Chapitre 15

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Zacchary

Je fus cette semaine-là chez mon père.

Alors que je caressais tranquillement son chien, Flocon, sur le canapé du salon, mon téléphone sonna. C'était ma mère. Je répondis, avec nonchalance, sans me douter de ce qui allait suivre.

***

À peine avais-je raccroché que mon visage radieux, de tout à l'heure, fut remplacé par une mine déconfite.

— Houla, ça ne va pas on dirait ! s'exclama mon père en entrant dans la pièce avec un frisbee à la main.

— Non et je n'ai pas spécialement envie d'aborder le sujet avec toi, si tu vois ce que je veux dire.

— Pas de ça avec moi, jeune homme ! Ça marche peut-être avec ta mère, mais avec moi...

— Pff. Tu parles ! Sur ce point-là, vous êtes pareils.

— Haha ! Allez ne fais pas la moue et raconte tout à ton papa chéri, dit-il en venant s'asseoir à mes côtés.

Je n'avais pas envie de me confier à qui que ce soit sur ce que je venais d'apprendre et encore moins à mon père. Ça risquerait de le blesser...

— Bon, tu comptes attendre la Saint-Glinglin ou... insista mon père.

— Papa... Non, je suis désolé, mais je n'y arriverai pas.

— Ta mère a eu une aventure ?

Sa question me laissa sans voix.

— Attends, d'où est-ce que tu sors ça ?

— Fiston... Ta mère enchaîne les aventures les unes après les autres depuis notre divorce.

— Ah... Pitié, par pitié dis-moi que c'est une pure plaisanterie.

Je le suppliais du regard, mains entremêlées. Comme rien ne vint, je secouais la tête car son silence me choqua au plus haut point. Jamais, je n'aurais cru ça de ma mère.

Lorsque mon père daigna enfin me répondre, il était déjà trop tard. Mon esprit était embrumé.

Je voyais bien qu'il essayait de me réconforter, mais j'avais tellement mal que je savais que cela ne servirait à rien.

— Zac !

— Papa, laisse...

— Non, je vois bien que tu es blessé et ça me chagrine de te voir ainsi ! En plus, il faut que tu comprennes que ta mère reste ta mère et que ses relations ne changent en rien son amour pour toi.

— Mais je m'en fiche, tu comprends ! Là, elle veut me présenter son mec, répondis-je énervé en me levant brusquement du canapé.

— Tu sais, Zac, parfois il m'arrive aussi...

— Non, je ne veux même pas le savoir ! le coupai-je.

— Zac... soupira, mon père.

— Tu sais quoi, je vais aller prendre l'air, lui annonçai-je en enfilant mon manteau.

— Comme tu voudras... Mais sois gentil avec ta mère.

— On verra, lançai-je en ouvrant la porte.

***

Dehors, le ciel était similaire à mon esprit et bientôt la pluie venait s'ajouter au brouillard. Mon cœur brisé m'empêcha de voir Millicent passer à mes côtés.

— Hé, Zac ! me salua-t-elle.

— Oh, Millie !

***

Tu te souviens du jour où...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant