Chapitre 29 : Chris.

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« Les meilleures et les plus belles choses du monde ne peuvent être vues ni même touchées. Elles doivent êtres ressenties avec le cœur. » - Helen Keller

*****

- Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, soupira Andrew pour la énième fois en se garant sur le campus de la fac.

- Honnêtement, je ne sais pas.

- De quoi tu as peur ?

- Qu'elle le prenne mal, qu'elle panique, qu'elle s'enfuit. Par exemple.

- Elle pourrait te quitter aussi, ajouta-t-il avec sarcasme.

- Merci Andrew. J'y avais pensé tout seul mais merci de le dire à voix haute... ironisai-je en me passant une main nerveuse dans les cheveux.

Mon frère explosa de rire.

- Je disais ça pour rire ! Elle ne te quittera pas pour ça, abruti.

- Ça se pourrait. Aïe !

Il venait de me frapper à l'épaule.

- Fais-lui confiance un peu !

Je lui faisais confiance, mais une légère crainte subsistait toujours, c'était plus fort que moi. Je ne l'avais pas prévenue, et ce sera une surprise pour elle de voir ça. Alors j'avais vraiment peur qu'elle le prenne mal. Mais je ne changerai pas d'avis et je ferai ce que j'avais prévu depuis la semaine dernière. C'était presque une nécessité pour moi.

Je pris une grande inspiration et attrapai la poignée de la portière avant de me tourner vers Andrew. Ça faisait du bien de revoir le visage familier de mon frère., même s'il ne se départissait pas de son sourire moqueur.

- Tu verras, elle est très belle.

- Ce n'est pas ça qui m'inquiète, dis-je doucement.

- Je sais. Maintenant dégage, je dois y aller. Appelle-moi si t'as un problème.

- Ça marche. Merci.

J'ouvris la portière et me penchai une dernière fois vers lui avant de la refermer.

- Juste une chose Andrew : arrête de mater ma copine.

- Je dis juste qu'elle est jolie, ce n'est pas illégal tout de même ! s'exclama-t-il en riant.

Je claquai la portière en secouant la tête avant d'avancer vers le bâtiment, ma canne blanche repliée dans la main. Je me postai contre une barrière qui était face à l'escalier d'où allait sortir tout les étudiants.

Il neigeait. En ce début de mois de décembre, il neigeait faiblement en même temps que le soleil brillait. C'était tellement beau. J'étais tellement heureux de pouvoir voir à nouveau que tout ce que je voyais était beau. Même avec mes lunettes de soleil qui assombrissaient tout. J'avais l'impression de voir le monde pour la première fois, et ça faisait beaucoup de bien.

Un premier étudiant sortit du bâtiment, suivit de trois filles, puis des dizaines et des dizaines d'autres. En psychologie, plus des trois quarts des étudiants étaient des filles, mais je continuais de regarder chacune d'elles en me demandant laquelle était Emmy. C'était frustrant, et tellement déstabilisant. Il y avait cette brune, mais elle paraissait un peu trop petite, puis son amie qui elle, était trop mince. Une blonde passa devant elles mais ses cheveux étaient trop courts, et cette autre brune, mais elle portait des lunettes. Je regardais donc chaque fille qui passait et malgré tout ce monde, mon regard se posa sur une jeune femme qui riait aux éclats face à une étudiante. Son sourire était magnifique. Quelque chose émanait d'elle qui faisait que je ne pouvais décrocher mon regard de son sourire. Malgré la foule, il semblait briller.

Avant de te voirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant