Chapitre 45

1.6K 188 22
                                    

Akira était bien déterminée à s'évader d'où ce qu'elle considérait presque comme une tombe. Les vautours lui avaient rapporté qu'un grand nombre d'hommes étaient amassés aux portes de la cité. Il était plus qu'évident que les préparatifs de Kadar touchaient à leur fin. Akira bouillait littéralement de frustration. Et cela n'échappa à personne, elle était distante et son humeur était abominable. Elle arpentait sans cesse l'oasis, étudiant dans leurs moindres détails les parois qui l'entouraient.

Son père inquiet de la voir ainsi, la rejoignit.

- Ma chérie ! (Il posa une main sur une des épaules de la jeune femme). Il faut que tu arrêtes ce manège, ça ne te fait aucun bien...

- Il faut que je sorte d'ici ! hurla-t-elle de frustration. (Les personnes présentes se tournèrent dans leur direction, mais elle les ignora). Vous ne voulez pas comprendre. Bien que je vous adore tous, je ne fais pas partie de votre monde. (Elle baissa la tête, bien consciente que ses paroles allaient blesser son père, mais continua tout de même sur un ton plus calme).Vous vous êtes résignés à votre sort, vous avez laissé tout ceci arriver sans même lever le petit doigt. (Aldor ne broncha pas. Akira le fixa droit dans les yeux et il fut frappé par ce qu'il vit dans ceux de sa fille. Son enfant souffrait s'était indéniable, tant d'émotions la submergeaient). Vous avez choisi délibérément de ne plus faire partie de notre monde, vous vous moquez de tous ces gens à la surface, mais moi pas ; certains d'entre eux comptent énormément pour moi et de les savoir à la merci de ce monstre, de ce traître, me révulse. J'ai attendu trop longtemps, vous n'avez jamais vraiment essayé de m'aider. Égoïstement, vous vouliez que je reste avec vous, que j'adopte votre mode de vie et tant qu'on y est que je vous donne des petits enfants...

Sans qu'elle s'en rende compte sa voix était montée dans les aigus, attirant de nouveau les regards sur eux.

Aldor saisit brusquement, mais pas violemment sa fille par les épaules.

- Je te mentirais en te disant que tes paroles ne me blessent pas, mais je te comprends. Si tel est ton choix, pars, pars et sauve tous ces gens si tu le peux. Peu importe ta décision, sache que ta mère et moi t'aimerons toujours et nous serons toujours très fiers de toi. Nous t'avons perdue une fois, mais je suis prêt à te perdre à nouveau, si pour toi rester ici n'est pas la vie que tu souhaites.

- Mais ça n'a aucun rapport avec ce que je souhaite ou non ! Crois-tu vraiment que je sois heureuse à la perspective de m'éloigner de vous ? Vous m'avez sauvée d'une mort certaine il y a vingt-huit ans, parce qu'à cette époque vous croyiez encore à un avenir. Ce n'est pas parce que Kadar m'a précipitée ici que tout est fini. Regardez-vous, vous vous êtes relevés, adaptés, alors que là-haut, ils vous disaient tous finis et condamnés. (Elle prit les mains de son père dans les sienne). Alors moi aussi, il faut que je me relève, que tout ce vous avez sacrifié ne le soit en pas vain. Tant que Kadar est vivant, je ne pourrai être avec vous.

Akira sentit sa gorge se nouer, une boule douloureuse s'y était formée. Elle déglutit péniblement, attendant une réponse de l'homme face à elle et qu'elle aimait sincèrement.

Aldor l'attira à lui, elle se blottit contre son cœur et il la serra fort, Akira ne put retenir ses larmes. Si elle avait levé les yeux, elle aurait vu que son père pleurait également.

Ils restèrent ainsi pendant un temps indéfini, attendant que leur chagrin s'estompe un peu. Ils furent tirés de leur torpeur quand une main délicate se posa sur l'épaule d'Aldor. Kalenna comprit au regard meurtri de son époux, que leur chère enfant allait encore leur être arrachée.

Durant une bonne partie de la nuit, Akira chercha résolument un moyen de s'évader. Quand elle repensa au moyen qu'avait utilisé ses parents la première fois, elle s'assit brusquement sur son lit, convaincue d'avoir trouvé enfin la solution.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant