Chapitre 39

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ARIA

Je monte pour me changer, puis je redescends et rejoins les autres dans le salon. Je m'installe parmi eux, et un silence apaisé nous enveloppe, comme si chacun profitait simplement de ma présence retrouvée.

« Merci pour le petit-déjeuner de ce matin, » lance Niall avec un sourire chaleureux.

Je secoue la tête en souriant. « Ne me remercie pas, ça m'a fait plaisir de vous surprendre. J'avais besoin de faire ça pour vous. »

Louis s'apprête à dire quelque chose, mais la sonnerie de la porte l'interrompt. Surpris, nous échangeons des regards. Qui pourrait bien venir à cette heure ?

Liam se lève pour aller ouvrir, une expression d'étonnement sur le visage. Quelques instants plus tard, il revient accompagné de Paul, notre manager, qui nous adresse un sourire amical en guise de salutation.

« Bonsoir, les garçons, bonsoir les filles, » dit-il en entrant.

« Paul ! » répondons-nous tous en chœur, un peu surpris de le voir débarquer ainsi.

Paul se tourne vers moi avec une expression sérieuse, mais bienveillante. « Aria, j'aimerais te parler, en privé, si tu es d'accord. »

Une vague d'appréhension monte en moi, mais je me contente d'acquiescer timidement. « Bien sûr... » répondis-je en bégayant légèrement, incertaine de ce qui va suivre.

Je ressens soudainement la tension monter dans la pièce. Paul n'est pas du genre à faire ce genre de demande à la légère.

Paul m'invite à le suivre dans le couloir, où l'on s'éloigne un peu des autres. Il semble hésiter un instant, cherchant ses mots, puis il se lance, son ton aussi sincère que respectueux.

« Aria, je suis au courant de ce que tu as traversé... et je comprends bien que tu sois encore en pleine reconstruction, » commence-t-il doucement. « Mais j'ai une proposition à te faire, en pensant à ton avenir, à ta musique, et aussi... aux fans. »

Je reste silencieuse, mon cœur battant un peu plus vite, incertaine de ce qu'il va dire.

« Les garçons vont bientôt partir en tournée, et, avant le début des concerts, on cherche un artiste pour assurer les premières parties. » Il marque une pause, me regardant dans les yeux. « Je pensais que ce serait une belle opportunité pour toi de présenter quelques morceaux de ton album en préparation... celui que tu as mis en pause pour te soigner. »

Mes yeux s'écarquillent sous le coup de la surprise. Moi ? Monter sur scène ? Faire la première partie des garçons ? Le concours était une chose mais ici on parle de plus grand. Une part de moi se sent submergée rien qu'à l'idée de m'exposer ainsi devant des milliers de personnes, mais une autre, plus discrète, se réveille avec une étrange excitation.

« Je sais bien que c'est beaucoup à demander, et je comprends totalement si tu n'es pas prête, » ajoute-t-il avec douceur. « Ce n'est pas une obligation, Aria. Je veux que tu saches que ta guérison passe avant tout. Mais si tu acceptes, ce pourrait être une façon de renouer avec ta musique, à ton rythme. Tu pourrais interpréter quelques morceaux, juste pour donner un avant-goût aux fans. Ils attendent depuis longtemps, mais ils comprendront si tu ne te sens pas prête. »

Je prends une profonde inspiration, absorbant tout ce qu'il vient de dire. L'idée me remplit d'un mélange de peur et d'espoir. Monter sur scène me terrifie encore, mais en même temps... cette chance de partager ma musique, de ressentir cette connexion avec le public... C'est ce qui m'a toujours fait vibrer.

Je croise son regard et, sans trop réfléchir, je sens les mots sortir, comme si mon cœur avait pris la décision avant moi. « Je... je veux essayer. J'accepte. »

Un sourire chaleureux se dessine sur le visage de Paul, et il hoche la tête avec bienveillance. « Bien sûr, nous prendrons tout à ton rythme, Aria. Personne ne te mettra de pression. »

En revenant dans le salon avec lui, je croise le regard des garçons, tous impatients de savoir ce que Paul m'a dit. Je leur annonce ma décision, et leurs visages s'illuminent immédiatement. Louis applaudit avec enthousiasme, tandis que Niall m'adresse un sourire encourageant. Zayn, lui, semble à la fois fier et ému, comme s'il savait à quel point cette décision représente un pas important pour moi.

Je sais que ce ne sera pas facile, que chaque jour sur scène me demandera du courage, mais quelque chose me dit que c'est la bonne décision. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression de reprendre un peu de contrôle sur ma vie, de revivre pleinement.

Après la discussion avec Paul et l'effusion de soutien des garçons, je sens que quelque chose reste en suspens en moi, une sorte de poids que je porte depuis trop longtemps. Je m'éloigne un peu, cherchant à rassembler mes pensées, puis je me tourne vers Zayn, qui me regarde avec ce mélange de tendresse et de souci sincère.

« Zayn... est-ce que je peux te parler, seul à seul ? » Ma voix tremble légèrement, mais je sais qu'il comprendra ce que je n'arrive pas encore à dire.

Il acquiesce sans hésiter, me suivant dans un coin plus tranquille de la maison. Dès que nous y sommes, il tend la main et, sans attendre, je la prends, comme si ce simple contact m'ancrerait dans la réalité.

Zayn m'entraîne doucement vers notre chambre, me tenant toujours la main. L'air est empreint d'une gravité nouvelle, mais aussi d'une intimité apaisante, comme si cet espace devenait notre refuge pour les confidences que je m'apprête à faire.

Une fois dans la chambre, il referme la porte derrière nous, nous isolant du reste du monde. Il s'assoit sur le bord du lit et, sans hésiter, il tapote la place à côté de lui. Je m'assois, nerveuse, sentant le poids de tout ce que je m'apprête à dire.

« Zayn... » Je commence, hésitante, la voix nouée. « Il y a des choses... que je n'ai encore jamais dites à personne. Même pas à moi-même, parfois. J'ai essayé de les oublier, de les enfouir tellement profondément que je n'aurais plus à y penser. Mais ils sont toujours là... ces souvenirs, cette douleur. »

Il me regarde avec une telle patience, une telle bienveillance que ça me donne le courage de continuer. Sans un mot, il prend ma main entre les siennes, me donnant ce soutien silencieux mais puissant dont j'ai désespérément besoin.

« Pendant ces semaines... où j'étais captive, il y a eu des moments... des moments où j'ai vraiment cru que je n'en reviendrais jamais. Que tout ce que je connaissais, que tout ce que j'étais allait disparaître. » Ma voix se brise, et il m'attire doucement contre lui, m'encourageant sans mot dire.

Je prends une inspiration tremblante, et je continue, mes mots devenant plus fluides à mesure que je me permets de les prononcer. « Ils m'ont privé de tout... de ma liberté, de ma dignité. Et parfois, il y a des images... des bribes qui reviennent, comme des éclats dans mon esprit, et qui me paralysent. Je pensais que le silence allait m'aider à avancer, mais je sais maintenant que pour revivre pleinement, j'ai besoin de tout déposer, de tout partager avec toi et pour ça, je dois tout te dire.. »

Il caresse doucement mes cheveux, son autre main toujours fermement ancrée autour de la mienne. « Aria, tout ce que tu as vécu, tout ce que tu ressens... je veux être là pour toi, à chaque étape. Tu n'as plus besoin de porter ça seule. »

« Ils m'ont torturer. Ce que tu as vu au tribunal ce n'est qu'un petit truc par rapport à tout le reste. Il m'a saigné comme un animal qu'on égorge, il m'a frapper avec tant de violence que je pensais ne jamais m'en relever. Il a abusé de moi, tant de fois, mais j'essayais de garder notre dernière fois en tête pour ne pas abandonner... »

Je laisse mes larmes couler, libératrices, et je continue à lui raconter ces instants sombres, ces peurs que je n'avais jamais osé exprimer. Chaque mot qui s'échappe de moi semble m'alléger un peu plus, et à mesure que je partage mon histoire avec lui, je me rends compte que je ne suis plus seule face à ce passé.

La nuit s'étire, mais Zayn reste avec moi, ses bras me réconfortant à chaque tremblement, ses mots apaisants chassant doucement les fantômes du passé. En cet instant, je sais que le chemin vers la guérison sera encore long, mais pour la première fois, je sens que j'ai vraiment une chance de retrouver celle que j'étais, avec lui à mes côtés.

« Je t'aime Zayn, tellement. Dis-je
« Je t'aime aussi Aria. Tu ne t'imagine pas. »

Zayn m'embrasse tendrement, et nous finissons par nous endormir l'un avec l'autre..

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant