Chapitre 46 : Emmy.

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« Vous gagnez en force, courage et confiance à chaque fois que vous prenez le temps de regarder la peur dans les yeux. Faites ce que vous pensez ne pas pouvoir faire. » - Eleanor Roosevelt

*****

Je ne dormis pas beaucoup cette nuit, mais certainement plus que les nuits précédentes. Ces derniers jours avaient été difficile, mais heureusement pour moi, Chris était là. Comme il me l'avait promis, il ne m'avait pas lâchée une seule seconde. Pas même pour aller en cours, et pour ça, je m'en voulais beaucoup. Que moi, je prenne une semaine de repos, ce n'était pas grave, mais que lui fasse de même pour me surveiller, c'était autre chose. Je ne voulais pas qu'il soit pénalisé par ma faute.

Toutefois, je devais tout de même admettre que sa présence à mes côtés était bénéfique, ce qui entrait en totale contradiction avec mes dernières pensées. J'avais besoin de lui. Surtout en ce moment. Et grâce à notre discussion de la veille, je savais désormais qu'il ne m'abandonnerait pas. Je lui faisais confiance.

- Bonjour, lança Chris en entrant dans la cuisine.

Il s'avança vers moi et déposa un baiser sur le sommet de ma tête avant de me tourner le dos pour se faire un café, me permettant ainsi de l'admirer, contrairement à ces derniers jours où je n'avais fait que me morfondre. Je devais maintenant me relever. Ou, au moins : je devais essayer. Je le devais pour Chris, pour qu'il cesse de se faire du soucis pour moi. Et ça commençait à fonctionner puisque pour une fois, ce matin, il dormait encore quand je m'étais levée. Peut-être nos quelques phrases échangées avant de nous endormir lui avaient permis de se rassurer et de se détendre. Peut-être que ma déclaration y était pour quelque chose. Il semblait l'avoir attendue depuis tellement longtemps que je me sentais coupable. Le soulagement que j'avais lu sur son visage à cet instant m'avait fait oublié tous mes problèmes de ces derniers jours le temps de quelques minutes et je n'avais pu que répéter ces trois petits mots lorsqu'il m'avait supplié de le faire. Comment le lui refuser ? Il avait tant fait pour moi et je l'aimais plus que tout.

J'aimais aussi sa tenue de ce matin, évidemment. Son pantalon de survêtement gris descendait bas sur ses hanches, laissant visible son boxer noir. Ne portant pas de tee-shirt sur lui, je pouvais me délecter de cette vision de son dos musclé qu'il m'offrait. Jusqu'à ce qu'il se retourne pour s'installer sur la chaise en face de moi et que je lève les yeux vers les siens.

- Oh mon dieu ! m'exclamai-je en me levant pour aller vers lui.

- Oui je sais...

- Ça te fait mal ? demandai-je en lui faisant relever la tête pour que je puisse regarder ses yeux.

- Un peu.

J'arquai un sourcil.

- Oui bon d'accord... Ça me fait mal, admit-il en se dégageant de mes mains.

Ça m'inquiétait vraiment. Ses yeux brillaient et étaient très rouge. Bien plus qu'hier. Je ne voyais quasiment plus le blanc qui entourait le bleu.

Chris attrapa ma main et y déposa un baiser.

- Ça va, je t'assure.

- T'as pris rendez-vous avec ton médecin ?

- Oui. Je l'ai appelé en me réveillant. Je dois y aller pour dix-neuf heure. C'est l'heure à laquelle il finit normalement mais il fait un exception pour moi.

- Je t'emmènerai.

Il hocha la tête et recula sa chaise de la table, puis m'attrapa par les hanches pour me faire asseoir sur ses genoux.

- Et toi, ça va ? demanda-t-il en me fixant intensément.

Je haussai les épaules.

- Pas vraiment... admis-je.

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