Chapitre 10

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« Quelques minutes avant le drame »

Zacchary

— Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je à Romane.

— On dirait que ça ne te fait pas plaisir de me revoir.

Elle croyait quoi ? Que j'allais craquer parce qu'elle me faisait la bouche en cœur ? Elle pouvait toujours rêver.

— Bah, ce n'est pas ça, mais te souviens-tu de ce que nous avions dit ?

— Oui, je sais, on était censés ne plus se revoir après mon déménagement... D'où notre rupture.

Et la voilà, qui fuyait mon regard.

— Oui, on aurait trop souffert, sinon. Donc, je répète la question. Qu'est-ce que tu fais là ?

— C'est simple, Zach. Je suis revenue pour nous, me révéla-t-elle en prenant mes mains.

— Pour nous ? Non, mais tu plaisantes, j'espère ! Ça fait deux ans que je n'ai plus eu de tes nouvelles et là tu débarques comme si de rien n'était et...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que Romane plaqua ses lèvres contre les miennes, comme si sa vie en dépendait. J'entendis tout d'abord des applaudissements puis un fracas de verre.

C'était Millie ! Oh non, elle avait assisté à cette scène alors qu'elle ne voulait strictement rien dire. Enfin à mes yeux, c'était sans importance, mais apparemment, ce n'était visiblement pas le cas pour Romane... Ni pour Millie. Nos regards se croisèrent en l'espace d'une seconde, mais à peine eus-je le temps d'ouvrir la bouche que je la vis s'enfuir de chez Matthi, en larmes, alors qu'il n'y avait pas lieu d'être.

Millicent

J'avais beau être en costume d'ange et porter des escarpins, je m'en contrefichais, je courais jusqu'à mon domicile. Tout ce que je voulais c'était retrouver mon lit et mon chien, Choco. Ce que je venais de voir m'avait brisé le cœur. Je croyais qu'on était amis, que l'on se disait tout, du moins petit à petit.

Je pensais qu'il avait changé, qu'il n'allait pas embrasser n'importe qui, n'importe quand.

Je m'étais apparemment trompée.

***

Il n'y avait pas d'heure pour se mettre du vernis chez les Aberline, et pour cause, il était 22 h passées. Il existait toujours un remède pour combattre la tristesse !

Pour certaines, c'était la gourmandise telle que la glace ou le chocolat ; pour d'autres, ça se résumait à un visionnage intensif d'une série TV et pour moi, c'était l'application d'un vernis sur mes ongles de mains.

J'avais toujours aimé me faire les ongles et en particulier dans les mauvais moments, comme celui-ci. Devant moi se trouvaient six couleurs de vernis. Le bleu Lavande, le violet et le rose pâle en faisaient partie et ce furent d'ailleurs ces teintes que j'avais choisi de mettre. Après m'être démaquillée et douchée, j'avais enfilé mon pyjama Minnie.

Coiffée d'un chignon, j'étais dès à présent parée pour une séance manucure. J'ignorais les nombreux appels et messages venant de mon téléphone pour me concentrer pleinement sur mon plaisir personnel. Pour commencer, j'appliquais une base coat afin de protéger mes ongles des effets néfastes que pouvaient causer le vernis. Je passais ensuite à la pose des vernis. Le bleu Lavande pour l'index et l'auriculaire. Le violet pour le pouce et l'annulaire. Enfin, j'optais pour le rose pâle pour le majeur. Dès que c'était sec, j'appliquais mon top coat pour obtenir un résultat impeccable. Finalement, je finis par m'écrouler, quelques minutes après, sur mon lit.

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant