Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 17

C'est à regret qu'ils quittèrent la prairie et pénétrèrent dans la forêt de Kalimor. Elle était extrêmement dense et il ne s'y trouvait pas de route à proprement parler. Elle semblait seulement parcourue d'une succession de sentiers, plus ou moins larges selon les endroits.

- Quelqu'un as-t-il la moindre idée d'où on doit aller ? questionna Othar.

Ils firent tous halte. Les chevaux piaffèrent. Les quatre hommes se tournèrent sur leur selle et interrogèrent Akira du regard. Celle-ci était sur la croupe du cheval de Dorian.

- Quoi ? dit-elle. Je n'en sais pas plus que vous...

L'aigle royal vint se poser dans l'arbre au-dessus d'elle, il paressait les suivre.

- Il sait peut-être, lui ? dit Dorian.

En effet, il savait. Akira leur dit qu'il fallait le suivre, qu'il allait les mener à Dorowen.

Les chevaux étaient nerveux. De nature craintive, ils n'appréciaient guère les intrusions répétées d'animaux en tous genres.
La présence d'humains ne semblait pas effaroucher la faune locale, au contraire, cela les intriguaient, pensa Arian, ou bien c'était Akira qu'ils venaient voir, oui ça devait être ça, conclut-il. Il jeta un coup d'œil dans sa direction, elle parlait avec Dorian.

- J'espère que cette Dorowen n'est pas du style, vieille sorcière flippante ? dit Dorian à Akira.

- J'espère, oui.

- L'aigle t'a dit, si c'était encore loin ?

- À vrai dire, il n'est pas très loquace, si c'était un humain on pourrait dire qu'il est taciturne et très imbu de sa personne.

- Vraiment ?

Ils pouffèrent. Les autres leur jetèrent un coup d'œil furtif.

- Alors, il y a de l'amélioration avec Arian ?

- Oui, si on veut. Mais ce n'est plus pareil. (Elle marqua une pause). Il me manque tu sais.

- Tu lui manques aussi.

- Je ne crois pas, il... (Elle chercha ses mots...) il ne cherche plus ma compagnie, il est condescendant, mais je me suis fait une raison. Après tout, il est libre de penser ce qu'il veut.

Dorian avait envie de la secouer comme un prunier, de les secouer tous les deux d'ailleurs. Ils les auraient bien précipités dans les bras l'un de l'autre, mais au fond ça ne le regardait pas. De toute façon, se dit-il, ils finiront bien par se réconcilier, c'était évident. Mais quand, ça c'était une autre histoire ? 

Cela faisait maintenant trois jours qu'ils avaient pénétrés dans cette immense forêt. Si ils avaient dû faire demi-tour pour une raison quelconque, ils auraient eu beaucoup de mal à retrouver leur chemin, tant ils avaient pris de sentiers différents. On aurait même dit qu'ils tournaient en rond. Leur moral commençait à en prendre un coup.

- Je suis le seul à penser que ce maudit piaf se moque de nous et nous fait tourner en rond ? dit Othar, sur un ton assassin.

Les chevaux firent tous halte sans qu'ils le leur demandent.

- Akira, pourquoi...

- Non, Dorian, ce n'est pas moi.

Akira se laissa glisser au sol et leur fit signe de se taire. Elle longea les chevaux.

- Là !

Elle leur indiqua du doigt un buisson de houx. Ils regardèrent tous dans cette direction, mais ne virent rien. Ils allaient le lui faire remarquer, quand le buisson frémit et une silhouette apparut.