Chapitre 39

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Arian et les autres furent conduits dans le désert sur l'itinéraire le plus court pour rejoindre le Milyan. Dans un peu moins d'un mois, ils devraient arriver en vue de la frontière.
À la fin de la première journée, les hommes dressèrent le camp. En tout, il y avait quinze hommes pour les escorter. Huit d'entre eux était des guerriers vêtus de tuniques de cuir noir. Les autres étaient des caravaniers, mais il ne fallait pas les sous-estimer pour autant. Dorian était occupé à évaluer leurs chances d'évasion.

- N'y pense même pas, lui dit Eléa attachée à côté de lui.

On leur donna à manger, puis on les conduisit sous l'une des tentes, où on les attacha à un poteau pour la nuit. Ils étaient allongés, pieds et poings liés. Arian finit par reprendre pleinement connaissance.

- Je ne peux pas la laisser là-bas, dit-il dans un souffle.

- Arian, que veux-tu faire, dit Dorian, ils sont trop nombreux et on est désarmés ? Ce serait du suicide, si on se fait tuer, son sacrifice aura été vain.

- Il y a peut-être un moyen ! suggéra Eléa. (Les deux hommes se tournèrent vers elle). Je connais un poison.

- De quoi parles-tu Eléa ? demanda Arian.

- En venant, j'ai remarqué qu'une certaine plante poussait ici. Elle est réputée pour être mortelle. Mais hélas, je n'en ai pas vu aujourd'hui.

- Et même si tu en vois, comment comptes-tu t'en procurer ?

- Oh, j'y arriverai, je peux être rusée vous savez ! Et quand j'en aurai suffisamment, j'en mettrai dans la nourriture.

- Et comment ? dit Dorian.

- Ne vous inquiétez pas, dès demain, je me charge de faire du charme au cuisinier...

- Tu es vraiment vicieuse.

- Tu n'as pas idée, dit Eléa avec un large sourire.

- Je te laisse trois jours, ensuite je tente une action en force, dit Arian avant de se replonger dans ses sombres pensées.

À peine venait-il d'apprendre qu'il allait être père, qu'on lui avait arraché l'enfant et forcé à abandonner la mère. Akira, dont il ne pouvait qu'imaginer la souffrance à cet instant. Il se consola en se disant que quoique cette ordure lui fasse encore subir, ça ne pourrait pas être pire que ce qu'il avait déjà fait. Arian eut du mal à ravaler son chagrin, mais finit par s'endormir.

Dès le lendemain, Eléa et les autres scrutèrent le sable à la recherche de la plante que la mercenaire leur avait décrite. En début d'après-midi, Eléa en vit un bosquet non loin de la piste.

- Guerrier ! dit-elle à l'homme sur le dromadaire devant elle.

L'homme du désert se retourna vers elle. Avec tout le charme dont elle savait faire preuve, elle le convainquit de s'arrêter pour qu'elle puisse se soulager. L'homme ricana et les autres avec lui, quand il leur parla. Mais le grand guerrier fit stopper la caravane et aida Eléa à descendre de son dromadaire.

Elle se rendit derrière le bosquet et s'accroupit, ce qui ne sembla pas du tout suspect. Les hommes étant certainement convaincus qu'elle ne connaissait pas cet arbuste et ses dangers. La jeune femme cueillit les feuilles dont elle avait besoin, il y en avait en assez grande quantité pour son projet. Elle les cacha dans ses bottes et rejoignit la caravane. Ils se remirent en route. Et c'est le cœur plus léger qu'Arian et ses amis reprirent la route.

On les attacha à nouveau pour la nuit. Dorian, après maintes contorsions, récupéra les feuilles dans les bottes de la jeune femme.

- Bien et maintenant ?

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant