Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 34

Othar décida qu'il serait plus opportun qu'il parte seul à la rencontre des nomades.

- Ils sont très méfiants envers les étrangers, ce sera plus propice si j'y vais seul. Je suis du même peuple, ne l'oubliez pas.

Il fut convenu qu'ils l'attendraient sur place.

- Sois prudent, lui dit Akira, restée seule avec lui.

- Tu me connais.

- Oui, justement, je ne veux pas revivre la même situation qu'il y a plusieurs mois.

- Ne t'inquiète pas... m'accorderais-tu un baiser pour me porter chance ?

- Tu es incorrigible Othar.

- Juste un ?

Il se pencha vers elle et lui vola un baiser.

- Merci, dit-il en montant en selle. Dis à mon cheval que si ça tournait mal, qu'il revienne ici te mettre au courant.

- Je croyais que vous formiez une grande famille...

- Oui, mais disons qu'on a le sang chaud !

Il lui fit un grand sourire charmeur. Les autres les rejoignirent, pour souhaiter bonne chance à leur ami.

- À bientôt ! dit Othar, avant de talonner son cheval et de disparaître dans un nuage de poussière.

- Comment t'es-tu retrouvée à travailler pour ma mère ? demanda Arian à la mercenaire.

Ils étaient partis chercher de l'eau ensemble. Akira avait proposé une autre solution pour s'en procurer, mais ils avaient refusé, prétextant que ça les occuperait. Cela faisait deux jours qu'ils attendaient le retour d'Othar et ils commençaient à s'inquiéter.

- Cela fait dix ans que j'espionne pour elle.

- Tu fais partie de son fameux réseau ?

- Oui.

- Et qui...

- Toi principalement, dit-elle en le regardant d'une drôle de manière. Je te suis pratiquement dans chacun de tes déplacements hors de la capitale.

Arian jura entre ses dents et acheva de remplir la dernière gourde.

- Comment ? Je veux dire, mes hommes ne m'ont jamais rapporté ta présence.

- Je suis très douée.

- Mais dans quel but, certainement pas pour me protéger ?

- Non, juste pour t'observer...

- Quelle baliverne... et pour ma dernière reconnaissance, quand j'ai rencontré Akira, tu étais dans les parages ?

- Non, pas cette fois, j'étais sur une autre affaire.

- Vraiment ?

- Oui, rien à voir avec toi ! Quand ta mère m'a demandé de me joindre à vous, il y a plusieurs mois de cela, j'ignorais totalement où vous vous trouviez ; elle était inquiète et voulait des nouvelles de toi.

- Comment as-tu retrouvé notre trace ?

- Je te connais Arian, tu n'as plus de secret pour moi.

Elle semblait perturbée, sa voix avait des accents étranges.

- Tu es originaire de Meryre ?

- Oui, j'y suis née.

- Je ne t'ai jamais vue avant, pourtant tu ne dois pas passer inaperçue ?