Chapitre 19

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Millicent

La journée de cours venait tout juste de s'achever, alors je me dirigeais avec Alex et Clarisse vers la station de tramway la plus proche. Soudain, j'entendis des bruits de pas s'approcher rapidement de moi. C'était Zac qui courait pour me rattraper.

— Hey !

— Hey ! le saluai-je à mon tour.

— Hum, ça te dirait qu'on prenne le tramway, ensemble ? me demanda-t-il, d'une petite voix.

J'allais lui répondre, mais je me retins de le faire en me souvenant de la présence de mes deux meilleurs amis. J'avalais difficilement ma salive puis osais tourner la tête vers eux pour voir leur réaction. Contre toute attente, ils ne me firent pas une tête d'enterrement, mais plutôt un grand sourire.

— Avec grand plaisir ! répondis-je à Zac.

***

Zacchary

Le tramway fut malheureusement blindé. Moi qui souhaitais m'asseoir auprès d'elle, tout en admirant le paysage, c'était raté. Je luttais contre mon envie irrésistible de la serrer dans mes bras. On tenait à peu près debout sans se tenir à la porte ou à une barre. L'arrêt à la station suivante nous permis de souffler et par la même occasion d'entamer une conversation, puisque la plupart des personnes présentes dans le compartiment descendirent.

— Alors, tu descends dans combien de stations ?

— Cinq et toi ?

— À la prochaine.

— Oh, fit-elle tristement.

Pourquoi avait-il fallu qu'il y ait ce fichu monde ? Enfin... Je devais profiter de l'instant présent.

— Tes yeux ! murmurai-je à son attention.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'ils ont mes yeux ?

— Ils brillent, m'exclamai-je.

— Oh. C'est parce que tu es... Beau.

Millie s'empourpra juste après ce compliment fait.

— Ah oui ? En même temps, je le savais déjà !

— Hum, si tu savais l'effort que ça m'a demandé pour que j'arrive à t'avouer ça, tu rirais moins, me révéla Millie d'un ton froid.

— Millie, je ne voulais pas te blesser ! Excuse-moi. Toi aussi, tu es belle et même très belle, dis-je en enroulant ses cheveux bruns autour de mes doigts.

— Dans ce cas, ça me va !

— Comment ça ?

— Eh bien, nous sommes à égalité puisque tu es beau garçon, et moi une jolie demoiselle.

J'émis un petit rire en voyant le sourire de Millie. Le plus beau, à ce jour.

— Ce n'est pas faux.

— Je crois que tu vas devoir bientôt descendre, fit Millie en grimaçant légèrement.

— On dirait, oui. Il est l'heure pour nous de se dire au revoir.

— Oui.

Quand je la vis tendre la main vers moi, je soupirai. Je n'allais quand même lui serrer la main ! Elle, comme moi, savions que nos sentiments étaient plus forts et j'étais prêt à prendre le risque une seconde fois.

— Puis-je t'embrasser ? demandai-je.

— Je... Oui.

Je soupirais de soulagement puis la prenais dans mes bras avant de maintenir son cou avec ma main droite pour mieux la regarder et finalement, l'embrasser. Je sentais en elle de l'hésitation, au premier abord. Évidemment que cette action fit resurgir le souvenir désagréable de notre premier baiser, mais il fallait qu'elle arrive à surmonter cela pour nous. Oui, pour nous, car cette fois-ci le baiser était sincère et surtout, synonyme d'amour.

Lorsque nos yeux se croisèrent, je crus qu'elle me repousserait, mais je me trompais. Millie se montrait bien plus forte que je ne l'aurais pensé. Contrairement à ce que j'avais imaginé, elle ne se recula pas et me demanda, à l'inverse, l'accès d'entrée pour sa langue. Cet accès se fit avec la plus grande délicatesse qui soit, et ce pour mon plus grand bonheur. Pour rien au monde, je ne lui aurais refusé cette faveur. Lorsqu'enfin nos langues se touchèrent, une sensation d'apaisement se produisit en moi. Ce goût... Je l'avais oublié. À la fois si doux et sucré, je me sentais revivre.

Alors même si les portes du tramway s'ouvraient pour me rappeler à l'ordre, je ne pouvais pas me défaire de son emprise.

— Zac... Tu vas finir par louper ta station, lâcha Millie entre deux baisers.

— Je sais, mais je ne veux pas te laisser.

Elle sautillait sur place de bonheur en entendant ma phrase.

— Oh, tu es trop mignon !

— C'est parce que je suis fou de toi, chuchotai-je en l'embrassant de nouveau sur la bouche.

Tandis que les portes du tramway se fermaient, j'étais reparti pour un tour magique avec Millie. Oui, nous retournions vers notre monde à nous, et à nous seuls.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant