Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 36

A l'aube, la caravane s'ébranla. Akira et ses compagnons franchirent les portes de la ville deux heures plus tard. Ils furent frappés par l'ambiance bizarre et froide qui régnait dans l'étrange citée.

- Voilà, dit Othar à Karib El Bedine, c'est ici qu'on se sépare.

- Encore merci pour votre aide, dit Akira au nomade.

- Que Dieu vous protège mes amis.

Ils firent leurs adieux et regardèrent la caravane s'éloigner. Il était convenu que Karib les attendrait deux jours.

- Nous voilà à pied, dit Laorin.

-Allez, dit Arian, prenons nos affaires et ne restons pas là !

Sous leurs vêtements locaux, ils portaient leur tenue habituelle plus pratique en cas de combats.

- Comment allons-nous pénétrer dans le palais ? demanda Dorian.

- Par la grande porte, tout simplement, expliqua Othar. On a de la chance, c'est un des jours où Kadar consent à écouter les doléances de son peuple.

- Gouverne-t-il seule la cité ? demanda Akira.

- Oui, et d'une main de fer, il est réputé pour sa cruauté et son intransigeance. Il vaut mieux ne pas se retrouver devant son tribunal.

- Pourquoi les gens ne règlent-il pas leurs querelles entre eux alors ? dit Laorin.

- Parce que les gens ici acceptent sans broncher la volonté de leur maître.

- Leur maître? rétorqua Arian dégoûté. C'est comme ça qu'ils l'appellent ?

- Bon, on ferait mieux d'y allez, dit Eléa nerveuse.

Ils s'immiscèrent dans la file cheminant vers le palais. Akira eut tout le loisir d'observer l'édifice, il n'était vraiment pas accueillant, on aurait dit la bouche grande ouverte d'un monstre tiré de ses cauchemars. Elle frissonna, percevant la présence de la chose qui hantait ses nuits, elle était toute proche, cela ne faisait aucun doute. La jeune femme ressentit une étrange impression comme si ses forces la quittaient.
Arian remarqua son trouble.

- Ça va ?

Elle se recomposa, tant bien que mal. Et lui répondit d'une voix qui se voulait ferme :

- Oui, j'appréhende les présentations, c'est tout.

Elle le gratifia d'un sourire plein de charme. Comme il aurait voulu être ailleurs en ce moment, loin de tout ça avec elle, juste elle et lui. Comme si elle pensait à la même chose, elle lui prit la main et la serra fort. Ils ne se lâchèrent pas avant de pénétrer dans l'enceinte où on les dirigea par petits groupes.

- Bon et maintenant ? murmura Dorian.

- Un affrontement direct ne servirait à rien, dit Othar. On se ferait massacrés en moins de deux. Il va falloir qu'on fasse diversion pour permettre à Akira de rejoindre les entrailles du palais.

- Que proposes-tu ? demanda Eléa.

Othar leur expliqua son plan, qui consistait en gros à simuler une violente dispute quand leur tour sera venu. Akira devrait se faufiler discrètement vers l'arrière de la grande salle où se trouvait l'accès vers les catacombes.

- Ça ne marchera jamais ! répliqua Eléa toute pâle.

- Tu as une autre idée ?

- Non, siffla-t-elle entre ses dents.

Ils peaufinèrent les détails de leur plan en attendant leur tour. Le temps paraissait figé, oppressés, ils avaient la sensation d'être là depuis des jours et non depuis seulement deux heures.