Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 15

Akira fut réveillée par un mouvement furtif devant elle, elle entrouvrit les yeux. Il faisait jour et il y avait un léger brouillard. Elle identifia vite la source du mouvement. C'était le grand aigle qui était venu la prévenir du danger la veille.

- Ah c'est toi, baya-t-elle, sans bouger de dessous sa couverture. Tu es sûr ? dit-elle, en s'asseyant brusquement.

- Que se passe-t-il encore, bon sang ? maugréa Laorin.

Les deux autres furent également réveillés.

- C'est Othar, son corps ne se trouve pas dans le ravin, s'exclama Akira, toute perdue.

- Quoi ? Mais comment...

Elle indiqua l'aigle à Laorin.

- Oh, je vois et où est-il ?

- Il l'ignore, il n'est pas là, c'est tout.

- Attendez une seconde, vous deux, dit Dorian. Vous n'avez pas l'air surpris, monsieur Haydor.

- Mais si, je le croyais mort...

- Non, l'interrompit Dorian, je veux parler du fait qu'Akira semble communiquer avec cet aigle.

- Oh ça, non en effet, je suis au courant de cela depuis fort longtemps, dit Laorin d'un ton neutre.

- Je vois et vous nous cachez encore beaucoup de choses dans ce genre, tous les deux ?

Laorin interrogea Akira du regard, celle-ci acquiesça de la tête et le conteur leur raconta tout ce qu'il savait sur le don d'Akira et leur parla de Kadar Quadir. Les deux hommes l'écoutèrent sans l'interrompre. Akira quant à elle, semblait troublée. Il leur dit qu'il connaissait les parents de la jeune femme et que ceux-ci lui avaient fait part du don que leur fille avait manifesté un jour. Elle semblait en mesure de comprendre les animaux et de communiquer avec eux.

- Voilà ! dit Laorin, vous en savez autant que nous à présent.

Les deux hommes restèrent sans voix. L'aigle s'envola subitement, dans un grand bruissement d'ailes.

- Je lui ai demandé, s'il pouvait tenter de retrouver Othar, dit Akira dans un soupir et elle se leva.

Elle avait mal partout, tout son corps était meurtri à cause de sa chute de la veille. Mais elle ne se plaignit pas. Laorin et Arian étaient dans un pire état qu'elle, surtout le conteur, il ne pourrait sans doute plus marcher pendant plusieurs jours.

- Que faisons-nous maintenant ? demanda-t-elle.

- On se remet en route ! dit Laorin, d'un ton ferme. On ne va tout de même pas rester ici ? Et redescendre est hors de question.

- Oui, mais ta jambe ?

- Ça ira ! affirma-t-il.

Ils ramassèrent leurs affaires et reprirent la route. Celle-ci était moins glissante que la veille. Ils purent donc monter les chevaux. Ils firent de nombreuses haltes, pour permettre à Laorin de détendre sa jambe.

Ils voyagèrent de la sorte pendant trois jours, plus ils montaient en altitude et plus il faisait froid, ils finirent par arriver sur une corniche enneigée.

- Il va falloir suivre cette corniche, leur dit Dorian. Si les indications qu'on m'a données sont exactes, elle va nous permettre d'atteindre l'autre versant de la montagne. Le seul souci, c'est que ça va nous prendre plus ou moins cinq jours et que c'est très étroit.
Ils s'engagèrent donc sur l'escarpement. La première partie du trajet se passa sans encombre. Et peu avant la nuit, ils mirent pied-à-terre et montèrent leur campement. Il commençait à faire vraiment froid, ils montèrent les tentes.