Chapitre 18 : Emmy.

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« Dans ces temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » - Georges Orwell

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- Donc il ne s'est toujours rien passé avec Chris ? en conclut Julia après lui avoir raconté ma soirée avec lui.

- Non.

- Pourquoi tu ne l'as pas embrassé ? Je suis sûre qu'il en rêvait autant que toi ! s'exclama-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je soupirai avant de m'engouffrer dans une cabine d'essayage, mais ce n'était pas ça qui l'empêchait de continuer depuis la cabine voisine.

- Ça se voit qu'il te plait, Emmy. Et toi aussi tu lui plais, alors arrêtez de vous tourner autour comme deux collégiens !

- Comment tu peux savoir que je lui plais ? Tu ne l'as pas beaucoup vu, lui rappelai-je.

- Et alors ? Ça se remarque ce genre de chose. Ça me va cette couleur ? me demanda Julia en tirant sur le rideau de la cabine.

Je la regardai à travers le miroir tout en boutonnant le chemisier que je voulais essayer.

- Je pense que le bleu irait mieux, répondis-je en faisant référence au second tee-shirt qu'elle avait apporté. Et comment je fais moi si je ne lui plais plus quand il retrouvera la vue ?

- Comment tu pourrais ne pas lui plaire ? C'est vrai quoi : regarde-toi.

Je posai les yeux sur mon reflet que je n'appréciais que moyennement. La seule certitude était que je me préférais comme ça que quelques années auparavant. Ce qui n'était pas bien compliqué...

- Que je lui plaise ou non, ça revient au même : je ne sais toujours pas si c'est sa copine ou non, répondis-je avec une nonchalance non feinte.

- Tu parles de la blonde sur son fond d'écran ?

- Ouais.

J'avais aperçu par hasard - et sans fouiller, évidement - le fond d'écran de son téléphone il y avait de ça quelques jours. La jeune fille blonde qui souriait à ses côtés était très jolie, et incontestablement à l'opposé de moi.

- Pourquoi tu ne lui poses pas la question, tout simplement ?

- Je t'aime bien Julia mais parfois tu ne sers pas à grand chose, répliquai-je en lui souriant hypocritement.

Elle soupira et retourna dans sa cabine. J'ôtai mon chemisier en continuant de l'écouter.

- Imagine pendant un moment que c'est sa copine. Tu ne crois pas qu'elle lui aurait déjà piqué une crise de jalousie depuis le temps ? Tu as passé une semaine de vacances avec lui, et vous passez presque toutes vos soirées ensemble. En plus de ça, tu ne l'as jamais vue ! Et il ne t'a jamais parlé d'une fille. Ce n'est pas sa copine, Emmy.

- Alors pourquoi il l'a en fond d'écran ?

- Mais je ne sais pas moi ! s'exclama-t-elle sans essayer d'être discrète. C'est peut-être seulement une amie, ou sa cousine ou même sa grand-mère, je n'en sais rien. Toujours est-il que ce n'est pas sa copine.

Elle ouvrit à nouveau le rideau en grand.

- C'est mieux celui-là ? me questionna-t-elle.

Mes yeux passèrent rapidement sur son tee-shirt.

- Oui. Referme je suis en soutien-gorge au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

Au même moment, un jeune homme d'une vingtaine d'années passa derrière mon amie en me souriant.

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