Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 9

Arian se réveilla en sursaut, il s'assit sur son lit. Il faisait jour, il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était.

Soudain, il angoissa. Et si elle était partie sans eux ? Elle avait accepté un peu trop facilement. Il se leva et s'habilla à la hâte, ne prenant même pas garde à ne pas réveiller son ami. Mais Dorian dormait à poings fermés dans le lit à côté.

Arian dévala l'escalier. Akira n'était pas dans la salle a manger.

- Et bien mon gars, t'en fais une tête, on dirait que t'as perdu quelque chose! l'interpella l'aubergiste de derrière son comptoir. Mon petit doigt me dit, que ça a un rapport avec la jeune femme aux cheveux noirs avec qui vous étiez hier soir. Je me trompe ?

- Heu... non... en fait, je veux dire oui...

- Faut pas paniqué ainsi, elle est derrière, dans les écuries.

- Ah... merci.

Dehors, il faisait frais, le début de l'hiver était là et le froid avec lui. Arian se dirigea vers l'arrière du bâtiment. Akira était bien à l'intérieur, près des chevaux.

- Bonjour, dit-il, j'ai cru que vous nous aviez fait faux bond.

La jeune femme était en train de caresser le cheval d'Arian.

- Arian, si vous voulez que je vous fasse confiance, il faudrait d'abord commencer par avoir confiance en moi. Vous ne pensez pas ?

- Parfaitement, veuillez m'excusez.

Elle reporta son attention sur le cheval.

- Bonjour Nash, comment vas-tu aujourd'hui ?

- Si je puis me permettre, comment savez-vous qu'il s'appelle Nash ?

- J'ai dû vous entendre l'appeler ainsi.

- Sans doute oui... je voulais vous demandez, si nous devons voyager ensemble ne pourrions-nous pas nous tutoyer, si cela ne vous dérange pas, bien sûr?

- Oui, en effet, ce serait plus simple. Si on allait déjeuner, je meurs de faim!

Ils quittèrent les écuries pour se rendre dans la salle à manger. Dorian les y attendait, il avait déjà passé commande du petit déjeuné, si bien qu'ils n'eurent qu'à s'installer. Ils mangèrent de bon appétit.

Quand ils eurent terminé, Dorian demanda à la jeune femme où elle comptait se rendre maintenant.

- Et bien, comme je l'ai dit hier à Arian, je compte me rendre dans la forêt de Kalimor, là-bas, j'aimerais y rencontrer une femme du nom de Dorowen.

- Et qui est-elle ? s'enquit Dorian.

- Et bien... comment dire... si vous permettez tous les deux, je vous en parlerai ce soir, c'est une longue histoire et pour l'heure j'aimerais qu'on se mette en route.

Ils acquiescèrent et partirent récupérer leurs affaires dans leur chambre. Arian paya l'aubergiste et une demi-heure plus tard, ils quittaient la ville, direction la forêt de Kalimor.

Durant le trajet, les deux hommes expliquèrent à la jeune femme comment ils s'étaient connus et les liens qui les unissaient. Ils lui racontèrent les nombreuses fois où ils s'étaient retrouvés dans des situations cocasses. Elle rit de bon cœur en les écoutant.

Le soir venu, ils s'installèrent au bord d'un ruisseau et soupèrent frugalement.

- Akira, dit Dorian, peux-tu nous parler de cette Dorowen à présent ?

La jeune femme s'installa confortablement et commença son récit.

- Bon, par où commencer ? Il y a dix ans, ma famille s'est fait massacrer, dans des circonstances similaires à l'autre jour. Des guerriers ont attaqué notre maison durant la nuit. Mon père m'ordonna de fuir et de partir très loin, que ces hommes ne devaient jamais me retrouver. Bien sûr, j'ai insisté pour savoir pourquoi, mais il m'a répondu, qu'ils étaient désolés, ma mère et lui, de n'avoir pas eu le temps de m'en parler et que si un jour je voulais des réponses, il faudrait que je me rende à Kalimor et y chercher une certaine Dorowen, qu'elle avait toutes les réponses. Je m'enfuis donc, à contre cœur vous vous en doutez. J'étais alors âgée de dix-sept ans. Je ne savais pas où aller, mon père m'ayant interdit de revenir chez nous. Alors, j'ai erré de-ci de-là, vivant principalement en forêt ou personne ne m'ennuyait et de temps en temps, je me rendais dans un village pour y voir mes semblables et troquer du matériel qui m'était nécessaire. Et à chaque fois que je restais un peu trop longtemps dans l'un de ceux-ci, il s'y produisait un drame. J'ai fini par penser que j'en étais la cause, que je portais malheur à ces personnes. Les années passèrent et il y a environ un an, je me suis rendue dans ce village où vous m'avez trouvée. Et là-bas, j'ignore pourquoi, le désastre cessa. Plus de mort suspecte... donc, j'ai pris la décision de stopper mon errance et de m'installer. Et puis... Sa voix trembla, puis, est arrivé ce que vous savez.

- C'est tout ? dit Dorian dubitatif.

- Tu as vraiment vécu toute seule dans la forêt durant toutes ces années ? l'interrogea Arian.

- Oui, aux deux questions.

- Non, lança Dorian, ça ne peut pas être tout.

- En effet, releva Arian, je sens aussi que tu nous caches quelque chose. Tu peux nous faire confiance.

- Non, c'est vraiment tout ce que je sais.

Elle les fixa tous les deux de ses beaux yeux gris perçant. Ils étaient mal à l'aise, comme à chaque fois qu'elle les fixait ainsi. Arian fut le premier à briser le silence.

- Bon... j'espère que cette Dorowen en sait davantage. Et je continue à croire que tu ne nous as pas tout dit. Mais tu as sûrement tes raisons.

Akira n'ajouta rien, elle s'allongea sur sa couche et ferma les yeux. Les deux hommes se regardèrent. Dorian haussa les épaules et s'allongea également. Arian soupira. Il aurait voulu poursuivre cette conversation, mais apparemment, il était le seul et il finit par se coucher également.