Chapitre 42

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Au cœur de la montagne noire, la bête fut réveillée par son maître et enfin libérée de ses chaînes.

- Tu m'as bien servi jusqu'à présent, il est temps que tu sortes un peu d'ici pour prendre l'air.

Kadar s'approcha du rebord du gouffre où il avait précipité Akira trois mois plus tôt. Il était enfin prêt à se lancer à la conquête des terres du Mogral. La dague avait répondu à ses attentes et lui avait restitué les pouvoir d'Akira, rien ni personne n'était en mesure de s'opposer à lui à présent.
Il jeta une pierre dans le gouffre.

- Viens mon ami, tu vas avoir droit à un vrai festin.

La bête renâcla, ses griffes raclèrent le sol, laissant des sillons dans la pierre noire.
Quand ils sortirent de la grotte, par le passage que seul Kadar connaissait, une immense armée les attendait. Le grand guerrier monta sur le dos de la bête et donna le signal du départ. Plusieurs milliers d'hommes, de dromadaires et de chevaux se déployèrent pour former la plus grande armée jamais rassemblée en Ysbal. Kadar avait fait appel à pratiquement l'entièreté des hommes du désert, s'il venait à perdre cette bataille, son peuple serait pratiquement réduit à néant. Mais, pour Kadar, il ne faisait aucun doute qu'ils allaient l'emporter. À dire vrai, il n'avait même pas besoin de son armée, avec les pouvoirs qu'il avait acquis, il pouvait tout aussi bien se rendre seul au Milyan et régler son compte à Borek et à son cher fils Arian. Mais ce serait moins drôle, Kadar comptait bien faire durer un peu les choses et ne pas faire étalage de ses capacités dans l'immédiat.
Dans quelques semaines, le sort des terres du Mogral allait définitivement changer.

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Arian et ses hommes étaient en position à la frontière depuis deux semaines, quand des éclaireurs vinrent leur annoncer l'approche d'une immense armée.

Du haut d'une colline, Arian, fit un rapide décompte de ses propres troupes. Il était aux commandes de pas moins de cinquante mille hommes, dont une bonne partie était à cheval. Il eut une pensée pour son fidèle destrier, il avait laissé Nash dans le désert avec les nomades, dieu seul savait où il pouvait être à cet instant. Il n'était jamais parti au combat sans lui.

Toutes les troupes du Milyan étaient présentes. Un peu plus loin à l'Est de la frontière, les troupes de Galena étaient également présentes et quant aux autres pays avoisinant, ils étaient également prêts à en découdre. Kadar allait donc se retrouver face à pas moins de cent cinquante mille hommes. Mais ce n'est pas pour autant qu'Arian était confiant. Le terrain ne permettait pas de déployer un grand nombre d'hommes en même temps. Et c'est dans l'incertitude totale, quant au pouvoir que Kadar possédait à présent, qu'Arian donna ses ordres à ses Lieutenants.

- Nous n'avons plus qu'à prier maintenant, dit Dorian d'une voix grave.

- Peu importe les moyens qu'il utilisera, nous ne lui faciliterons pas la tâche et je n'aurai pas de répit, tant que je n'aurai pas transpercé son cœur avec ma lame !

- Je sais que tu veux te venger Arian, mais je doute que tu puisses t'approcher aussi près. 

- Peut-être... mais il le faut !

Arian s'éloigna et se dirigea vers la tente qu'occupait son père. Le Roi avait insisté pour être auprès de ses hommes. Arian le rejoignit donc, ainsi que ses frères. Les jumeaux n'étaient pas d'aussi bons combattants que lui, mais ils se débrouillaient plus que bien.

- Ils arrivent, dit Arian, en s'inclinant brièvement devant le Roi.

- Combien sont-ils ? demanda Kort.

Arian fixa son frère.

- Moins que nous, mais contrairement à eux, nous n'avons pas de sorcier maléfique avec nous !

- Est-il vraiment si puissant que tu le penses ? demanda Lorkan.

- Peut-être même davantage, je n'en sais vraiment rien. Dans sa forteresse, il était tout puissant...

- Dommage que cette Akira ne soit pas là pour nous aider, elle...

Kort donna un coup de coude à son frère.

- Désolé Arian, dit Lorkan. Je ne voulais pas...

- Peu importe ! dit Arian. Allons-nous préparer à accueillir ces enflures comme il se doit. 

- Oui, qu'il ne soit pas dit que les De Nevers sont des lâches !

Le Roi regardait ses fils, à cet instant, il fut frappé par une vague de fierté, ses fils étaient devenus des hommes bien et courageux. Il n'avait plus qu'à prier pour qu'ils aient encore un royaume à gouverner dans les jours à venir.

Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant