nous arrivons en haut de l'escalier. Là, juste en bas, se tient cette femme qui a orchestré tant de souffrance pour Aria et Eleanor, celle qui a détruit tant de vies. Elle lève les yeux et nous aperçoit. Mon corps se tend, alors que j'essaie instinctivement de me mettre en travers du chemin pour protéger Aria et Eleanor.

ZAYN

Je me poste instinctivement entre elles et cette femme qui a causé tant de dégâts, mon corps agissant comme un bouclier. Derrière moi, Aria et Eleanor se crispent, leurs doigts agrippant presque convulsivement mon bras. Louis se place de l'autre côté, faisant de même pour protéger Eleanor, ses yeux ne quittant pas la silhouette en bas des marches.

Elle nous fixe tous, un sourire déformé se dessinant sur son visage, comme si elle savourait ce moment, cette montée de peur qui traverse l'air. Elle s'avance d'un pas lent et assuré, défiant chaque personne présente, sans prêter attention aux murmures pressants des policiers en arrière-plan, essayant de lui faire lâcher prise.

« Alors... tu as pensé pouvoir me tromper, Harry ? » lance-t-elle, ses yeux étincelants de mépris.

Harry garde son calme, mais je le vois, il tremble légèrement, en même temps qu'il serre les poings. Il la dévisage sans broncher, les lèvres pressées, décidé à ne rien laisser transparaître.

« Il n'y a rien à sauver, » répond-il froidement. « C'est terminé, et ça l'a toujours été. »

Les mots résonnent dans le silence glacial qui enveloppe la pièce. Aria s'accroche à moi de plus en plus fort, incapable de contenir les larmes qui roulent le long de ses joues. Je sais à quel point elle redoutait ce face-à-face, le monstre de son passé ressurgissant si brutalement, déchirant ce qu'elle avait tenté de reconstruire.

Derrière elle, les policiers se positionnent, visiblement prêts à l'emmener, mais elle continue de jouer son rôle, alimentant chaque seconde qui s'écoule avec une tension insoutenable.

« Traîtres ! Vous n'êtes que des traîtres ! » Elle hurle, sa voix se brisant sous l'emprise de sa rage.

Les policiers avancent enfin, posant une main ferme sur ses épaules pour la tirer vers eux. Dans un dernier cri, elle se débat, mais finit par baisser les armes en nous lançant un regard de pure haine.

« Vous regretterez ça. Vous tous, Tu vas regretter d'avoir trahi la seule personne qui t'aimait vraiment, » crache-t-elle avant que les policiers ne l'emmènent hors de la maison.

Les portes se referment, et le silence retombe, lourd et chargé. Aria s'effondre contre moi, et je l'entoure de mes bras sans un mot. Il n'y a rien à dire, rien qui puisse apaiser la douleur qui remonte à la surface. Louis tient Eleanor de la même manière, et nous restons ainsi, un moment, sans savoir combien de temps s'écoule.

Puis, dans un souffle tremblant, Aria murmure : « Elle est partie, Zayn ? Pour de bon ? »

Je hoche doucement la tête, posant mon front contre le sien. « Oui, mon cœur. Elle est partie. Elle ne reviendra plus. »

Elle ferme les yeux, et je sens la tension quitter son corps, comme un poids qui s'évapore lentement. Mais au fond de moi, je sais que le chemin pour retrouver la paix sera encore long. Pourtant, en cet instant, alors que nous restons unis, je veux croire que nous avons franchi l'étape la plus difficile.

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant