Chapitre 23

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ARIA

Après une nuit désastreuse, j'ai finalement réussi à me rendormir, même si la peur reste ancrée en moi, la peur de le revoir dans l'obscurité. Je sais que je dois m'ouvrir, mais c'est trop difficile. Comment suis-je censée le faire lorsque mon esprit refuse de coopérer ?

Allongée dans le lit, la sonnette retentit soudainement, me faisant me recroqueviller sous les couettes. Zayn se lève doucement, m'enveloppe de ses bras et tente de me réconforter.

"Ce n'est que la sonnette," murmure-t-il en m'embrassant la joue.

Nous restons un moment dans cette étreinte rassurante, lorsque Harry frappe à la porte avant d'entrer.

"Il y a des policiers en bas, ils veulent nous parler et voir Aria," dit Harry.

"Parler à Aria de quoi ? Tu leur as dit qu'elle ne parle pas ?" m'énervé-je.

"Oui, je leur ai dit, mais ils ont besoin de lui parler, même si elle ne répond pas. J'ai essayé, Zayn, voir sa sœur aussi brisée me fait autant de mal que toi," répond-il.

"Ça va, on y va," dis-je, prenant une grande inspiration.

Je me lève et m'habille rapidement avant d'aider Aria à se préparer. Je la porte jusqu'en bas et l'installe dans le fauteuil, où elle se cache derrière Niall, qui est assis à ses côtés.

Assise dans mon fauteuil, cachée derrière Niall, je sens mes mains trembler. Chaque son, chaque mouvement autour de moi semble amplifié, comme si mon esprit était piégé dans une bulle de verre, où tout résonne en écho. L'atmosphère est tendue, lourde. Les policiers se tiennent là, et même s'ils restent à distance, leur présence me fait l'effet d'un poids sur la poitrine. Je lutte pour respirer calmement.

Je les écoute, sans vraiment entendre. Ils parlent de "justice", de "protection", de "maison"... Leurs mots rebondissent dans ma tête sans se fixer. Un frisson glacé me parcourt à l'évocation de cette maison, et mes doigts se crispent malgré moi sur l'accoudoir du fauteuil.

Zayn est là, tout près. Je sens sa main posée sur mon épaule, chaude et rassurante, et je m'y accroche mentalement. Il me murmure des paroles de réconfort, que je perçois plus par son ton que par le sens. Je ne veux pas être ici, je veux juste disparaître, me fondre dans le silence.

Les agents semblent attendre quelque chose, mais je suis incapable de répondre, de même simplement lever les yeux. Il me semble qu'un poids pèse sur ma langue, que je suis prisonnière de mes propres pensées.

L'un des policiers prend la parole, sa voix plus douce cette fois.

"Nous ne voulons rien imposer, Aria. Juste te permettre de retrouver une certaine paix, une sécurité."

Sécurité. Le mot résonne étrangement, comme un souvenir lointain. Mon esprit tente de s'y accrocher, mais l'image de la maison, des murs gris, de ses yeux sombres revient aussitôt, déchirant toute tentative d'apaisement.

Un silence s'installe, et je sens le regard de chacun posé sur moi. Ils attendent. Ils espèrent. Mais moi... moi je ne suis pas prête à sortir de l'ombre où je me cache encore.

"Aria, en fouillant dans le téléphone de Josh, nous avons découvert des messages échangés avec une autre personne, quelqu'un qui est encore en liberté. Pour assurer ta sécurité et celle de tes amis, nous devons savoir s'il t'a parlé de cette personne ou de ce qu'ils prévoyaient," me demande un policier d'une voix douce, presque suppliante.

Je sais... Bien sûr que je sais. Josh avait glissé quelques mots, des allusions à cette autre personne. Celle qui le payait, celle qui voulait absolument me garder éloignée d'Harry. Mais... pourquoi aucun son ne sort ? J'ai l'impression que chaque mot est coincé, emprisonné en moi, et je lutte, en silence, pour qu'ils s'échappent.

Renaissance Tome 2 « terminer »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant