Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 13

L'homme avait eu raison, la tempête ne tarit pas, mais au contraire, s'intensifia, les forçant à attendre qu'elle cesse.

- Dites-moi, où deviez-vous vous rendre ? demanda leur hôte à Laorin.

- Et bien mon cher Baran, nous nous rendions à Kalimor.

- Hou là ! s'exclama leur hôte . Même sans cette maudite tempête, vous seriez incapable de vous y rendre. Tous les regards se portèrent sur lui. Le seul moyen d' y accéder, c'est de grimper le mont Rakan et en cette saison c'est impossible. Vous allez devoir passer l'hiver ici, je le crains.

- De mieux en mieux, soupira Akira.

Trois semaines plus tard, les chutent de neiges perdirent de leur intensité, le petit groupe avait mis à profit ce laps de temps pour faire plus ample connaissance. Sauf Akira, à qui cet enfermement forcé ne plaisait assurément pas. Elle avait peur qu'en restant au même endroit trop longtemps, le malheur frappe à nouveau des innocents.
Ils ne la virent guère. Elle passait le plus clair de son temps dans sa chambre. Et même Arian l'évitait, préférant la laisser tranquille.

Deux jours plus tard, la neige cessa pour de bon de tomber et la vie put reprendre son cours dans le village.

Arian et ses amis aidèrent les habitants à dégager une partie de la neige et très vite, ils trouvèrent leur place dans cette petite communauté.

- Akira, il faut vraiment que tu sortes de là, maintenant ! bougonna Arian devant la porte de la jeune femme. Ça fait plusieurs jours qu'il ne neige plus et le temps n'est pas trop mauvais dehors.

Elle ne répondit pas. Il décida d'entrer. Il poussa la porte, celle-ci n'était pas verrouillée.

- Akira, tu es là? Il la chercha du regard. Elle se tenait debout devant la fenêtre, ne portant qu'une fine chemise de lin. Tu vas prendre froid, comme ça !

Elle se massait l'épaule gauche. Arian s'approcha d'elle et la couvrit d'une couverture.

- La flèche a fait pas mal de dégât, dit-il, il faudra du temps pour que ça se remette complètement.

Et il entreprit de lui masser les épaules. Elle le laissa faire, ils restèrent ainsi un bon moment.

- Pourquoi n'as-tu pas profité de ces derniers jours pour parler à Laorin ? lui demanda-t-il.

- Peut-être que je n'ai tout simplement pas envie de ressasser le passé, il y a trop de mauvais souvenirs derrière moi...

Sa voix se brisa.

Arian la fit pivoter vers lui pour la serrer dans ses bras.

- Tu n'as pas envie de savoir ? Tu...

- Bien sûr que si... ! affirma-t- elle, le visage enfoui dans sa chemise.

- Allez habille-toi, tu veux ? Il faut vraiment que tu prennes l'air.

- J'ai peur Arian, quand je reste trop longtemps au même endroit, les gens qui ont le malheur de se lier à moi, meurent.

- Je crois que tu te fais des idées, regarde Dorian et moi, on est en pleine forme. Ce n'est...

- Qu'un hasard, c'est ça que tu veux me faire croire ?! Elle s'était reculée vivement et le foudroyait du regard. Dans chaque village, il y avait toujours une personne qui se liait à moi, la majeure partie était des hommes, à qui je plaisais manifestement. Ils voulaient juste passer un peu de temps avec moi et je dois dire qu'après tous ces mois d'isolement, ça me faisait du bien. Ne t'imagines surtout pas que je trouvais du réconfort dans leurs bras... mais à chaque fois c'était pareil, un beau matin, ils mouraient, toujours dans d'étranges circonstances. Accident violent, maladie subite... alors ne me dis pas que c'est un hasard...