Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 47

Tous les regards étaient braqués au loin sur le grand nuage de poussière. Demain le destin des terres du Mogral allait être celé. Beaucoup d'hommes allaient mourir. Mais ces hommes étaient prêts et bien décidés à repousser l'envahisseur. Le Roi Borek De Nevers, les avaient avertis que ce ne serait pas une guerre comme les autres et que malgré leur nombre, le combat était peut-être déjà perdu d'avance. Mais ce n'est pas pour autant que tous ces braves guerriers perdirent leur moral, au contraire, ils comprirent que si ils perdaient cette bataille, tout était fini pour eux et leur famille. Et c'est rutilant dans leurs armures, qu'ils attendirent de voir enfin leurs ennemis en face.

Dorian alla rejoindre son ami de toujours en haut d'une petite colline.

- Eléa refuse toujours de partir je suppose ?

Dorian acquiesça.

- Elle est plus têtue qu'une mule et je ne peux pas veiller sur elle, j'ai des hommes à mener.

- Reste auprès d'elle.

- Mais !

- Si ça se passe comme je le pense, ça va être une vraie boucherie et la stratégie n'y changera rien. Je songe à lancer toutes les troupes en même temps, c'est peut-être notre seul salut... les écraser par le nombre.

Dorian dévisagea son ami perplexe.

- Et que dit ton père ?

- Il pense que nos adversaires vont se battre loyalement, que tout va commencer par les archers, puis les lanciers et tout le tintouin. Mais toi et moi savons que ça ne se passera pas comme ça. Kadar compte s'amuser à nous regarder nous faire étriper. Si il a, ne fusse qu'un quart des pouvoirs d'Akira, il n'a pas besoin de son armée pour nous écraser.

Dorian ne put refréner un frisson, il avait vu la jeune femme à l'œuvre et savait qu'Arian avait raison, mais s'avouer vaincu avant d'avoir essayé était hors de question, trop de vies étaient en jeu, pas seulement les leurs mais celles de milliers de personnes.

Depuis leur retour de la cité noire, son ami n'avait eu de cesse de convaincre son père et les autres dirigeants que le danger était immense, il avait tout mis en œuvre pour être prêt quand Kadar se manifesterait. Et maintenant qu'il était tout proche, Arian paressait résigné, comme si ce qu'il voulait en réalité c'était en finir au plus vite.

- Arian, crois-tu vraiment que nous n'ayons aucune chance ?

- Elles sont plus que minimes.

- Oui, mais c'est possible. Crois-tu qu'Akira apprécierait que tu te résignes aussi vite, elle qui a tout tenté pour nous épargner cet instant ? Elle a donné sa vie pour nous et si elle était avec nous aujourd'hui, elle se battrait et tenterait tout pour sauver toutes ces vies condamnées si on venait à échouer !

Dorian avait remarqué le frisson qui avait ébranlé son ami, quand il avait prononcé le nom de la jeune femme. Il était vraiment désolé pour lui, mais il fallait qu'il se reprenne, l'avenir du Mogral était en jeu.

Arian se campât face à Dorian.

- Tu as raison, elle était la plus courageuse de nous tous et sa mort ne doit pas être vaine. Alors mon ami, (il posa une main sur l'épaule de son lieutenant), prêt à en découdre ?

Ils s'étreignirent brièvement. Ils descendirent la petite colline d'un pas bien décidé.

Et le lendemain quand ils furent face à leur ennemi, ils étaient bien déterminés à vendre très cher leur peau. Arian était bien résolu à tenter d'éliminer l'homme qu'il haïssait le plus au monde.