Chapitre 31 : Chris.

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« Aimer c'est donner la chance à l'autre de vous détruire tout en comptant qu'il n'en fasse rien. » - Anonyme

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Son tatouage m'intriguait. Sous mon nez depuis mon réveil il y avait de ça une dizaine de minutes, l'encre noire semblait me narguer. Ça devait avoir une signification particulière, c'était certain. Mais laquelle ? Je me le demandais. Elle n'avait pas voulu m'en parler la veille, probablement parce qu'elle était fatiguée alors peut-être qu'elle m'en parlerait aujourd'hui.

Une lettre. Quatre chiffres. De petits caractères.

Je ne savais pas à quoi ça correspondait, mais j'étais certain que ce n'était pas des caractères choisis au hasard.

Pour ce qui était des autres tatouages, je n'en avait pas vu la couleur. Mais je savais où ils étaient. Tout du moins, trois d'entre eux et je crois qu'Emmy craignait que je les vois. Elle craignait tout simplement mon regard sur elle, et ce, depuis jeudi. Je savais qu'elle m'évitait, et j'en avais été d'autant plus sûr hier soir. Une des nombreuses choses que j'aimais chez elle, c'était sa franchise. Ça pouvait faire mal, certes, mais l'honnêteté était si rare de nos jours que je ne pouvais que l'apprécier chez Emmy. Elle n'avait même pas eu besoin de parler, la veille. Ses yeux m'avaient révélé que j'avais raison, mais ça faisait tout de même un peu mal.

De plus, j'avais découvert quelque chose chez moi que j'ignorais jusqu'à maintenant. Quelque chose qui me perturbait et m'énervait au plus haut point. Je m'en étais rendu compte quand j'avais vu Emmy discuter et sourire avec ces deux gars qu'elle semblait connaitre. Puis avec son collègue. Jimmy. Lui, je ne l'aimais pas. Maintenant que je pouvais voir ce qu'il se passait autour de moi, que je voyais le regard de ce serveur sur Emmy, et celui de beaucoup d'autres gars dans son genre, je me rendais compte que j'étais sur le point de péter un câble. Jamais je ne me serais pensé aussi jaloux. Je ne l'avais jamais été auparavant et le devenir du jour au lendemain était quelque chose de troublant. Mais cette jalousie n'était là que parce que c'était Emmy. Je n'avais jamais aimé aussi fort et me rendre compte que tant de personnes braquaient leur regard sur elle me rendait dingue.

- A quoi tu penses ? me questionna Emmy que je croyais encore endormie.

Je tournai la tête vers elle, qui me regardait en me souriant. Elle commença à tracer des lignes imaginaires sur mon torse. Même au réveil, elle était belle. Peut-être encore plus que d'habitude. Ses cheveux rouges hirsutes, ses yeux dorés à demi fermés et son sourire adorable la rendaient irrésistible.

- Si je te réponds que je pense à toi, tu vas me reprocher d'être trop romantique ?

- Oui. Mais comme t'es mignon, tu es pardonné.

Je rigolai doucement et dégageai une mèche de ses cheveux qui lui barrait le front.

- Si je suis mignon alors !

- Peut-être un petit peu plus que mignon, corrigea-t-elle en baillant.

Emmy s'étira longuement avant de venir se blottir contre moi. Je passai un bras sous sa tête et l'embrassai sur le front. Elle semblait beaucoup moins désemparée que la veille, au bar, et nettement plus détendue. Plus aucune trace d'appréhension ni d'anxiété dans ses jolis yeux. Peut-être notre discussion avant de nous endormir avait porté ses fruits finalement. Ce qui me plaisait énormément.

- Ça fait longtemps que tu es réveillé ?

- Oui ça fait plusieurs minutes que je te regarde dormir, répondis-je à sa question implicite.

- Tu es un peu flippant...

- J'ai quand même droit à un bisou ? la taquinai-je.

Tout ce que j'obtins fut un baiser sur le torse avant qu'elle ne se redresse dans l'idée de se lever. Bien entendu, je n'étais pas du même avis. Aussi, je réagis rapidement et l'attrapai avant qu'elle ne pose le pied au sol. Elle s'écroula sur moi en riant et je fis de même, jusqu'à ce qu'elle m'embrasse comme je le voulais. Passionnément.

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