Le manoir était plongé dans une obscurité enveloppante, le silence brisé seulement par le grincement des murs et le souffle haletant des deux amants dans une pièce confinée. La nuit, épaisse et suffocante, semblait s’infiltrer à travers les fenêtres craquelées, engloutissant le monde extérieur. Ils étaient seuls, enfermés dans cette bulle de désir et de douleur, à la fois épris et emprisonnés par l’ombre de leur amour déformé.TP, 18 ans, n'était plus la jeune femme forte et intrépide qu'elle avait été. L'éclat de son regard avait été remplacé par une lueur éteinte, ternie par les nuits blanches, les larmes silencieuses et la poudre blanche qu'elle inhalait pour tenir le coup. Elle avait le visage fin, émacié, marqué par les veilles et la drogue, mais ses yeux, bien que fatigués, restaient fixés sur Liu avec une intensité désespérée.
Homicidal Liu, son homme, son démon, était allongé sur le lit, le corps tendu et couvert de sueur. Ses mains tremblaient encore, des résidus de méthamphétamine traînant sur la table de chevet, les seringues usées éparpillées autour d'eux. Ses yeux, dilatés et vitreux, fixaient TP comme un fauve enragé. Il était en manque, et son besoin d’elle était aussi puissant que sa dépendance aux drogues qui coulaient dans ses veines.
Elle grimpa sur lui, ses cuisses nues effleurant sa peau brûlante. Son souffle était irrégulier, sa respiration hachée. Elle avait pris sa dose, elle aussi, et son esprit était flou, flottant quelque part entre la réalité et l’illusion. Ses mains glissèrent le long de son torse, traçant les cicatrices laissées par des nuits d’automutilation et de violence. Mais elle s’y accrocha, parce que ces cicatrices, c'était aussi les siennes.
"Tu es à moi, Liu," souffla-t-elle, sa voix rauque et basse, mêlée d'un désir trouble et possessif.
Il laissa échapper un rire sombre, sans joie. "Ne dis pas de bêtises, TP," répondit-il, sa voix cassée, imprégnée d’une dureté froide. Il la saisit par les hanches, ses doigts s’enfonçant dans sa chair avec une force brutale. "C’est toi qui m’appartiens. Tout ce que tu es, tout ce que tu as… c’est à moi."
TP ferma les yeux, une vague de plaisir mêlée de douleur l'envahissant. Elle se pencha en avant, pressant ses lèvres contre les siennes dans un baiser féroce et désespéré. Le goût du sang et des larmes se mélangeait à celui de la drogue. Elle se déhanchait contre lui, leurs mouvements désordonnés, maladroits, contrôlés par les substances dans leur sang.
"Continue," ordonna Liu, d'une voix rauque, presque un grognement. Il agrippa ses hanches, la forçant à bouger plus vite, plus intensément. "Montre-moi à quel point tu m’aimes. Prouve-le, TP. Allez… Tu sais que je t'aime, pas vrai ?"
Ses mots étaient à la fois une demande et une exigence. Il ne lui laissait pas le choix. Elle devait se soumettre, prouver son amour dans cette danse désespérée, même si cela signifiait se perdre un peu plus à chaque instant.
"Oui… oui, je t’aime," gémit-elle, sa voix cassée par l'émotion, les larmes coulant sur ses joues creuses. Elle n’avait plus la force de lutter contre lui, ni même contre elle-même. Elle avait besoin de lui, de cette douleur, de cette violence. C’était devenu sa drogue, plus encore que la poudre blanche qui brûlait encore dans ses narines.
Liu sourit, un sourire déformé, cruel, mais empreint d'une tristesse infinie. Il serra ses mains autour de son cou, doucement d'abord, puis plus fermement. Il aimait ce pouvoir qu'il avait sur elle, cette capacité à la faire plier, à la posséder entièrement. Il savait qu'il la détruisait, mais il ne pouvait s’en empêcher. C'était une danse de destruction, une spirale infernale dont ils ne pouvaient plus sortir.
"Dis-le encore," murmura-t-il, ses yeux perçants fixés sur elle, une lueur dangereuse brillant dans son regard. "Dis-le, TP. Dis-moi que tu m’aimes. Que tu ne veux que moi. Que tu m’appartiens."