Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 6

Arian et ses hommes arrivèrent à Meryre sans rencontrer d'autres ennuis. On les accueillit avec les honneurs.

Les blessés furent immédiatement pris en charge et conduits à l'infirmerie de la caserne; quant au reste des hommes, leur Commandant leur donna quartier libre. Ils le saluèrent et allèrent retrouver leur famille.

- Commandant, sa Majesté le Roi vous attend dans ses appartements, immédiatement ! l'enjoignit le chambellan du Roi. Il s'excuse de ne pas vous avoir accueillit lui-même, mais il est fort occupé.

- Permettez que je fasse un brin de toilette d'abord ?

- Je vous en prie, je préviens sa Majesté que vous arrivez.

- Oui, faites donc.

L'homme approchait des soixante ans et était au service du Roi Borek depuis toujours, sembla-t-il au Commandant. Arian ne l'aimait guère, cet homme était beaucoup trop pédant et manipulateur à son goût.

Arian se dirigea vers ses appartements, qui étaient situés à l'arrière de la cour sud. Il aurait aimé prendre un bon bain chaud et piquer un somme réparateur dans son lit moelleux à souhait. Mais ce serait pour plus tard, soupira-t-il. Pour l'heure, il devait faire son rapport au roi.

Il se débarbouilla rapidement, se changea et sortit. Il traversa la cour et se dirigea vers le château d'Erimir. Il était né dans ces murs, mais ça ne l'empêchait pas d'être à chaque fois émerveillé par leur taille plus qu'imposante. C'était une forteresse impressionnante, considérée comme inexpugnable et qui abritait plusieurs milliers de personnes. Çela allait de la famille royale, aux nobles de passage et résidants, jusqu'aux personnels en tout genres.

Il pénétra dans l'enceinte, traversa la cour centrale et passa la grande porte. Les soldats en faction le saluèrent, il fit de même et traversa le couloir, et se dirigea ensuite sur sa gauche. Il grimpa la volée de marches en colimaçon de la tour Est et arriva devant une porte de chêne. Il frappa, une voix grave lui répondit d'entrer. Il s'exécuta, tourna la poignée et entra.

La pièce était très grande et de forme ronde, comme la tour dans laquelle elle se trouvait. Sur le mur face à lui, il y avait une immense cheminée en pierre, où six hommes pouvaient facilement tenir debout. Elle était richement décorée de sculptures représentant des scènes de combats et de tournois mythiques. Le mobilier était lui aussi sculpté et en bois massif.

Sur l'un des fauteuils était assis son Roi; c'était un homme de soixante-cinq ans, grand et de carrure imposante, à la barbe grisonnante. Dans sa jeunesse, il avait pris part à de nombreuses batailles et celles-ci lui avait valu bon nombre de cicatrices, dont une plutôt impressionnante sur la joue gauche.

- Bonjour père.

- Bonjour fils, alors, raconte-moi, comment t'es-tu débrouillé pour perdre autant de mes hommes ?

- Je vais bien père, merci de vous en soucier.

Son père n'avait jamais été tendre avec lui, il le rabrouait perpétuellement, exigeant de lui et de ses deux frères aînés un comportement exemplaire et la perfection dans toutes les tâches qu'il leur assignait. Mais Arian, contrairement à ses frères, n'hésitait pas à le défier, ce qui lui valut dans sa jeunesse de vives corrections.

- Nous avons subi un assaut d'une centaine de guerriers, ici sur vos terres, à six jours vers l'Ouest...

- Quoi, vous avez été attaqués ici sur mes terres ? Et par qui, qui a osé ?

- Je l'ignore père, il semblerait toutefois, qu'ils venaient d'Ysbal !

- D'Ysbal dis-tu ? Étranges, nous sommes relativement en bon terme avec eux. Tout du moins suffisamment pour qu'ils ne cherchent pas l'affrontement.