Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 2

Les soldats avaient marché toute la journée, ne faisant qu'une brève halte pour manger. Ils avaient tous hâte de rentrer chez eux, pour retrouver leur famille.

Bien que le royaume soit en temps de paix, le Roi Borek du Milyan, mettait un point d'honneur à ce que ses troupes soient bien entraînées. C'est pourquoi il les envoyait régulièrement en mission. Elles avaient deux buts, se perfectionner sur le terrain et patrouiller en bordure des frontières du pays, celles-ci étaient régulièrement sujette à des troubles, dû essentiellement aux incursions de certains pays avoisinant, dont principalement l'Ysbale.

A la fin de la journée, un camp sommaire fut dressé. Les nuits étaient encore douces en cette fin d'été, si bien que beaucoup d'hommes avaient décidé de dormir à la belle étoile à côté des feux de camp.

Arian était sous sa tente, quand un soldat entra après s'être annoncé.

- Commandant, nous avons installé la prisonnière dans la tente du fond, elle est sous bonne garde.

- Parfait Lieutenant, vous pouvez prendre vos quartiers.

- Vous ne voulez pas que je vous accompagne ?

- Non, merci, je m'en sortirai.

- Bien, mon Commandant.

Le Lieutenant claqua des talons et salua son Commandant d'un bref salut de la tête.

Arian était dans sa tente, assis sur un tabouret devant une petite table ou il lisait le rapport du Sergent qui avait capturé la prisonnière. Celui-ci rapportait que lui et ses hommes s'apprêtaient à rentrer au camp, quand un soldat avait aperçu de la fumée au loin qui semblait provenir  d'un village en Galena. Cela ressemblait en tout point à un incendie de village, si bien que le sergent avait pris la décision de passer la frontière pour porter secours aux habitants.
Arrivés sur place, ils ne purent que constater l'ampleur des dégâts, il ne restait presque plus rien du village, nulle trace de survivant, ni de ceux qui avaient fomenté ce carnage. Ils avaient fouillé un moment les décombres, dans l'espoir de trouver des rescapés, mais hélas, ils n'en découvrirent aucun, tout le monde était mort, hommes, femmes, enfants, vieillards, nul n'avait été épargné. Ils avaient soit été brûlés, soit tués à coups d'épée. Ils s'apprêtaient à  partir, quand un des soldat découvrit une jeune femme. Elle s'était jetée sur lui et l'avait frappé  avec violence, ils durent s'y mettre à plusieurs pour la désarmer et en venir à bout. Le Sergent avait pris la décision de la ramener au camp.

Étrange, pensa Arian, pourquoi avoir attaqué ses hommes, elle se serait simplement manifestée à eux, ils l'auraient secourue. Il fallait qu'il sache. Il se leva, souleva la toile de la tente et se dirigea vers celle où ce trouvait la jeune femme.

- Bonsoir, Sentinelle.

Le soldat le salua d'un hochement de tête et lui ouvrit la tente.

- Souhaitez-vous que je vous accompagne Commandant ?

- Non, ça ira soldat, je suis armé.

Il entra, le soldat jeta un coup d'œil à l'intérieur de la tente, puis referma le battant. Il y faisait beaucoup plus clair que dans le chariot, des lampes avaient été fixées çà et là aux montants de bois.

Son assaillante était assise les bras en arrière, liés au poteau central de soutènement. Ses pieds étaient également attachés. Il s'approcha, non sans méfiance, il ne ferait pas deux fois la même erreur.

Un écureuil bondit devant lui et s'échappa à toute vitesse. Arian fut surprit et quand il reporta son attention sur la femme, elle le fixa d'un regard haineux, il fut frappé par la froideur de ses yeux. Ils étaient d'un gris métallique très clair, presque translucide.