Chapitre 4

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Au petit matin, Arian donna ses ordres pour le transport des nombreux blessés. Ils étaient encore à plusieurs jours de marche de la capitale. Les blessés ne pouvant pas marcher avaient été installés tant bien que mal dans les différents chariots. Le Lieutenant le rejoignit pour faire son rapport.

- Bonjour, Arian.

- Bonjour, Dorian.

Quand ils étaient seuls, les deux hommes ne faisaient plus attention au protocole ; pour cause, ils avaient grandi ensemble. Leurs parents respectifs avaient été très proches à une époque. Les deux garçons s'étaient vite acoquinés pour de multiples bêtises en tous genres. Adolescents, ils étaient entrés dans l'armée ensemble et ne se quittaient pour ainsi dire jamais. Ils étaient plus proches qu'ils ne l'étaient avec leurs frères de sang. Arian avait deux frères, des jumeaux, de quatre années plus âgés que lui. Quant à Dorian, il était l'aîné d'une famille de six enfants. Il avait quatre sœurs et un petit frère de dix ans son cadet. Les deux amis, avaient quant à eux le même âge, trente ans.

- J'ai la liste des survivants nous avons perdu vingt-trois hommes.

Arian soupira.

- C'aurait pu être pire...mais qui étaient ces hommes ? Une idée sur leur identité ? Tu n'as rien trouvé sur les cadavres ?

- Rien de probant, mais j'ai ma petite idée.

- Je t'écoute.

- Vu leurs vêtements et leurs armes, je dirais qu'ils venaient d'Ysbal et qu'ils étaient là pour la fille.

- Qu'est-ce qui te fais penser ça ?

- Ne trouves-tu pas ça étrange, que deux jours après le massacre de son village, une troupe lourdement armée sorte d'on ne sait où et nous attaque sans crier gare ! Qui est-elle, je te le demande ?

- C'est une drôle de coïncidence en effet. Mais rien ne nous dit que c'est de sa faute.

- Oh arrête, Arian, ça crève les yeux, elle a voulu te tuer, tu l'as déjà oublié ça ?

- N'exagère pas, elle avait peur, elle nous prenait pour les hommes qui...

- Qui nous ont attaqués, c'est bien ce que je dis !

Ils ne s'aperçurent de la présence de la jeune femme, qu'au moment où elle prit la parole.

- Commandant, je crois qu'il a raison, ce qui est arrivé à vos hommes est de ma faute.

Surpris, ils se retournèrent comme un seul homme dans sa direction. Elle paraissait épuisée et son piètre état n'enviait en rien celui des deux officiers.

- Ne dites pas de bêtise, objecta Arian.

- Pour quelle autre raison vous auraient-ils attaqués, si ce n'est pour achever le travail, insista-t-elle, ils devaient tous nous massacrer au village, moi y compris apparemment. Mais j'ignore pourquoi.

- Ça, je n'en suis pas si sûr.

- Dorian, arrête !

- Je vous l'assure, dit-elle contrite, mais je comprends que vous m'en vouliez. Je suis responsable, c'est pourquoi il faut que je m'en aille. Il y en a peut-être d'autres et je ne me le pardonnerais pas si vos hommes mouraient encore par ma faute ; alors Commandant, je vous remercie pour tout et si vous pouviez me donner un cheval, je rentrerais en Galena.

- Ce serait du suicide, si ces hommes sont à vos trousses vous n'aurez aucune chance seule ! Accompagnez nous à Meryre, vous y serez en sécurité.

- C'est gentil de vous soucier de moi, mais je vais continuer ma route, seule. Adviendra ce qu'il adviendra.

- Je n'ai pas les moyens de vous retenir, mais faites-moi une faveur, passez encore une nuit ici. Vous avez besoin de vous reposer et demain, je vous donnerai un cheval et des vivres.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant