Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 49

Kadar, les yeux rivés sur la meute de loup qui dévalaient la colline, leva une main, prêt à réduire les animaux en cendres.

- N'y pense même pas ! lança une voix derrière lui.

Kadar fit volte-face et croisa les grands yeux gris qu'il avait vus se voiler plusieurs mois plus tôt.

- Akira, quel bon vent t'amène jusqu'ici ?

Kadar tentait de cacher son étonnement, mais la jeune femme savait pertinemment qu'il ne s'attendait pas à la revoir.

- C'est entre toi et moi on dirait !

- Ma chérie, voyons, dit-il condescendant, sois réaliste tu ne peux rien contre moi.

- Approche, nous verrons bien.

Kadar releva le bras tenant son épée, bien décidé à éliminer cette garce une bonne fois pour toutes.

Les deux lames s'entrechoquèrent violemment et glissèrent l'une sur l'autre dans une gerbe d'étincelles.

Akira, n'avait pas envie de faire durer les choses. Concentrée au maximum, elle comptait bien se servir de tout ce que le Duc lui avait enseigné.

Kadar se rua une seconde fois sur la jeune femme, mais elle l'évita avec grâce et lui asséna un grand coup du plat de son épée sur le bras avec lequel il maniait son arme. Le grand guerrier maugréa et fendit l'air, la lame pointée vers le cœur de la jeune femme. Mais elle l'évita à nouveau et une nouvelle douleur traversa le dos du guerrier.

Son père avait eu raison, songea la jeune femme, la tenue qu'il lui avait faite était parfaite. Toute en cuir souple, rouge et noir, moulant comme une seconde peau, elle lui permettait de bouger comme si elle ne portait rien. La tunique corsetée et à longues manches lacées de lanières de cuir, retombait jusque qu'à ses chevilles , fendue un peu en-dessous de la taille sur le devant de ses cuisses; le vêtement permettait à ses jambes d'être totalement libres de leurs mouvements. Pour compléter l'ensemble, elle portait de grandes bottes de cuir noir qui épousaient parfaitement ses jambes jusqu'en haut des genoux. Si des spectateurs avaient assisté à la scène, ils auraient été ravis du spectacle qu'elle offrait.
À chaque mouvement les pans de cuir volaient à l'unisson avec les longs cheveux noirs de la jeune femme.

Kadar ne fut pas impressionné par tant de grâce ; pour lui Akira n'était qu'un obstacle face à sa victoire imminente. Il ravala sa colère, comprenant qu'aux jeux de l'épée, elle le surpasserait assurément. Mais il n'était pas dépourvu d'armes et il ne rechignerait pas à s'en servir si nécessaire. Mais pas tout de suite...

Les chevaux les conduisirent de l'autre côté du champ de force. Les jumeaux et leurs hommes étaient pris en tenaille par plusieurs groupes de soldats Ysbaliens.

Arian talonna son cheval, pour qu'il les rejoigne au plus vite. Le trio était encore à plusieurs mètres, quand des loups se jetèrent férocement sur les guerriers du désert.

Ce fut une vraie boucherie ; les loups attaquant leurs proies directement à la gorge, et leur pelage fut rapidement couvert du sang des malheureux. Les chevaux stoppèrent face à ce spectacle sanglant.

La créature rattrapa enfin les cavaliers et d'un grand coup de queue envoya valdinguer plusieurs guerriers Ysbaliens qui attaquaient Arian et les autres par leur flanc droit. Arian rejoignit ses frères, laissant la bête se charger seule des hommes.

- Kort, Lorkan,où êtes-vous ?

- Par ici !

Les deux hommes apparurent, suivis de ceux qui restaient de leurs compagnons.