Chapitre 24 : Emmy.

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« Au moment d'un départ et d'un changement d'existence, tout homme capable de réflexion est plus ou moins hanté par des pensées sérieuses ; c'est l'heure où l'on sonde son passé, où l'on trace des plans d'avenir. » - Léon Tolstoï

*****

« Une imbécile qui n'a rien dans la tête, qui ne sait pas saisir l'occasion quand elle se présente à elle, qui réfléchit inutilement et qui est la plus stupide de toutes les filles stupides de la capitale française. Voire de la Terre entière. »

Voilà la définition de ma propre personne selon Julia. Je n'aurais jamais dû lui raconter, je le savais. Je connaissais mon amie et je savais pertinemment comment elle allait réagir. Alors pourquoi je lui avais raconté tout ça ? Pourquoi ? Sur ce coup, elle avait raison : j'étais stupide.

En conséquence de cette connerie monumentale, Julia me rabâchait ses sempiternelles accusations depuis plus de deux heures, assise au bar de Chez Bruce. J'avais comme une impression de déjà-vu... Et malheureusement pour moi, il n'y avait pas grand monde ce soir-là pour pouvoir esquiver ses remarques.

- Jimmy ! cria soudainement mon amie. Jimmy vient voir.

- Qu'est-ce que tu fais ? murmurai-je inquiète en m'attendant au pire.

Elle ne me répondit pas et mon collègue arriva près d'elle.

- Ouais ?

- Tu l'a trouve comment Emmy ? Physiquement, j'entends.

Je jetai un regard d'excuses à mon ami.

- Julia, ça suffit. Laisse tomber Jimmy, elle a un peu trop bu, expliquai-je vainement en faisant référence au cinquième cadavre en verre que je ramassais face à elle.

- T'inquiète, répondit-il, c'est ri...

- Non ! Tu dois répondre ! imposa durement Julia.

Sous son regard inquisiteur, mon collègue soupira et finit par capituler en admettant qu'il me trouvait jolie. Sous la pression, il n'avait évidemment pas trop le choix.

- Et bien tu vois que j'ai raison ! s'écria-t-elle tout sourire.

Pendant qu'elle marmonnait d'autres phrases inintelligible, je m'adressai à Jimmy.

- Excuse-la. Elle s'est engueulée avec son copain alors elle voulait se détendre un peu et voilà ce que ça donne...

Je jetai un coup d'œil dépité à mon amie qui grognait du fait que je ne lui avais servi que de l'eau cette fois-ci.

- Elle ne rentre pas toute seule, rassure-moi ? s'inquiéta-t-il.

Ma relation avec lui s'était un peu améliorée, peut être du fait de l'absence de Chris ou d'Andrew au bar le week-end, et c'était tant mieux. Alors son commentaire me fit sourire.

- Non non. Je vais la ramener chez moi. En attendant, elle va commencer sa nuit sur le bar ! ironisai-je en m'emparant d'un verre pour faire couler de la bière dedans.

Je me dirigeai à l'autre extrémité du bar pour déposer la boisson qu'on m'avait commandé d'un signe de tête.

- Tu peux rentrer maintenant, m'annonça-t-il en regardant sa montre, je m'occupe de tout ça.

- Non ça va, elle peut bien attendre une demi-heure.

- Vas-y je te dis. Ça ne sera pas retiré sur ton chèque, plaisanta-t-il.

Alors que je pesais le pour et le contre de sa proposition, l'intervention de Julia me décida immédiatement.

- Jimmy ? Tu te rends compte, quand même, que ta chère collègue a passé la nuit avec lui, sans coucher avec lui ! Elle...

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