Tu te souviens du jour où...

Chapitre 8

Zacchary

Assis sur le canapé couleur crème, une main dans mes cheveux fraîchement lavés, je répondais au dernier SMS envoyé par Millie. Cette fille avait le don de vous étonner et de vous faire sourire à distance. Cela faisait à peine un mois que je lui parlais et je n'avais qu'une seule envie : la connaître un peu plus.

Moi : Alors comme ça, tu n'aimes pas les cadeaux ?

Millicent Aberline : Non. C'est d'ailleurs pour cela que je n'en ai pas eu pour mon anniversaire.

Moi : Bizarre comme fille ! Tu feras une exception pour tes dix-huit ans ?

Millicent Aberline : Sûrement. ;)

— Zacchary...À qui envoies-tu des messages depuis tout à l'heure ? me demanda Clémentine d'un ton autoritaire.

— À personne d'important, ne t'en fais pas. Viens me faire un câlin, dis-je en tendant mes bras vers elle.

— D'accord ! Je te fais confiance.

La voir sourire en se blottissant contre moi me fit secouer la tête de gauche à droite. Il en fallait peu pour la satisfaire.

— T'es ma copine à moi.

— Oui !

« Copine » était un bien grand mot puisque Clémentine était en fait la petite sœur de Matthi. Elle avait cinq ans, était blonde et était toujours coiffée avec deux petits chignons. Comme le reste de la famille Rausart, ses yeux étaient de couleur marron.

— Ça va les amoureux ?

— Très drôle, Matthias. Bon Clémentine, tu veux bien nous laisser s'il te plait ?

— Oh... Bah, je vais regarder L'âge de glace toute seule alors, annonça Clémentine en faisant la moue.

— Merci, c'est trop aimable à toi, lançai-je en réprimant un rire.

Nous sortîmes du salon pour rejoindre la chambre de Matthi. Tandis que ce dernier s'asseyait sur un pouf couleur gris souris, je m'allongeais sur son lit à baldaquin avec rideaux en bois de manguier blanc après avoir positionné bien comme il faut les oreillers.

— Bon. Pas la peine de tourner autour du pot. Il y a quelque chose que tu me caches et je veux savoir ce que c'est.

— Non, pourquoi tu dis ça ?

En haussant un sourcil, je vis mon meilleur ami sourire légèrement.

— Arrête, on ne me l'a fait pas à moi ! Tu étais plutôt réservé ce midi.

— OK ! C'est bon, tu as gagné. Hier, je suis allé livrer des sushis chez Millie et comme c'était son anniversaire, elle a voulu m'inviter, mais j'ai préféré refuser à cause du regard menaçant que me lançait Alexandre.

— Il se prend pour qui ? Il est hors de question que tu te laisses faire par lui. Je ne pensais pas qu'Alexandre était comme ça. Je suppose que tu as rétorqué que tu ne pouvais pas rester.

— Ouais.

— Et Millie n'y a vu que du feu, pas vrai ?

— En effet, avouai-je en soupirant.

— Il est clair qu'Alexandre est suffisamment proche de Millie pour réagir ainsi et vu qu'il ne t'a jamais vraiment apprécié de manière générale, le fait que tu l'aies embrassé a dû renforcer son antipathie pour toi.

— Non, sans blague.

— Est-ce qu'il se passe quelque chose entre Millie et toi ?

— Comment veux-tu qu'il se passe quoi que ce soit entre nous avec ce que je viens de te raconter ? Non, on commence juste à sympathiser.

— Ah, c'est déjà ça.

— Pff, soupirai-je.

— Rien n'est perdu.

Il souriait, les yeux brillants d'excitation, avec le poing en l'air comme s'il avait une idée en tête.

— Si tu le dis !

— Mec, je t'ai connu bien plus joueur que ça.

— Bon, et si on parlait plutôt de la fête d'Halloween.

— Mouais. Cette année, la fête se passera chez moi ! Il y aura du monde bien sûr, de la musique, de la lumière tamisée et des bonbons.

— Ouais, une fête quoi !

— Attends, ce sera différent cette fois ! Il s'agira d'une soirée déguisée ! s'exclama Matthi.

— Ah.

— Comme ça, tu pourras t'approcher de Millie sans qu'Alexandre t'ordonne de la fuir.

— Pas faux... Il faut juste que je trouve un costume adéquat.

— Ouais.

Mon meilleur ami était tout simplement un génie. Alexandre n'avait pas fini d'entendre parler de moi. Je n'étais pas prêt à abandonner la partie aussi facilement. Il ne perdait rien pour attendre et allait s'en mordre les doigts. Il ne suffisait pas d'une menace en l'air pour que je m'efface.