Chapitre 29

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Zacchary

Par peur de la brusquer, je n'osais pas faire le premier pas et me contentais d'observer ses longs cheveux bruns fraîchement colorés. Après tout, c'était la première fois que je dormais avec Millie. La sentir si près de moi sans pouvoir la toucher s'était révélé difficile au premier abord, mais à mon grand étonnement alors que je pensais qu'elle voulait qu'on dorme chacun de son côté, Millie était venue se blottir contre moi. J'avais souri jusqu'aux oreilles lorsque je l'avais vue reculer vers moi pour coller son dos à mon torse. Une douce chaleur émanait de nos corps et pour lui montrer mon bonheur, je m'étais empressé d'entrelacer ses doigts aux miens en souriant comme un petit garçon. J'entendis ensuite les battements de mon cœur augmenter à une allure folle ce qui avait le don de me déplaire. Il fallait que je me calme, et vite, car ce soir il n'allait rien se passer de plus qu'un petit câlin.

***

J'étais mort de fatigue ! Je n'avais dormi que trois petites heures et encore. Bon d'accord, je l'avais un peu cherché... même plus qu'un peu à vrai dire, mais en réalité je m'en contrefichais. J'avais préféré passer la majeure partie de la nuit à observer Millie dormir et à savourer ce moment magique en caressant de temps à autre ses beaux cheveux bruns. Aux alentours de dix heures, Millie ouvrit ses paupières puis sans doute en apercevant mon sourire, je la vis se cacher immédiatement sous les draps, toute gênée.

— Bonjour Millie ou plutôt devrai-je dire Mademoiselle « Je disparais sous les draps » ? dis-je en la rejoignant dans l'obscurité.

— Haha. Très drôle ! Combien de temps m'as-tu regardé dormir ? me demanda-t-elle timidement.

— Oh, crois-moi, il ne vaut mieux pas que tu le saches. Cela risquerait de t'effrayer.

— Ne me dis pas que tu as passé la nuit entière à m'observer. me chuchota-t-elle.

— Peut-être pas toute la nuit, mais il est vrai que j'ai passé plus de temps à te regarder dormir qu'à dormir moi-même. lui avouai-je.

— Oh, mon Dieu !

— Ça ne sert à rien de te camoufler plus, car tu es à mes yeux encore plus belle endormie.

L'instant d'après, je vis Millie s'allonger sur la couette, les joues légèrement roses.

— Ah oui ? Pourtant mon frère dit que j'ai une tête de bébé quand je dors.

— C'est mignon les bébés ! m'exclamai-je.

— Je vois. dit-elle en croisant les bras.

— Millie, tu ne vas pas me bouder, hum ?

— Je ne sais pas encore.

— Hé ! Tu n'as pas le droit... et puis, tu ne m'as même pas dit bonjour ce matin. J'estime avoir le droit de bouder, moi ! rétorquai-je en faisant la bouille.

Au début, elle ne réagissait pas puis très rapidement, je sentis un picotement sur ma joue gauche. Tout compte fait j'en ressentis un deuxième, puis un troisième et finalement je voulais rendre la pareille à Millie. Contrairement à elle, je ne me gênais pas pour l'attirer vers moi, afin de pouvoir l'embrasser, avec tout l'amour que j'éprouvais pour elle, sur les lèvres.

— Millie ?

— Oui ?

— Je t'aime, lâchai-je entre deux baisers.

— Oooh !

Elle m'embrassa à nouveau puis, elle me susurra au creux de l'oreille un « moi aussi je t'aime, Zac ».

En entendant ces mots, j'eus un sourire béat.

***

Millicent

En arrivant dans la salle de séjour, nous vîmes Francesca et Matthias prendre leur petit-déjeuner et Robin et Clémentine assis en tailleur, devant la télévision, sur un tapis bleu en mousse.

— Bonjour ! lança joyeusement Zac en s'asseyant.

Francesca leva les yeux vers nous pour nous sourire.

— Bonjour ! Bien dormi ? demandai-je en m'asseyant à mon tour.

— Bien et toi ? me répondit Francesca.

— Ça va. Ne me dîtes pas qu'ils font du yoga le lendemain du 31 ?! C'est la première résolution de 2015 ?

— Pour commencer, tu pourrais peut-être me tutoyer, non ? Je sais qu'on ne se connaît pas vraiment, mais je me sens vieille sinon.

— D'accord... si tu veux.

— Merci... et pour répondre à ta question, ils ont pris l'habitude de faire du yoga tous les deux une fois par semaine. D'ailleurs les gars, il serait peut-être temps de se joindre à nous, non ? s'exclama Francesca.

Juste après avoir effectué la posture du « Lotus » pour clôturer leur séance, tout en rangeant son tapis, Clémentine fit la tête à sa mère.

— Je ne suis pas un garçon ! râla la petite blonde en venant s'asseoir auprès de son frère.

— Je sais, ma chérie.

***

Une fois le café servi, Clémentine s'empressa de demander à ses parents s'ils voulaient du sucre dans leur tasse. Francesca lui répondit par l'affirmative et Robin lui rappela, apparemment, qu'il préférait boire le café nature. Déçue par la réponse de son papa, Clémentine fit la moue.

— Clémentine, ne sois pas triste ! Je veux bien que tu me mettes un sucre. lui rappela Francesca en lui faisant un clin d'œil.

— Ah oui, c'est vrai.

Clémentine piocha un sucre dans la sucrière avant de le faire fondre dans le café de sa maman.

— Merci.

Francesca embrassa Clémentine sur la joue, puis touilla son café à l'aide d'une petite cuillère. Je pouffais de rire tellement je trouvais cette scène trop mignonne. Une chose était certaine. Si jamais un jour j'avais la chance d'être maman, mon enfant serait assuré de pouvoir mettre du sucre dans mon café si l'envie lui chantait. Maman... rien que d'y penser je rougis, car en ce moment même je regardais celui qui m'avait tout récemment dit « je t'aime ». Il me l'avait dit à moi et à cet instant précis je crois que j'étais la plus heureuse des femmes, car personne encore ne m'avait dit cela avant.  

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant