Chapitre 43

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Elle supposa qu'elle était éveillée. Constatant qu'il faisait aussi noir, quand elle ouvrait les yeux que quand elle les fermait. Elle battit des paupières pour s'assurer qu'elle était vraiment consciente.

- Suis-je morte ? dit-elle tout haut, le son de sa voix la surprit presque, tant l'atmosphère était oppressante.

- Non, lui répondit une voix.

Elle s'assit précipitamment, surprise et ce cogna la tête à quelque chose de dur.

- Attends, ne bouge pas, je vais te faire un peu de lumière.

La jeune femme se calma, la voix féminine avait un accent étrange, mais n'avait rien d'hostile. Elle entendit qu'on farfouillait dans un coin.

- Ah, la voilà... comment ça marche déjà ?

Subitement, la lumière jaillit, les deux femmes se protégèrent les yeux, éblouies.

- Bon sang ! maugréa la femme. (Elle chipota fébrilement à la lampe et diminua son intensité à un mince filet de lumière).Voilà qui est mieux !

La jeune femme put enfin distinguer ce qui l'entourait. Elle se trouvait dans une alcôve creusée dans la roche. Et devant elle, se tenait assise, une petite femme d'un âge indéterminé, avec un sourire radieux aux lèvres. Elle remarqua que la femme gardait les yeux fermés.

- Où suis-je, qui êtes-vous... ?

- Doucement mon enfant, tu as fait une terrible chute.

À ces mots, la jeune femme se remémora tout, ses amis, Kadar, sa chute dans le gouffre, la voix qui hurlait son nom. Elle porta sa main à sa poitrine, mais nulle trace de la blessure infligée par la dague.

- Je... je devrais être morte.

- C'est ce qu'ils croient tous là-haut.

- Depuis combien de temps suis-je ici ?

- Un peu plus d'un mois.

- Quoi ! s'exclama Akira, non, ce n'est pas possible, non... ils... ils doivent certainement tous... (Des larmes lui montèrent aux yeux, mais elle les retint. Elle prit une grande inspiration et se calma). Je suis dans le gouffre, c'est ça ?

- Oui.

- Et vous devez donc être une des personnes que le grand-père de Kadar à...

- Oui, en effet. Nous sommes un peu plus d'une centaine. (Akira ne put cacher sa surprise). Nous nous sommes adaptés à la vie ici, nous avons même des enfants.

- Mais de quoi vivez-vous ?

- Si tu te sens assez forte, je vais te montrer.

La femme se leva et tendit la main à Akira. La jeune femme hésita, ignorant si ses jambes pouvaient la porter. Elle se leva prudemment et constata qu'elle se portait comme un charme.
La femme lui tendit la drôle de lampe et la précéda dans un petit couloir assez bas, Akira fut obligée de se baisser tout du long.

- Ne t'inquiète pas, les plafonds sont plus haut là-bas.

Et pour être plus haut, ils l'étaient. Les deux femmes débouchèrent dans une immense salle ronde légèrement éclairée par du lichen fluorescent qui garnissait les parois. On aurait dit un ciel étoilé.

- C'est magnifique ! s'exclama Akira.

En baissant les yeux du plafond rocheux; Akira constata qu'un grand nombre de regards étaient posés sur elle. Des gens se rapprochèrent d'elle et l'entourèrent.

- La voilà enfin ! s'exclama une voix grave, d'homme.

Plusieurs personnes s'écartèrent pour laisser passer l'individu. L'homme prit Akira dans ses bras et la serra très fort, lui coupant presque le souffle.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant