Chapitre 3 : Chris.

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« La lumière pense voyager plus vite que quoique ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. » - Terry Pratchett

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C'était vraiment long reprendre chacun de mes cours le soir, en rentrant chez moi. Jamais je n'aurais penser que ç'aurait été aussi compliqué et laborieux. Je croyais être capable de surmonter tout ça mais en même pas trois semaines, je commençais déjà à être dépassé par trop de travail accumulé. Chaque jour je repoussais certains devoirs et certains cours, et je me retrouvais le lendemain avec le double de travail. Je pourrais très bien obtenir un petit coup de main, j'étais certain que mon frère ou mes amis le m'aideraient si je leur demandais, mais je détestais demander l'aide de quiconque pour quoique ce soit. Le seul fait d'avoir laissé cette demoiselle dans la rue me ramasser ma canne m'avait pris la tête.

C'était d'ailleurs pour cette raison que ma première réaction avait été de lui répondre froidement. Toutefois, j'avais changé d'avis quand je m'étais rendu compte que ça faisait déjà cinq bonnes minutes que je la cherchait et qu'elle avait été la seule à s'être adressée à moi. J'avais entendu quelques personnes passer à côté de moi mais aucune ne s'était arrêtée. Je n'aimais pas qu'on me prenne en pitié mais il y avait tout de même des limites.

Ce mec qui m'avait foncé dedans n'avait même pas pris la peine de s'excuser. Du coup, je m'étais retrouvé à quatre pattes, comme un con, à tâter un trottoir. Alors quand cette femme m'avait rendu ma canne, j'avais sauté sur l'occasion pour lui demander un renseignement. Je ne me voyais pas galérer dix minutes de plus pour retrouver mon chemin. Je savais me repérer habituellement, mais le fait d'avoir tourner en rond au sol m'avait un peu désorienté.

En ce moment, j'étais perdu aussi, mais avec mes cours. Je réécoutais ce que j'avais enregistré avec mon dictaphone et je parlais dans le micro de mon ordinateur pour retranscrire à l'écrit tout ce que j'aurais dû si j'avais pu voir les touches de mon clavier dans l'amphithéâtre. Tout ça me tapait sur le système, mais si je ne le faisais pas, ça allait être pire quand je retrouverai la vue. Mes potes m'avaient déjà dit qu'ils voulaient bien me donner leur cours quand je verrai de nouveau mais si je faisais cela, je savais que je n'irai plus dans aucun cours, et par conséquent, je ne saurai absolument pas de quoi auraient parlé mes profs, et j'aurai beaucoup trop à rattraper plus tard. De plus, travailler m'occupait. Sans cela, je ne ferais absolument rien de mes journées.

Pour la troisième fois en quelques minutes, mon téléphone sonnait et comme je ne pouvais pas connaitre le nom de mon interlocuteur, je n'avais pas envie de répondre. Toutefois la nécessité allait prendre le dessus sur l'envie, puisque cette sonnerie était bien partie pour me rendre sourd en plus d'être aveugle.

- Ouais ?

- Trois fois que je t'appelle, tu faisais quoi ?

La voix de Charlotte résonna dans le combiné et m'agressa littéralement les oreilles. Elle avait une très belle voix d'ordinaire, excepté quand elle se mettait à crier, comme maintenant, faisant grimper les notes dans les aigus au grand malheur de mes tympans.

- Je vais bien merci. Tu veux quoi ? soufflai-je d'exaspération.

- Je ne trouve plus mes lunettes de soleil. Elles ne seraient pas chez toi par hasard ?

- Comment je pourrais le savoir ! m'énervai-je.

- Je n'en sais rien, tu ne les as vu nul part ?

Elle n'était vraiment pas très futée et je ne m'en rendais compte que maintenant.

- Charlotte ? Rappelle moi la raison pour laquelle on n'est plus ensemble ?

Avant de te voirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant