Chapitre 35

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On les réveilla à l'aube. Le camp fut démonté et les dromadaires chargés.

- Wow, s'écria Dorian, quand son dromadaire se releva. Ça ne va pas être une promenade de tout confort !

- Vous allez rapidement vous habituer, argua Othar. Ces animaux sont remarquables vous verrez, sans eux l'homme ne pourrait survivre ici bien longtemps.

La première journée se déroula très bien. Les vêtements des caravaniers étaient bien mieux adapter à la chaleur accablante que les leurs. Par contre, la nuit, il faisait relativement froid. Mais les tentes et les couvertures qu'on leur fournit, leur permirent de bien dormir.

Les jours qui suivirent furent identiques, ils marchaient toute la journée, mangeant à dos de dromadaire, pour ne seulement s'arrêter qu'un peu avant le coucher du soleil. Akira et les autres n'eurent que peu d'occasion d'engager la conversation.
Le soleil, les dunes, le sable a perte de vue. C'est tout ce qu'ils virent durant le trajet jusqu'à Ramose .

Et c'est épuisés et tannés par le soleil qu'ils arrivèrent en vue de la Cité Noire, Ramose. La Montagne Noire se dressait derrière elle, telle une muraille infranchissable.

- Demain, dit Othar, nous entrerons dans la cité.

- Où, remarqua Dorian, on nous attend certainement de pied ferme !

Les hommes du désert montèrent le camp. Akira et ses compagnons étaient tendus. Le moment fatidique approchait.

Après le repas, ils se regroupèrent tous les six autour d'un feu de camp. Les autres les laissèrent seuls.

- Nous y voilà ! dit Laorin, d'une voie morne.

- Oui, enfin de l'action, lança Othar, l'air vraiment heureux.

- Othar, dit Dorian, je n'ai plus de doute à présent, tu es suicidaire.

Ils rirent tous de bon cœur, relâchant un peu la tension.

Othar reprit :

- On entrera avec la caravane, ensuite on avisera en fonction des événements.

- On n'a pas d'autre choix de toute façon, dit Arian. Ça ne sert à rien de faire un plan quelconque, on va devoir te faire confiance Othar.

- Vous avez toujours le choix de renoncer, dit Akira.

Les autres la foudroyèrent du regard. Elle n'ajouta rien.

- Peu importe ce qui arrivera demain, dit Laorin en regardant ses compagnons avec insistance. Notre but est de permettre à Akira d'arriver jusqu'à la faille et de détruire ce qui s'y trouve, nous...

- Ne comptons pas, finit Dorian. On l'a compris et on est prêts.

Akira sentit une grande détresse l'envahir, elle aurait voulu qu'ils changent d'avis, qu'ils la laisse seule pénétrer dans la cité. Savoir qu'ils allaient tous risquer leur vie, que c'était peut-être la dernière fois qu'ils étaient tous réunis, lui fit monter les larmes aux yeux. Mais elle les ravala et observa tour à tour ses compagnons. Ceux-ci plaisantaient, préférant la dérision plutôt que d'accepter la fatalité de la situation. Akira n'eut pas ce courage, elle ramena ses genoux contre sa poitrine, les enserras de ses bras et y posa sa tête.

À un moment, Arian croisa son regard et y lut la détresse qui les faisait luire à la lumière des flammes. Il s'approcha d'elle et silencieusement la prit dans ses bras. Elle se laissa bercer par les mouvements que faisaient son torse à chaque respiration et accorda les battements de son cœur au sien.

- Tu as montré la lettre à Dorian ? demanda-t-elle.

- Non.

- Fais-le, lui pourra te conseiller, c'est ton ami le plus fidèle... si demain il risque sa vie, c'est pour toi, pas pour moi.

- Je sais. Il la serra plus fort. Je lui donnerai tout à l'heure.

Akira ferma les yeux et somnola quelques instants.

- Je...

- Je sais, dit-elle.

Elle lui prit le visage entre ses mains et l'embrassa.

Un peu plus tard, Arian se leva et interpella Dorian. Les deux hommes s'éloignèrent sous le regard de la jeune femme. Eléa vint s'asseoir près d'Akira.

- Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend demain...

- Tu ne devrais pas être là, n'est-ce pas ? (Eléa détourna le regard). Ta mission a pris fin il y a longtemps, mais tu ne pouvais pas le quitter, pas maintenant...

- Non. La voix d'Eléa était tendue, prête à se rompre.

Akira continua pour elle.

- Tu l'observes depuis si longtemps dans l'ombre, rêvant secrètement qu'il te remarque, parce que tu es tomber amoureuse de lui.

Akira la fixait, cette fois, Eléa ne détourna pas le regard.

- Oui... tu es bien placée pour comprendre ce que je ressens...

- Tu dois le lui dire.

- Quoi, mais à quoi bon, c'est toi qu'il aime ?

- Je sais que c'est difficile, mais tu n'auras peut-être pas d'autre occasion...

- Tu sais qu'il va me repousser, que je vais en souffrir plus que de vivre dans l'espoir...

- Oui, mais tu n'auras plus ce poids sur le cœur.

Eléa lança une bûche dans le feu qui grésilla.

Dix minutes plus tard, Arian et Dorian étaient de retour. Akira encouragea Eléa du regard et celle-ci se leva pour rejoindre Arian. Ce qu'ils se dirent, Akira ne le demanda jamais.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant