Akira : Tome 1 : L'ombre du passé. (Terminé)

Chapitre 37

Akira fut réveillée par un cauchemar, c'était la bête qui hantait ses rêves, mais cette fois, ce fut plus terrifiant encore qu'à l'ordinaire. La jeune femme s'assit, tremblante, elle sentait la présence de la créature toute proche. Elle frissonna, son corps était en sueur et elle avait la gorge sèche. À tâtons, elle trouva le seau contenant l'eau et la goûta avant de boire abondamment en constatant qu'elle était relativement fraîche. Elle s'aspergea le visage et elle eut tout de suite les idées plus claires. Il faisait toujours aussi noir dans la pièce. Combien de temps avait-elle dormi, elle n'en avait aucune idée ?

Elle se leva et en s'appuyant au mur, elle entreprit de faire le tour de la pièce à la recherche de la porte. Ses doigts glissèrent sur la pierre coupante et humide et finirent par rencontrer le montant de bois. La jeune femme plaqua son oreille contre les planches, dans l'espoir d'entendre quelque chose. Mais rien, le silence absolu. Akira eut un instant de panique quand elle songea que peut-être, on l'avait emmurée vivante, dans elle ne savait trop quoi. Mais un bruit dans le couloir la fit sursauter.

Des bruits de pas venaient dans sa direction. Que devait-elle faire, se cacher derrière la porte et tenter d'assommer le garde ? Non, il ne serait certainement pas seul. Elle recula prudemment contre le mur opposé et attendit, ce n'était peut-être pas elle qu'on venait voir. Mais le son d'une clé dans la serrure de sa porte lui prouva le contraire.

Le battant s'ouvrit, laissant pénétrer la lumière d'une torche, celle-ci l'aveugla totalement.

- Viens avec nous ! dit le garde avec un fort accent, en la tirant rudement par le coude, il la poussa devant lui dans le couloir.

Il fallut quelques minutes à la jeune femme pour que ses yeux s'habituent de nouveau à la lumière. Quatre hommes, deux devant elle et deux derrières, l'escortèrent jusqu'à un grand escalier en pierre, où l'attendaient d'autres gardes ; six plus exactement, vêtus de cuir noir et portant de grandes épées sur leur dos. Son escorte la confia aux six hommes, qui étaient, comme elle l'apprit plus tard, la garde personnelle de Kadar. Ils étaient totalement dévoués à leur maître, et semblaient être de redoutables guerriers.
Ensemble, ils gravirent l'escalier menant dans une des tours du palais.

- Entre ! dit l'un d'eux.

Elle franchit la porte ouverte devant elle et pénétra dans une vaste pièce au mobilier magnifique ; les murs étaient couverts de draperie de soie, une grande cheminée où brûlait un feu ornait le mur de gauche.

Une jeune femme se tenait tête baissée à côté de la cheminée. Les gardes refermèrent la porte, laissant Akira seule avec la jeune femme. Celle-ci releva la tête et indiqua à Akira un paravent sur sa gauche. Derrière, il y avait une baignoire remplie d'eau chaude fumante et odorante.

- Où est Othar, je veux dire Kadar ?

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de tenter d'ôter ses vêtements à Akira.

- Non, lâche-moi, je ne veux pas prendre de bain pour cette ordure... (Akira se tut en voyant le regard totalement horrifié de la jeune servante). Il te fera du mal si je refuse, c'est ça ? (La jeune femme hocha la tête dans l'affirmative). Il ne viendra pas, pas maintenant, je veux dire?

La fille, fit non de la tête et défit les lacets de la tunique d'Akira. Celle-ci ne protesta plus, heureuse au fond d'enlever la crasse des derniers jours et surtout le sang de Laorin.

L'eau était chaude, la jeune servante enduisit le dos d'Akira d'huile odorante et la massa. Akira se laissa aller sous les mains expertes de la jeune fille, oubliant presque où elle se trouvait. Pour finir, la jeune fille lui lava les cheveux et les rinça abondamment. Ensuite, elle l'aida à se sécher et lui indiqua une table un peu plus loin.
Posée avec soin, s'y trouvait une longue robe de satin rouge, rehaussée de fils d'or.