Chapitre 40

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Zacchary

Je ne pouvais pas la perdre. Un nœud dans l'estomac se forma, alors que Millie filait à toute allure. Romane n'était pas partie bien loin et je ne savais pas encore comment me comporter vis-à-vis d'elle lorsque je la vis revenir vers moi. Je retirai brusquement sa main qui se voulait réconfortante, en se posant sur mon dos.

— Ne pas fais ça.

— Zac. Je ne sais pas quoi te dire. Qui aurait cru que ma présence allait provoquer une conséquence pareille ?

— Tu n'as pas une petite idée ?!

Je me repositionnais derrière le volant de ma voiture et luttais pour ne pas appuyer sur le klaxon pour me défouler. Romane revint s'installer côté passager en soupirant. Elle m'ordonna de foncer chez Millie pour éclaircir le quiproquo. J'opinai de la tête et roulai, en m'arrêtant en chemin pour déposer Romane chez elle. La vue de la maison de Millie me stressait, mais je me donnais du courage et sonnais. Des cris résonnèrent, mais personne ne vint m'ouvrir tout de suite. Je fis une deuxième tentative et la porte s'ouvrit sur une chevelure brune. Lui ? Alexandre se trouvait face à moi et le voir avancer en vitesse me fit reculer d'un pas. Il ne m'avait jamais vraiment porté dans son cœur et la dernière fois que je l'avais mis en colère, ça s'était mal terminé pour moi.

— Mec, tu n'es pas obligé de me frapper à nouveau.

Je parlais dans le vide. Ses poings montraient clairement qu'il allait m'en coller une, mais j'empêchai Alexandre d'agir en retenant fermement ses mains. Une lueur de haine brillait dans ses yeux, et me retrouver face à lui ne m'aidait absolument pas à me détendre. J'imaginais Millie se cacher dans son salon avec Clarisse.

— On n'est pas obligés d'en venir aux mains. Laisse-moi passer et tu verras que je n'ai rien à me reprocher.

Il sourit d'un air triste en libérant ses mains.

— Tu n'iras rien faire du tout. Millie... ne veut plus te voir. Si tu veux un conseil, attends un petit moment avant de revenir la voir.

— Non.

— Tu l'as blessée.

— Je ne l'ai pas trompée, merde !

— Ce n'est pas qu'elle m'a dit, et même si ce que tu dis est vrai, alors, vaut mieux que tu attendes qu'elle se calme avant qu'elle ne dise quoi que ce soit qu'elle puisse regretter.

— Elle m'a quittée tout à l'heure. Je ne vois pas ce qui pourrait être pire.

Alexandre n'ajouta rien, mais je sentis que je ne pourrai pas rectifier la situation ce soir. Il ne me laisserait pas parler à Millie et je ne souhaitais pas tenter le diable, même si Alexandre s'était en apparence calmé.

— C'est bon, tu as gagné, je m'en vais, mais je reviendrai.

Alexandre acquiesça et fit demi-tour sans se retourner vers moi, me laissant seul, le cœur lourd. Une fois dans la voiture, je me rendis compte que le temps était en accord avec mon humeur. Il s'assombrissait à vue d'œil et je n'aimais pas ça du tout. Je laissai rarement mes émotions prendre le dessus, mais une fois garé devant chez ma mère, alors que la pluie tapait contre mon pare-brise, je fis sortir toute la douleur qui s'était refoulée en moi.

Arrivé dans ma chambre, j'appelais Matthias pour lui demander conseil, et lorsqu'il m'annonça que Millie avait de même quelques jours plus tôt, cela m'attrista encore plus. Elle ne faisait déjà pas confiance avant cet incident. Il voulut me reprocher d'être venu avec Romane, mais mon silence dû le faire changer d'avis, car il m'incita à décompresser en jouant aux jeux vidéos avant d'entreprendre quoi que ce soit. Il avait raison. Avec une bonne partie d'Assassin's Creed, extérioriser ma colère. Mon Dieu, qu'est-ce que Matthias me manquait.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant