Chapitre 4

269 36 49
                                    

Millicent

Je tournais la clef dans la serrure puis entrais dans ma maison avec l'accueil chaleureux de mon chien Choco. Avec ma famille, nous avions décidé de le nommer ainsi en raison de son pelage et de ses yeux marron. Petite, je lisais des livres de la série Martine. Voilà pourquoi notre chien était un Teckel. Je le caressais, puis après avoir fermé la porte derrière moi, je retirais mes Converses pour enfiler mes chaussons gris couverts d'un énorme smiley sur le dessus.

Soudain, j'entendis des rires provenir de l'étage du dessus. C'était sûrement mon frère, Valentin et sa copine Cerise. Ils avaient tous les deux quinze ans et étaient dans la même classe. Contrairement à moi, mon frère tenait les yeux bleus de ma mère et arrivait facilement à mentir sans se faire prendre.

— Salut, Millie ! Tu as passé une bonne journée ? me salua Valentin en descendant les escaliers avec Cerise.

— Ça va. Vous sortez ? demandai-je en les voyant tous les deux, skate à la main.

— Ouaip. On va se promener sur les quais, puis je raccompagnerai Cerise chez elle.

— D'accord ! À plus tard alors ! dis-je en feintant un sourire.

— Toi, il y a quelque chose qui te tracasse. Tu m'en parleras plus tard ! me chuchota à l'oreille Valentin avant de sortir.

Mon frère avait un don pour discerner les mensonges ! Depuis que Zachary Euton m'avait embrassé, je me sentais comme si on m'avait retiré une partie de moi. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être en colère contre lui, car s'il n'était pas venu me chercher ça ne se serait jamais produit ! De quel droit se permettait-il de faire des choses pareilles ? Je montais dans ma chambre, suivie de mon chien. Une fois assise sur mon lit, je l'appelais.

— Viens Choco ! dis-je en tendant mes bras vers lui.

Il n'hésita pas une seule seconde à venir me rejoindre. Je l'étreignis, puis laissais couler plusieurs larmes avant d'aller prendre un bon bain chaud.

***

Une heure plus tard, je sortis de la salle de bain vêtue de mon peignoir violet en coton. 

— Millie !

— Oui, maman ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Il y a un jeune homme qui t'attend dans le salon.

— Ah. J'arrive dans deux minutes !

Comme ma mère ne m'avait pas donné l'identité de la personne qui m'attendait au rez-de-chaussée, je fonçais dans ma chambre pour me vêtir. Si ça avait été Alex, elle me l'aurait dit. Je choisis en deux trois mouvements une tenue et je me changeais en vitesse. J'optais pour un pantalon couleur crème et un sweat représentant Poudlard en automne.

Ma surprise fut totale lorsque je découvris Zacchary adossé contre le canapé. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Je n'avais aucune envie de le voir.

— Zacchary.

Il ne méritait que je le salue, ni même que je lui adresse la parole, mais une partie de moi avait envie de connaître la raison de sa venue alors, je pris sur moi.

— Millicent, me répondit-il.

Ma mère se trouvait à mes côtés et je ne tenais pas particulièrement à ce qu'elle assiste à nos échanges. Je lui lançais un regard pour lui faire comprendre mon envie de me retrouver seule avec Zac. À mon grand soulagement, elle ne broncha pas et s'éloigna tout de suite.

— Hum... Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je suis venu m'excuser pour ce que j'ai fait tout à l'heure.

— Vraiment ?

— Ouais.

— OK... Et tu comptes faire quoi pour que j'accepte tes excuses ?

J'étais peut-être gentille, mais je ne voulais pas pour autant rendre la tâche trop facile à Zacchary. Nous n'étions pas dans le genre de film où la fille pardonnait instantanément au garçon qui lui a causé des ennuis, pour ne pas dire autre chose.

— Euh... C'est simple ! Viens chez moi, ce samedi vers 18 h 00. J'organise une fête et le thème principal de la soirée sera justement le karaoké. me répondit Zacchary en faisant des guillemets avec ses doigts.

Il pensait vraiment que j'allais accepter ses excuses parce qu'il m'invitait à une soirée où on pouvait chanter ? Je devais peut-être me sentir honorée, mais je ne comprenais tout simplement pas où il voulait en venir.

— Le karaoké. Rien que ça ? Hum, pourquoi devrais-je accepter de venir ?

— Eh bien tout simplement parce que je vais chanter pour faire plaisir à mes deux meilleurs amis.

Pardon ?

— OK... Je ne comprends pas très bien le rapport avec notre baiser, bafouillai-je sur le dernier mot.

— Bon... Pour te la faire courte, Matthias, l'un de mes meilleurs amis, a la fâcheuse tendance depuis un certain temps d'imaginer des paris ou des gages, si tu préfères. Bref, tant que je ne cédais pas il continuait d'en inventer.

— Et ?

— Et notre dernier pari était notre baiser.

— Waouh ! Et donc, je suppose que je devrais être flattée.

— Attends ! Tu ne m'as pas laissé finir. Quand tu m'as giflé, j'ai réalisé que ce jeu inventé par Matthi était complètement stupide ! Je te demande donc pardon et par la même occasion, je souhaiterais que tu viennes à ma soirée, car si je vais chanter, c'est UNIQUEMENT parce que j'ai décidé d'arrêter de jouer avec Matthi, vu que je déteste ça.

— Oh ! Je vois... d'où ta volonté d'avoir voulu continuer les paris avec Matthias ! C'est un peu plus clair, maintenant.

— Bien. Acceptes-tu de venir dans ce cas ?

Et si je le faisais mijoter encore un peu ? Après tout, même s'il venait s'excuser, il le méritait !

— Attends, reviens me voir demain et je te dirai ça.

— Tu te fiches de moi, hein ?

Je jubilais. Après tout, voir Zacchary chanter alors qu'il n'aimait pas ça pouvait être marrant.

— Humm, allez je suis gentille. Je veux bien venir, mais à une seule condition !

— Vas-y, je t'écoute !

— Puis-je emmener des amis avec moi ?

— À qui penses-tu ?

— À Clarisse Guerin et Alexandre Dumont.

Je le vis faire la moue avant de me répondre.

— Si tu y tiens, fit-il en haussant les épaules. Pourrais-tu me passer un bout de papier et un stylo s'il te plait ?

— Cool. Pour faire quoi ?

— Pour que je puisse te noter mon adresse, pardi.

— Ah oui. Pas bête.

Chacun avait ses habitudes. La nôtre était de déposer du papier usagé, quelle que soit sa forme, près de la cheminée pour le réutiliser en cas de besoin. Ce fut donc la raison pour laquelle, je me servais en un rien de temps à cet endroit pour y dénicher une enveloppe. Je pris ensuite un stylo à bille bleu puis je donnais le tout à Zacchary. Sans faire de commentaire, je le vis écrire sur l'enveloppe avant de me la tendre de nouveau. Je ne savais pas trop pourquoi, mais je le remerciais. Aucun son ne sortit de sa bouche lorsque je le raccompagnais jusqu'à la porte d'entrée.

Après avoir fermé la porte derrière lui, je poussais un soupir de soulagement. Il faut dire que cette entrevue avait été assez gênante, surtout qu'en lisant ce qu'il avait écrit devant lui, je me sentis rougir. Zacchary ne m'avait pas simplement fourni son adresse. Non, il m'avait également donné son numéro de téléphone.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant