Chapitre 44 : Emmy.

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« Il y a du sacré dans les larmes. Ce ne sont pas des signes de faiblesse, mais de force. Ce sont les messagers de l'incommensurable chagrin, et de l'indicible amour. » - Washington Irving

*****

Je ne faisais que mentir depuis deux jours et je n'en pouvais plus. Je détestais ça et je ne savais pas le faire. De plus, ce qu'il me demandait me paraissait tout bonnement impossible. J'allais le détruire si je prononçais ces mots. Peut-être alors était-ce la solution. Il me détestera et pourra reprendre sa vie sans moi. Je devais le faire.

Cette fois-ci, c'était le dernier. Dernier mensonge et tout rentrera dans l'ordre. Dernier mensonge et je pourrai enfin sortir de cette pièce et de sa vie. Pour lui, je me devais de mentir.

J'inspirai longuement puis expulsai l'air de mes poumons avant de prononcer les derniers mots que je lui dirai.

- Je ne t'aime pas.

Ce fut la phrase la plus difficile que je n'ai jamais eu à dire. Principalement parce qu'elle n'était pas vraie mais plus encore parce qu'elle blessait Chris au plus haut point, je le savais. C'était pourquoi je devais m'en aller. Avant de voir déception, peine et haine dans ses beaux yeux. J'avais déjà suffisamment mal comme ça.

Quelques secondes après cette annonce, je fis un pas pour sortir de la chambre, mais une fois encore, il m'interrompit.

- C'est trop facile Emmy. Répète-le.

J'entendais la détresse et le désespoir dans sa voix et je ne comprenais pas pourquoi il voulait m'entendre à nouveau répéter ces quelques mots, mais exécutai tout de même son ordre.

- Je ne t'aime pas.

- Non. Je veux que tu me regardes dans les yeux.

Non ! Pas ça ! Il n'avait pas le droit de me demander ça ! Je ne pouvais pas lui mentir en le regardant droit dans les yeux, c'était impossible. Je savais que lui m'aimait, alors je ne pouvais pas lui balancer cette phrase au visage alors que ce n'était pas vrai. Je ne pouvais pas voir ce que ma phrase allait briser en lui. Voir son regard se voiler, s'éteindre. C'était la dernière chose que je voulais pour lui.

Toutefois, c'était mieux que ça arrive aujourd'hui que plus tard. Parce que plus le temps passera, plus ses sentiments pour moi seront forts, et plus ce sera difficile de m'en aller. Alors je devais faire ce qu'il me demandait aujourd'hui. Pour lui.

Je pris une grande inspiration, puis une seconde pour me donner du courage. Cinq mots à répéter une troisième fois, et je pourrai partir. Cinq mots à prononcer pour qu'il m'oublie, me déteste, ou n'importe quoi d'autre.

Je fis volte-face et levai la tête vers lui. Comme je m'y attendais, son regard me fit l'effet d'un coup de poignard dans le cœur et me coupa net dans mon élan.

- Je...

Mes yeux me brûlaient de plus en plus et je fis battre mes paupières rapidement pour qu'aucune larme ne s'échappe.

- Je...

Je n'y arrivais pas. Je le savais que c'était trop difficile. Je secouai la tête et la baissai pour fuir son regard. Ce qu'il me demandait était impossible. Je voyais dans ses yeux tout l'amour qu'il avait pour moi et toute la peine que je lui insufflais, alors c'était au dessus de mes forces d'en rajouter une couche.

Chris posa sa main sous mon menton et malgré la situation, je ne pouvais m'empêcher de me sentir bien l'espace d'une seconde en sentant sa peau contre la mienne. Il me fit relever la tête vers lui pour que je croise à nouveau son regard.

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