Bonus 1 : Chris.

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Onze mois plus tard

- L'avion a décollé avec une heure de retard Monsieur. Il est donc normal qu'il ne soit toujours pas arrivé, m'annonça la jeune femme derrière son ordinateur.

- Pourquoi il n'est pas parti à l'heure ? Il y a eu un problème ?

- Non, rien de grave, ne vous en faites pas, me rassura-t-elle en me souriant gentiment. Ça arrive quelques fois. Allez vous asseoir, l'arrivée de ce vol sera annoncée très bientôt.

Je hochai la tête, toujours autant paniqué. Elle n'avait pas du tout réussi à me décontracter.

- Très bien.

Je me tournai en montrant une rangée de fauteuils un peu plus loin derrière moi.

- Je vais m'installer là-bas. Si vous en savez plus, vous pouvez me prévenir, s'il vous plait ?

- Aucun problème, me sourit-elle.

Comment pouvait-elle savoir que tout allait bien ? Elle n'était pas dans cet avion, elle ne savait donc rien.

Je soupirai longuement et parti m'asseoir sur un siège libre, comme je l'avais fait les quatre-vingts dix dernières minutes. Oui, j'étais arrivé avec une heure d'avance et au final, l'avion avait une heure de retard. Tout était parfait ! Je n'en pouvais plus. J'envisageais tellement de choses à propos de ce retard que j'allais finir par avoir une rupture d'anévrisme.

Onze mois étaient passés. Onze longs, très très longs mois sans elle. Trois cents trente-deux jours d'appels téléphoniques ou vidéos et je n'en pouvais plus. Il ne restait plus qu'une demie heure avant que je puisse la revoir et ça allait être les trente minutes les plus longues de cette dernière année.

Emmy avait réussi ses examens haut la main et aurait dû être auprès de moi depuis déjà deux semaines, mais ses parents avaient voulu la voir un peu avant qu'elle ne vienne emménager avec moi à l'autre bout de la planète. Elle avait donc passé deux semaines chez ses parents et avait pris un vol direct de Los Angeles pour arriver ici, à Sydney.

Quand elle m'avait annoncé qu'elle arriverait avec quatorze jours de retard, j'avais pété un plomb, puis elle m'avait expliqué qu'elle n'allait pas revoir ses parents pendant très longtemps. Alors quelques jours de plus à patienter comparé à dix mois et demi d'attente, ce n'était pas grand chose.

Quelques minutes plus tard, une voix dans les hauts-parleurs annonça l'arrivée du vol en provenance de Los Angeles. Je sautai sur mes deux pieds pour me mettre debout et jetai un oeil à la femme à qui j'avais demandé ce renseignement. Elle riait doucement et me pointa du doigt la direction où je devais aller pour accueillir les passagers. Enfin... Une passagère en particulier.

Je me précipitai dans cette direction et attendis pendant de très longues minutes que les premières personnes débarquent. Dix minutes passèrent et elle n'était toujours pas là. C'était le bon vol au moins ? J'étais au bon endroit ?

Oui, j'y étais. J'appercevais désormais au loin sa longue chevelure flamboyante derrière cette horde de personnes. De son côté, elle ne m'avait pas encore vu, trop occupée à slalomer entre ces dizaines de personnes. Je n'avais alors qu'une seule envie à cet instant, c'était de la prendre dans mes bras et ne plus jamais la lâcher, mais je ne pouvais pas aller plus loin à cause des barrières de sécurité qui m'en empêchaient.

Quand elle me vit, un immense sourire illumina son joli visage et elle accéléra sa marche, trainant une énorme valise derrière elle. Elle suivi les autres passagers en tournant à gauche afin de passer les barrières et quand elle le put enfin, elle lâcha sa valise et courut à toute vitesse pour se jeter dans mes bras. Je l'attrapai au vol et la soulevai pour la serrer contre moi.

Avant de te voirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant