Chapitre 51

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Arian confia le commandement au Lieutenant Thril, avec ordre de transporter tous les corps des Ysbaliens à la frontière. Quant aux dépouilles Milyanaise, elles seraient rapatriées dans les plus brefs délais à la capitale et seraient rendues à leurs familles.

Pour le corps de Kadar, Arian se chargea personnellement de le faire brûler sur un bûcher, sans cérémonie.

Lui et ses frères saluèrent le Commandant en chef de Galena, ainsi que ceux des autres pays qui avaient engagés des hommes dans la bataille. Chacun partit de son côté.

Tout en s'éloignant, Akira jeta un coup d'œil à la plaine, de la fumée s'échappait encore du bûcher. Dans quelques semaines, songea-t-elle, toutes traces du carnage auraient disparu. La nature allait tout effacer, ne resterait que leur mémoire pour se rappeler le courage de tous ces hommes et de ses vies sacrifiées.

- Tu vas bien ?

Akira se tourna vers Arian.

- Oui... je songeais juste à tous ces hommes...

- On n'avait aucun moyen d'éviter ça !

- Si j'avais vu clair dans le jeu d'Othar...

- Arrête, il nous a tous dupés et moi en premier.

- Non, toi, tu as toujours été méfiant vis-à-vis de lui. Je jure que dorénavant, je me fierai à ton instinct, il est beaucoup plus affûté que le mien.

- N'en parlons plus.

Ils rejoignirent Dorian et Eléa.
Comme l'avait pensé la mercenaire, les garçons avaient décidé qu'ils iraient plus vite en ne rentrant qu'à eux six, les jumeaux les accompagnants.

Asfur avait surgi de nulle part, quelques minutes avant leur départ. Personne ne fut étonné de le voir, mis à part les jumeaux qui ne purent s'empêcher de complimenter la jeune femme sur la qualité de sa monture, en lui assurant n'avoir jamais vu pareille beauté. Le regard qu'ils jetèrent à la jeune femme en disant ses derniers mots, pouvaient porter à confusion sur leur réel destinataire.

Akira sauta en selle avec toute la grâce dont elle savait faire preuve et Asfur se cabra de manière théâtrale. Les jumeaux étaient bouche bée. La jeune femme fut ravie de son effet, elle adorait déjà les frères d'Arian, ils l'amusaient beaucoup. Elle talonna son cheval qui partit au trot enlevé, elle laissa les autres la dépasser et ferma la marche.

Ils galopèrent un bon moment sur les chemins sinueux. La jeune femme était ravie de sentir le vent lui fouetter le visage, le paysage était magnifique. L'air frais lui avait manqué, la traversée du désert avait été très pénible, elle avait cru à plusieurs reprises qu'elle y mourrait rôtie par le soleil. Mais elle était parvenue à destination saine et sauve, ses mains avaient même eu le temps de guérir. Ses ongles n'avaient pas encore retrouvé leur splendeur d'antan, mais cela ne saurait tarder.

À l'approche d'une rivière, ils ralentirent et firent halte un moment pour permettre aux chevaux de boire. Ils mirent pied à terre et Eléa s'approcha d'Akira.

- Je voudrais m'excuser pour ce matin...

- Eléa, voyons, il n'y a pas de raison, c'est moi qui...

- Non, c'est mon fichu caractère, il faut toujours que je sache tout !

- Déformation professionnelle ?

- Sans doute.

Elles marchèrent un moment, côte à côte, le long de la rive.

- Comment est Borek ? demanda Akira.

- C'est un homme que l'on respecte tout de suite. Il est grand et bien bâti. Il est plus froid que ses fils et très strict, mais c'est un bon Roi pour son peuple. Tu verras, tu vas vite finir par l'apprécier, une fois qu'on le connait...

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant