Chapitre 52

1.7K 190 6
                                    



Il fallut une bonne heure à la jeune femme pour raconter tout à son compagnon, elle n'omit aucuns détails. Quand elle eut enfin terminé, elle scruta le visage de l'homme assis face à elle. Arian l'avait écouté en silence et n'avait posé aucune question. Elle attendit qu'il parle. 

Il s'appuya sur le dossier de la chaise et prit un air pensif en se tapotant la joue avec l'index.

- Si tu veux mon avis, dit-il, ce Rob est amoureux de toi.

Akira éclata de rire.

- Je te raconte une histoire des plus biscornues et c'est tout ce que tu retiens !

Arian bondit de sa chaise et s'agenouilla devant elle.

- Je comprends mieux maintenant. Akira, tu es vraiment une personne unique, extraordinaire. Et je suis heureux de faire partie de ta vie, honoré, devrais-je plutôt dire.

- Vous me faites trop d'honneur votre grâce.

Elle se leva et il l'imita.

- Il y a une chose que je voudrais savoir, dit-il.

- Quoi donc ?

- Tu... tu ne m'as pas dit ce que t'a fait subir Kadar, je veux dire quand il nous a séparés à Ramose, que voulait... Akira ferma les yeux, pardon c'est...

La jeune femme rouvrit les yeux et soupira.

- En tout premier lieu, il voulait mes pouvoirs pour lui-même, mais pour ça, il lui fallait deux choses, la dague qu'il n'avait aucun moyen de se procurer sans moi ; ensuite, il fallait que je me trouve à Ramose pour qu'il puisse s'approprier mes pouvoirs.
Après plusieurs années, tandis que ses hommes échouaient systématiquement à me localiser, il s'est décidé à prendre les choses en mains lui-même. Tu connais la suite, il s'est joint à nous et m'a conduite là où il voulait ma présence et le tout sans la moindre difficulté. _Arian la prit dans ses bras_ Je suis la reine des idiotes, tu ne trouves pas ?

- Non, pas du tout, il t'a abusée comme nous tous... continue...

Sans quitter les bras protecteurs d'Arian elle poursuivit :

- Quand il a demandé à ses hommes de me... _Arian la serra plus fort dans ses bras_ après vous avoir fait sortir de la pièce, il a rappelé ses hommes, ils ne m'ont rien fait...

Arian relâcha la pression et se pencha vers le visage de la jeune femme.

- Tu ne dis pas ça pour...

- Non, ils m'ont laissée tranquille, à contrecœur, mais ils ont obéi, ce n'était pas ce que Kadar voulait. Ensuite, il m'a fait jeter dans un cachot. Je vous ai appelés, mais nous n'étions sans doute pas enfermés au même endroit. Je suis restée là-bas toute la nuit et puis il a envoyé des hommes me chercher. Ils m'ont conduite directement aux appartements de Kadar. Il n'y était pas, une jeune esclave était chargée de me rendre présentable. Quand elle eut fini son œuvre, elle me laissa seule dans la pièce, j'étais occupée à chercher un moyen de m'échapper quand il est entré. Il tenait une assiette dans la main et il m'obligea à manger. J'ai obéi, à quoi bon perdre mes forces inutilement. Quand j'ai eu terminé, je lui ai reproché d'avoir tué Laorin, que c'était un acte inutile et immonde. Il m'a dit, que c'était pour bien me faire comprendre qui était le Maître. Qu'une fois rentré chez lui, il était en mesure de me contrôler et que tout ce que j'avais à faire, c'était de lui obéir... ensuite, il est parti dans un délire, au sujet de lui et moi. Que si tu n'avais pas croisé ma route, que peut-être nous nous serions alliés lui et moi et que nous aurions pu faire de grandes choses ensemble. _Arian serra les poings_ Bien sûr, je lui ai dit que ça n'aurait rien changé, que jamais je n'aurais participé à toutes les horreurs qu'il avait en tête. J'ai tenté de le ramener à la raison, après tout, il n'était peut-être pas si mauvais, me disais-je, j'ai cru un instant que c'était à cause de l'endroit où nous nous trouvions qu'il agissait ainsi.  Il c'est moqué de moi et à exiger que je lui obéisse en échange de votre salut. Mais ce qu'il voulait à cet à instant, je refusais de le lui donner. Elle n'eut pas à entrer dans les détails, Arian comprit tout seul à quoi elle faisait référence. Je me suis mise en colère et j'ai récupéré un peu de mes pouvoirs, mais il était plus fort que moi, j'ai tenté le tout pour le tout. Mais tout ce que ça ma rapporter c'est de me retrouver projetée contre le mur à plusieurs reprises. Ensuite, il m'a prise à la gorge et serrée tellement fort que j'en ai presque perdu connaissance. Le sang coulant de ma plaie à la tête me brouillait la vue. Il a fini par me lâcher et c'est à moitié morte qu'il m'a fait traîner dans la salle du trône où vous m'avez rejointe. À cet instant, j'aurais bien mis fin à mes jours pour l'empêcher d'agir, mais ç'aurait été vous condamner à mort, vous n'étiez rien pour lui, mis à part un moyen de pression sur moi. La suite tu la connais. Après lui avoir signifié ma reddition il m'a conduite à ses appartements. J'ai du me laver à nouveau et il est resté dans la pièce.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant